Séries vues en 2023

Annotation :

Prévisible derrière le gimmick
Malgré la promesse innovante de pouvoir suivre la série dans n'importe quel ordre, on se retrouve avec un casse plutôt sans surprise qui déroule des péripéties bien rebattues qu'on suit certes sans déplaisir grâce à son cast très efficace, Esposito et Sewell en tête (mention spéciale à Jay Courtney qui tient encore une fois parfaitement son emploi de connard vulgaire détestable) mais sans que ça soit plus marquant que cela.

Annotation :

Gros méta
Poursuite du Suicide Squad de Gunn, celui-ci pousse un peu plus les potards du mélange ultra violence, guignolerie pipi caca, SF référencée et plongée pathos dans les traumas de ses personnages de bras cassés en brossant cette rédemption du tueur psychopathe proto fasciste interprété par John Cena. Si ça marche encore, grâce à de vraies idées de scénario et mise en scène (il y a au moins un point sur la note pour Aiglounet) le dosage devient limite notamment dans son final. Il faut accepter des personnages vraiment trop puérils entrainant des ruptures de ton qui empêchent de prendre cela au sérieux et donc de s'investir complétement.

Annotation :

Il a tout d'un gland.
Disney cherche encore à essorer ses dernières licences et on va pas se le cacher cette suite tardive traine vraiment la patte. Le film original n'était pas génial et s'inspirait beaucoup de Tolkien et des illustrations des livres mais à l'époque l'héroïc fantasy c'était rare et original. Un peu comme l'adaptation de la Roue du Temps, les ressorts de ce genre d'histoire ont tellement été exploités depuis qu'on n'a plus aucune surprise.

Cherchant à draguer toutes les clientèles on navigue entre clins d'oeil nostalgiques au film pour les boomers et intrigues pour ados avec des héros mignons propres sur eux (avec thématiques inclusives appuyées idoines), pour un retour sur investissement bien peu passionnant.

Annotation :

L'armée des ombres dans l'espace.
J'avoue que je ne l'aurais pas tenté sans la hype actuelle autour, tant les séries Star Wars semblent surexploitées et rincées depuis le miracle de la première saison du Mandalorian. Mais Rogue One étant malgré tout la meilleure chose sortie au ciné dans cet univers depuis le rachat par Disney, on a donné sa chance à cet Andor qui s'avère plutôt intéressant dans sa description à hauteur d'homme volontairement anxiogène et peu glamour du combat sous-terrain d'une Résistance balbutiante qui doit faire des choix pas toujours glorieux face à un Empire à la fois bureaucratique et réellement fascisant. Mais comme Rogue One, il souffre aussi de gros passages à vide (les 4 premiers épisodes où se met en place l'intrigue sont vraiment mollassons) et d'une pléthore de personnages à suivre pas toujours intéressants ou bien traités. Cela reste quand même dans le haut du panier de ce désastre qu'est devenu Star Wars.

Annotation :

Pour Ob-Ewan.
J'ai un peu du mal à comprendre pourquoi tant de monde a détesté cette série alors qu'elle est dans son esthétique, son rythme, son surjeu, ses retournements de personnages voir même dans ses invraisemblances et ses facilités très proche de l'esprit de la trilogie originale de Lucas. Et McGregor est toujours content d'être là et de reprendre son personnage. Après ça reste de la série de remplissage "origin story" à la Solo qui tente de vouloir tout expliquer plutôt que de nous offrir du neuf avec ce monde.

Annotation :

Le M.C.U. finit par avouer sa vacuité
Au delà des polémiques stériles "ouin-ouin c'est féministe, la série m'a volé mon zizi", l'idée de faire une comédie légère et pénale à la Ally McBeal en mode "super héroïque malgré elle" est, au départ, plutôt sympathique notamment grâce à une excellente Tatiana Maslany, et certaines idées et gags font rire. Sauf que globalement c'est pas très bien écrit, que les effets spéciaux sont vraiment affreux et qu'au final cet exercice d'auto-parodie qui, à force de vouloir briser le 4ème mur en mode petit malin méta à la Deadpool, finit dans son dernier épisode assez hallucinant par avouer frontalement l'impasse artistique et le monstre commercial froid qu'est devenu le MCU actuel.

Annotation :

Et notre héros s'appelle Sutherland, comme par hasard...
Sympathique série d'action paranoïaque qui réussit à nous livrer une version moderne, quoique très calibrée, de 24 avec complots à tous les étages, couple de héros seuls contre tous qu'on a envie de suivre, galerie de seconds rôles ambigus et bien campés. Cela en est aussi la limite, ça aurait pu sortir il y a 15 ans sans que ça change grand chose à l'intrigue. Mais bon cela se suit comme une petite friandise.

