Sonnets
Pour une présentation personnelle de l'histoire du sonnet, voir ici : https://anathnosfe.fr/2025/03/06/petite-histoire-du-sonnet/
42 livres
créée il y a environ 1 mois · modifiée il y a environ 1 moisCanzoniere (1374)
Rerum vulgarium fragmenta
Sortie : 1374 (Italie). Poésie
livre de Pétrarque
Clément Nosferalis a mis 9/10.
Annotation :
Quando 'l pianeta che distingue l'ore
ad albergar col Tauro si ritorna,
cade vertú da l'infiammate corna
che veste il mondo di novel colore;
et non pur quel che s'apre a noi di fore,
le rive e i colli, di fioretti adorna,
ma dentro dove già mai non s'aggiorna
gravido fa di sé il terrestro humore,
onde tal fructo et simile si colga:
così costei, ch'è tra le donne un sole,
in me movendo de' begli occhi i rai
crïa d'amor penseri, atti et parole;
ma come ch'ella gli governi o volga,
primavera per me pur non è mai.
**
Quand la planète qui mesure les heures,
revient dans le signe du Taureau,
il tombe des cornes enflammées une vertu
qui revêt le monde d’une couleur nouvelle.
Et non seulement elle orne de fleurs ce qui frappe
nos yeux au dehors, comme les plaines et les collines,
mais, en dedans où jamais il ne fait jour,
elle féconde l’humeur terrestre.
Ce qui fait que l’on cueille ces fruits et d’autres semblables.
De même, celle-ci qui, parmi les dames
est un Soleil, avec les rayons de ses beaux yeux,
Crée en moi pensers, actes et paroles d’amour.
Mais de quelque façon qu’elle les gouverne ou qu’elle les tourne,
ce n’est jamais le printemps pour moi.
(trad. Francisque Reynard)
L'Olive
Sortie : 1550 (France). Poésie
livre de Joachim Du Bellay
Annotation :
D’amour, de grâce, et de haute valeur
Les feux divins étaient ceints, et les cieux
S’étaient vêtus d’un manteau précieux
A rais ardents, de diverse couleur.
Tout était plein de beauté, de bonheur
La mer tranquille, et le vent gracieux,
Quand celle là naquit en ces bas lieux
Qui a pillé du monde tout l’honneur.
Ell' prit son teint des beaux lys blanchissants,
Son chef de l’or, ses deux lèvres des roses,
Et du soleil ses yeux resplendissants.
Le ciel usant de libéralité
Mit en l’esprit ses semences encloses,
Son nom des Dieux prit l’immortalité.
Les Amours (1552)
Sortie : 1552 (France). Poésie
livre de Pierre de Ronsard
Clément Nosferalis a mis 8/10.
Annotation :
Adieu, belle Cassandre, et vous, belle Marie,
Pour qui je fus trois ans en servage à Bourgueil,
L'une vit, l'autre est morte, et ores, de son œil
Le Ciel se réjouit, dont la terre est marrie.
Sur mon premier Avril, d'une amoureuse envie
J'adorais vos beautés, mais votre fier orgueil
Ne s'amollit jamais pour larmes ni pour deuil,
Tant d'une gauche main la Parque ourdit ma vie.
Maintenant en Automne, encore malheureux,
Je vis comme au Printemps, de nature amoureux,
Afin que tout mon âge aille au gré de la peine.
Et or que je deusse être affranchi du harnois,
Mon Colonel m'envoie, à grand coups de carquois,
Rassiéger Ilion pour conquérir Hélène.
À découvrir sur le site https://www.poesie-francaise.fr/pierre-de-ronsard/poeme-adieu-belle-cassandre-et-vous-belle-marie.php
Œuvres poétiques (1555)
suivi de Rymes
Sortie : 22 avril 1983 (France). Poésie
livre de Louise Labé et Pernette Du Guillet
Clément Nosferalis a mis 10/10.
Annotation :
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Les Regrets (1558)
Sortie : 1558 (France). Poésie
livre de Joachim Du Bellay
Clément Nosferalis a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie,
Et plus heureux celui dont l'immortalité
Ne prend commencement de la postérité,
Mais devant que la mort ait son âme ravie.
Tu jouis (mon Ronsard), même durant ta vie,
De l'immortel honneur que tu as mérité :
Et devant que mourir (rare félicité)
Ton heureuse vertu triomphe de l'envie.
Courage donc, Ronsard, la victoire est à toi,
Puisque de ton côté est la faveur du Roi :
Là du laurier vainqueur tes tempes se couronnent,
Et là la tourbe épaisse à l'entour de ton flanc
Ressemble ces esprits, qui là-bas environnent
Le grand prêtre de Thrace au long sourpelis blanc.
Sonnets et stances de la mort (1588)
Essai de quelques poèmes chrétiens
Sortie : 1588 (France). Poésie
livre de Jean de Sponde
Clément Nosferalis a mis 10/10.
Annotation :
Tout s'enfle contre moi, tout m'assaut, tout me tente,
Et le Monde et la Chair, et l'Ange révolté,
Dont l'onde, dont l'effort, dont le charme inventé
Et m'abîme, Seigneur, et m'ébranle, et m'enchante.