Annotation :

Paranoïa permanente
Certes c'est une série de scénariste petit malin où Kiefer, incarnant un personnage plus cérébral et hypercalculateur que vraiment physique, repart affronter à un rythme effréné une conspiration globale 2.0 dans une atmosphère désenchantée post Trump, où on ne peut plus croire en quoi que ce soit et où tout n'est que narratif contrôlé. Mais il faut reconnaître que celle-ci est bien menée d'autant qu'elle joue parfaitement de l'adéquation entre son thème principal et sa forme puisqu'on ne peut jamais tenir pour acquis ce qui nous est montré à l'écran.

Y compris quand ça vient du héros lui même.

Annotation :

Pompage dans le brouillard
Le concept d'une plate forme pétrolière isolée coincée dans un brouillard étrange et confrontée à des événements surnaturels pouvait être prometteur, hélas cette série britannique s'englue vite dans la mollesse générale d'une paranoïa déjà vues en mieux de "The Thing" à "The Mist". Surtout que malgré un cast de vétérans de Game of Throne, ceux-ci surjouent très vite des conflits personnels cousus de fil blanc pour rallonger une sauce déjà pas bien épaisse, pas aidés par des effets spéciaux et des fonds verts parfois très visibles, et une image numérique trop artificielle. Pas convaincu, je lui accorderai quand même la chance d'une saison 2 quand (et si) elle sortira, mais va falloir redresser la barre.

Annotation :

(Saisons 2, 3 et 4)
America first, crédibilité second.
Adaptation de Tom Clancy, on était sensé suivre John Krasinski en analyste de la CIA projeté sur le terrain face à des menaces géopolitiques "réalistes" et complexes. La première saison se passant partiellement en France était vraiment réussie en développant un antagoniste terroriste islamiste plutôt intéressant. Sauf que dès la deuxième saison, Ryan devient surtout un genre d'Ethan Hunt bondissant flingue en main dans une ambiance de célébration de la diplomatie musclée étasunienne. Reste une vraie efficacité et des moyens si on aime le genre, car on voyage beaucoup, il y a de l'action, du suspense, des références directes aux vrais événements géopolitiques et des scénars à twist de plus en plus invraisemblables...

Annotation :

(saison 6 - note de la saison 6/10)
Le progrès nous rendra libres... ou fous.
Si la série s'effrite un peu dans ses dernières saisons, s'éloignant de son concept initial pour aller vers le fantastique plus classique ou l'uchronie, il reste encore suffisamment d'idées originales et tordues et de soin dans l'exécution pour continuer à passer un bon moment d'autant que dans les deux premiers épisodes c'est Netflix qui est mis en boite

Si "Joan est Méchante" part sur une idée très blackmirroresque avec son pseudo Netflix totalitaire, sa résolution bâclée est un peu décevante.
"Loch Henry" reste un thriller un peu prévisible même si sa satire de la mode du documentaire "true crime" est grinçante.
"Mon coeur pour deux" quoiqu'un peu trop long reste l'épisode le plus fort de la saison.
"Mazey Day" et ses histoires de paparazzis commence bien mais s'avère le plus faible épisode de la saison à cause d'un final fantastique surprise hors de propos.
"Demon 79" est complétement en dehors des canons habituels lui aussi mais en tant qu'histoire fantastique s'avère très plaisante.

Annotation :

(Saison 1)
Perdus dans les bois
Croisement de Lost et du Village de Shyamalan, cette série à mystère suit une communauté transportée dans un étrange village forestier entouré de créatures rodant la nuit. Si le mystère intrigue au départ, la nécessité d'étirer artificiellement le concept pour tenir le rythme feuilletonnant se sent beaucoup trop pour vraiment captiver.

Annotation :

(Saison 3 - note de la saison 6/10)
C'est pas (le) sorcier
Même en ayant lu les bouquins et surtout joué aux jeux, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans la première saison particulièrement confuse et incompréhensible à force de sauts temporels et de choix scénaristiques contestables. Calmant le jeu dans les saisons suivantes pour revenir à un rythme plus linéaire la série se rééquilibre et finit par redevenir plaisante à suivre mais n'arrive jamais pour moi à atteindre le potentiel de son oeuvre d'origine.

Cette 3ème saison se focalise sur Siri, Geralt passant au second plan d'autant qu'on sent Cavill, sur le départ, moins investi même si sa relation avec Yennefer est enfin touchante. Inégal mais intéressant avec quelques très bon épisodes centraux dans la saison lors de la réunion des mages.