Quelle nef, quel appui, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans être enchanté,
Me donras tu? Ton Temple où vit ta Sainteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?
Et quoi ? mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cet Ange révolté, ceste Chair, et ce Monde.
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l'appui, l'oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cet effort, où se rompra ceste onde.
(Pour une brillante analyse de ce sonnet par Anaïs Alfonsi, voir ici : https://anathnosfe.fr/2022/11/10/du-sonnet-xii-sur-la-mort/)
Les Premières Œuvres
Sortie : 1600 (France). Poésie
livre de Philippe Desportes
Clément Nosferalis a mis 9/10.
Annotation :
Ô lit, s’il est ainsi que tu sois inventé
Pour prendre un doux repos quand la nuit est venue,
D’où vient que dedans toi ma douleur continue,
Et que je sens par toi mon tourment augmenté ?
Je ne fais que tourner d’un & d’autre côté,
Je choisi tous les coings, je cherche & me remue :
Et mon cœur qui ressemble à la marine émue,
D’ennuis & de pensers est toujours agité.
J’assemble bien souvent mes paupières lassées,
J’invoque le Sommeil pour guérir mes pensées,
Mais il fuit de mes yeux & n’y veut demeurer.
D’un seul bien, ô mon Lit, mes langueurs tu consoles,
Je m’ouvre tout à toi, cœur, pensers, & paroles,
Et je n’ose autre part seulement respirer.
Sonnets
Sortie : 23 mai 2011 (France). Poésie
livre de Luis De Camoes
Annotation :
Com que voz chorarei meu triste fado,
que em tão dura prisão me sepultou,
que mor não seja a dor que me deixou
o tempo, de meu bem desenganado?
Mas chorar não se estima neste estado,
onde suspirar nunca aproveitou;
triste quero viver, pois se mudou
em tristeza a alegria do passado.
Assi a vida passo descontente,
ao som nesta prisão do grilhão duro
que lastima o pé que o sofre e sente!
De tanto mal a causa é amor puro,
devido a quem de mi tenho ausente
por quem a vida, e bens dela, aventuro.
**
avec quelle voix pleurerai-je mon triste sort
qui m’enterra en si dure prison,
n’ayant que la douleur de mon bien
désabusé, laissé par le temps
mais pleurer n’a aucune valeur en cet état
où soupirer n’a jamais donné de plaisir ;
triste je veux vivre, car s’est transformée
en tristesse l’allégresse du passé
je passe ainsi la vie affligée
au son, dans cette prison, de la lourde chaîne
qui attache et fait souffrir mon pied
de tant de mal, la cause en est l’amour pur
dû à celui qui est loin de moi
et dont vie et secours sont remis au destin
(trad. perso)
Ici la mise en voix d'Amalia Rodrigues : https://www.youtube.com/watch?v=hJRWAR_kNMo
Soleil du soleil
sonnet de marot a malherbe
Sortie : 15 novembre 1990 (France). Poésie
livre de Jacques Roubaud
Sonnets
Sortie : 15 mai 1998 (France).
livre de Luis de Góngora
Annotation :
Mientras por competir con tu cabello
oro bruñido al sol relumbra en vano ;
mientras con menosprecio en medio el llano
mira tu blanca frente el lilio bello ;
mientras a cada labio, por cogello,
siguen más ojos que al clavel temprano,
y mientras triunfa con desdén lozano
del luciente cristal tu gentil cuello,
goza cuello, cabello, labio y frente,
antes que lo que fue en tu edad dorada
oro, lilio, clavel, cristal luciente,
no sólo en plata o víola troncada
se vuelva, mas tú y ello juntamente
en tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
**
Tant que pour lutter avec tes cheveux
l’or bruni brille en vain sous le soleil ;
tant qu’au milieu de la plaine ton front
candide nargue le superbe lis ;
tant que plus de regards pour les cueillir
cherche tes lèvres que l’œillet précoce,
tant que triomphe en un joyeux dédain
de l’ivoire brillant ton noble col :
jouissez, col, cheveux, lèvres et front,
avant que ce qui fut en ton bel âge
or, œillet, lis et cristal lumineux,
pis qu’en argent ou violette coupée
se change, mais toi-même avec cela,
en terre, ombre, fumée, poudre, néant.
(trad. Philippe Jaccottet)
Sonnets (1609)
(édition bilingue / traduction Robert Ellrodt)
Sortie : 1609. Poésie
livre de William Shakespeare
Annotation :
Those hours, that with gentle work did frame
The lovely gaze where every eye doth dwell,
Will play the tyrants to the very same
And that unfair which fairly doth excel;
For never-resting time leads summer on
To hideous winter and confounds him there;
Sap check’d with frost and lusty leaves quite gone,
Beauty o’ersnow’d and bareness every where;
Then, were not summer’s distillation left
A liquid prisoner pent in walls of glass,
Beauty’s effect with beauty were bereft,
Not it nor no remembrance what it was:
But flowers distill’ed, though they with winter meet,
Leese but their show; their substance still lives sweet.
**
Ces Heures dont la main si douce put former
L'être exquis sur lequel chaque regard s'arrête,
Un jour, pour ruiner cette beauté parfaite,
Elles ne craindront pas, barbares, de s'armer.
Car le temps jamais las et qui ne sait chômer
Du glorieux été livre à l'hiver la tête,
Et toute la splendeur de la nature en fête
Dans une morne nuit vient alors s'abîmer.
Et, si quelque flacon n'enfermait son symbole,
L'été verrait, hélas ! avec lui tout finir ;
Sa stérile beauté passerait, vaine idole,
Sans laisser seulement le moindre souvenir ;
Mais l'hiver ne ravit aux fleurs que l'apparence
Lorsqu'en les distillant nous avons leur essence.
(trad. Fernand Henry)
Œuvres complètes (1666)
Sortie : 1809 (France). Poésie
livre de Nicolas Boileau
Annotation :
Nourri dès le berceau près de la jeune Orante,
Et non moins par le cœur que par le sang lié,
A ses jeux innocents enfant associé,
Je goûtais les douceurs d’une amitié charmante :
Quand un faux Esculape, à cervelle ignorante,
A la fin d’un long mal vainement pallié,
Rompant de ses beaux jours le fil trop délié,
Pour jamais me ravit mon aimable parente.
Ah! qu’un si rude coup me fit verser de pleurs!
Bientôt, la plume en main, signalant mes douleurs,
Je demandais raison d’un acte si perfide.
Oui, j’en fis dès quinze ans ma plainte à l’univers:
Et l’ardeur de venger ce barbare homicide
Fut le premier démon qui m’inspira des vers.
Les Sonnets de Crimée (1826)
suivi de : Sonnets d'amour
Sonety krymskie
Sortie : 19 avril 2012 (France). Poésie
livre de Adam Mickiewicz
Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme (1829)
Sortie : 1829 (France). Roman
livre de Charles-Augustin Sainte-Beuve
Sonnets portugais (1850)
Sonnets from the Portuguese
Sortie : 1850. Poésie
livre de Elizabeth Barrett-Browning
Les Chimères (1854)
Sortie : 1854 (France). Poésie
livre de Gérard de Nerval
Clément Nosferalis a mis 10/10.
Annotation :
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Les Fleurs du mal (1857)
Sortie : 25 juin 1857. Poésie
livre de Charles Baudelaire
Clément Nosferalis a mis 10/10.
Annotation :
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Poèmes saturniens (1866)
Sortie : 1866 (France). Poésie
livre de Paul Verlaine
Clément Nosferalis a mis 8/10.
Annotation :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Poésies complètes (1895)
Sortie : 1895 (France). Poésie
livre de Arthur Rimbaud
Clément Nosferalis a mis 10/10.
Annotation :
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Poésies (1899)
Sortie : 1899 (France). Poésie
livre de Stéphane Mallarmé
Clément Nosferalis a mis 8/10.
Annotation :
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore
Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)
Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,
Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.
Sonnets de l'amour obscur
Edition bilingue français-espagnol
Sortie : 31 octobre 2015 (France). Poésie
livre de Federic Garcia Lorca
Trente-trois sonnets composés au secret
Poésie
livre de Jean Cassou
Clément Nosferalis a mis 6/10.
Annotation :
Qu’il soit au moins permis à cette lyre obscure,
consternée sous la croix brouillée des galeries,
de relever, dans un éclair, sa voix meurtrie
et de t’apercevoir, bel athlète futur.
Glaive sur l’escalier des monstres assoupis !
Père du long matin, fils de la pourriture,
c’est toi qui briseras les os et les jointures
de ce double accroché comme une maladie
à des corps déjà lourds à traîner dans les veilles,
mais désormais joyeux de vomir le sommeil.
Les yeux ne voudront plus dormir. Midi sans trêve
arrachera leur ombre aux pieds des messagers.
Oh ! ce soir soit pour nous le dernier soir tombé,
et puisqu’il faut rêver, rêvons la mort des rêves.
Poèmes
Du mouvement et de l'immobilité de Douve • Hier régnant désert • Pierre écrite • Dans le leurre du seuil
Sortie : 1998 (France). Poésie
livre de Yves Bonnefoy
Clément Nosferalis a mis 7/10.
Annotation :
Le feu hantait nos jours et les accomplissait,
Son fer blessait le temps à chaque aube plus grise,
Le vent heurtait la mort sur le toit de nos chambres,
Le froid ne cessait pas d’environner nos cœurs.
Ce fut un bel été, fade, brisant et sombre,
Tu aimas la douceur de la pluie en été
Et tu aimas la mort qui dominait l’été
Du pavillon tremblant de ses ailes de cendre.
Cette année-là, tu vins à presque distinguer
Un signe toujours noir devant tes yeux porté
Par les pierres, les vents, les eaux et les feuillages.
Ainsi le soc déjà mordait la terre meuble
Et ton orgueil aima cette lumière neuve,
L’ivresse d’avoir peur sur la terre d’été.
La Centaine d'amour (1959)
Cien sonetos de amor
Sortie : 1965 (France). Poésie
livre de Pablo Neruda
Clément Nosferalis a mis 8/10.