Annotation :

Dur dur d'être B.B.
En dehors de l'intérêt historique de quelques anecdotes, ce "The Crown" tropézien est un ratage complet. La faute à une écriture et une réalisation d'une terrible platitude qui n'arrivent jamais à creuser ce que représentait réellement Bardot à son époque et ne semble la réduire qu'à ses histoires de coeur de midinette bourgeoise écervelée et destructrice. Julia de Nunez donne tout ce qu'elle a mais n'arrive pas toujours à convaincre d'autant qu'elle entouré d'un casting inégal dont certains (Trintignant et Bécaud notamment) s'avèrent particulièrement insipides.

Annotation :

(Saison 8 - note de la saison 5)
Le futur, c'était mieux avant !
Drôle d'idée que de faire renaître encore une fois cette série en 2023, mais hélas force est de constater que cette saison tardive, alors que la plupart des enjeux de la série ont déjà été (plusieurs fois !) bouclés n'arrive pas à vraiment offrir d'épisodes marquants tant il s'agit trop souvent, à la façon des saisons tardives des Simpsons, de se reposer uniquement sur la familiarité des personnages et de l'univers pour aligner du gag facile au détriment de l'histoire

Annotation :

Histoire pas drôle
Peut-être parce que je suis prof d'Histoire moi même j'espérais vraiment quelque chose de malin et d'enlevé dans cette vision décalée et absurde pour raconter l'évolution du monde. Hélas si Diane Morgan compose avec Philomena Cunk un personnage réussi et que la confrontation de ses délires avec de vrais historiens cherchant à garder une contenance fait au départ un peu rire, c'est l'écriture qui pêche, le procédé, se contentant de recycler toujours les mêmes vannes approximatives, tournant vite à vide jusqu'à l'ennui. Je n'ai pas pu aller au bout de 5 épisode de 25mn.

Annotation :

Les affaires c'est comme la bicyclette, si elles s'arrêtent on tombe
Plutôt sceptique au départ sur le concept de retracer de façon romancée la vie de celui qui incarna une forme de dégénérescence du capitalisme médiatico-libéral des années 80-90 à la française, force m'est de constater que la série réussit son coup et monte en puissance en développant à chaque épisode une facette nouvelle d'un personnage qui avance tel un bulldozer quoi qu'il arrive sans regarder ce qu'il laisse derrière lui jusqu'au crash final et que Lafitte arrive à rendre aussi détestable qu'attachant.

Annotation :

L'ange dans l'île
Comme souvent avec Flanagan il y a du potentiel mais qu'est ce que c'est long à démarrer ! Dégraissé de la moitié de ses scènes de remplissage aux longues plages de dialogues lénifiants, on a une excellente histoire et une réflexion intéressante sur la foi sous les dehors d'une fable fantastique. Le format d'un film lui aurait tellement plus convenu.

Annotation :

Du pognon de dingue
Si sur le fond j'ai dévoré cette mini série hallucinante décrivant aussi bien le bal des vautours autour de la fortune démesurée d'une vieille héritière de plus en plus sénile que la tranquille corruption tellement institutionnalisée à la française qu'elle ne choque même plus nos élites, la forme du fait de son peu de matériau disponible (des enregistrements audios et des interviews d'une petite partie des gens impliqués) apparait un peu plus lourde avec ces reconstitutions zénithales pour masquer les visages ou ces plans sursignifiants de fleurs fanées.

Annotation :

A corps perdu
Une série high concept avec un corps qui apparait au même endroit à 4 périodes différentes et les enquêtes menées par différents policiers assez typés en 1890, 1941, 2023 et 2053. Au passage ça va faire hurler les antiwokes proclamés tant du gay dans le placard du XIXème à la musulmane moderne mais voilée actuelle, en passant par le juif magouilleur en pleine seconde guerre mondiale les figures de flics sont outrés mais attachants. Comme beaucoup d'œuvres sur le voyage temporel va falloir ne pas chercher à tout rationaliser sinon la pyramide s'effondre mais le mystère est prenant et la résolution anticlimatique bien trouvée.

Annotation :

(Saison 6 - note de la saison 7)
Apparats Chics
La saison finale alors que la véritable Elisabeth vient de nous quitter aborde le tournant du millénaire jusqu'à son jubilé en 2002. Si la première partie autour de la mort de Lady Di est vraiment réussie notamment grâce à une bluffante Elisabth Debicki en princesse des cœurs, la deuxième autour du prince William se traine un peu faute de matériau vraiment passionnant. D'autant que la couronne ne se mêle quasi plus d'affaires réellement politiques alors qu'on est pleine crise du Golfe. L'épisode final vient cependant apporter une belle conclusion à cette série, nous laissant satisfaits.