Spielberg : mon histoire d'amour-haine

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Je me rappelle comme si c'était hier de ce soir de 1982 où j'ai découvert E.T. pour la première fois : de ma mère répétant dans la file d'attente son regret d'être venue, appréhendant de découvrir cet être au physique peu commun, puis de ses sanglots (Je ne vous parlerai pas des miens, j'étais une fontaine) deux heures plus tard quand la petite mocheté décida de rentrer à la maison.

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Je ne sais pas combien de fois j'ai vu "E.T.", tout ce que je sais c'est que les yeux écarquillés puis pleins de larmes, toutes les émotions possibles et imaginables sont là intacts, exactement comme en 1982.

Et encore la dernière fois, au cinéma dans la version remastérisée 20ème anniversaire, j'ai eu l'impression d'être un enfant et j'en suis ressorti avec ce mélange rare : le bonheur et les pleurs. Oui le 22 mai 2019 j'ai eu à nouveau 9 ans.

Donc il était temps d'assumer une fois pour toutes et d'enfin passer l'un des films de ma vie à la note qu'il mérite : 9.

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Si vous avez gardé votre âme d'enfant...

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Comme "Always" dans ma relation avec Steven, c'est amour-haine. Alors afin d'espérer une réconciliation rien de tel qu'un retour vers son premier film pour le cinéma.

Et bingo on se refait des câlins jusqu'à la prochaine chicanerie. En effet même si "Sugarland Express" ne brille pas par son originalité, on était en effet en pleine vague "Badlands" - "Dirty Mary, Crazy Larry", je me suis laissé prendre par ce film survolté et qui surtout ose une rupture de ton dans son récit qui lui donne finalement une réelle épaisseur. Et puis il y a une Goldie Hawn surprenante, même si c'est impossible de tenir la comparaison face à Sissy Spacek et Susan George.

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J'ai toujours eu une relation compliquée avec Spielberg, en forme de montagnes russes, et là, avec ce "1941" que j'avais vu très jeune et qui ne m'avait que peu marqué, je suis plutôt dans une descente.

L'intro est juste formidable, avec ce clin d’œil délicieux aux "Dents de la mer", les 30 minutes suivantes sont dignes d'un bon ZAZ qui serait dirigé par un filmeur de grand grand talent, puis Steven m'a perdu, il y a trop de tout pour moi, il pousse l'ensemble des curseurs, humour, spectacle, action, à fond, sans compter les 93 000 histoires qu'il tente laborieusement de mener à leurs termes, et là je l'avoue j'ai presque décroché, fatigué par ce too much.

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Il y a beaucoup de spectacle, beaucoup de musique, beaucoup de pleurnicheries, beaucoup de tout quoi. Alors comme d'habitude les défenseurs de Spielberg diront que ce beaucoup est beau, les autres que c'est trop. En tout cas revoir et remonter progressivement la filmographie du monsieur est un exercice passionnant même s'il peut être douloureux pour nos "amours de jeunesse".

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Après "1941" il y a quelques semaines je continue à visiter ou revisiter les anciens films de Tonton Spielberg. A vrai dire je savais que j'avais vu "Always" ado mais je ne m'en souvenais absolument pas, j'y suis donc allé totalement vierge.

Et mon Dieu que ce fut compliqué. Plus que le mélo à l'ancienne que certains adeptes vantent, j'ai cru voir un truc aussi creux que "Ghost" et surtout un sous-sous-sous-"Le Ciel peut attendre" sorti une douzaine d'années plus tôt.

Je sauverais une chose, le casting. Rien que pour avoir aperçu Audrey Hepburn dans son ultime rôle je ne regrette pas le visionnage.

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Mon histoire qui ressemble à des montagnes russes (Même si là ça fait un bon moment que j'attends une montée) avec Spelbreg, continue. Pour faire court, et justifier cette note pas folichonne, je dirais que parmi les innombrables récits autobiographiques sortis ces derniers temps celui-ci fait partie de ceux qui ne m'ont pas touché une seconde, ni réellement intéressé. Pour être clair, contrairement à ceux de Linklater et Gray par exemple qui m'avaient particulièrement ému, ce "The Fabelmans" m'a laissé totalement de marbre.

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Parfois j'ai vraiment le sentiment que Steven est une grosse feignasse et qu'il me prend pour une saucisse : du cinéma de papa sans le charme de celui-ci, un sujet passionnant mais Spielberg en fait encore des caisses, tout comme Meryl Streep.

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J'avais gentiment mis celui-ci de côté, conscient qu'a priori il n'était pas fait pour moi. Mais cette fichue curiosité a fini par l'emporter, et clairement il n'était pas fait pour moi. Tout simplement par ce qu'il réunit selon moi quasiment tous les travers du cinéma mainstream actuel : un rythme uniforme, et bien entendu pas dans le bas du spectre, de l'action du boum boum pif paf plus que difficile à supporter durant 2h20, la tentation de transformer un film en jeu vidéo, ou en blind test géant car quoi de plus facile que de faire appel à la nostalgie.

Et peut-être le plus agaçant, l'hypocrisie finale avec cette morale qui sent bon le foutage de gu... : attention au monde virtuel ! Sacré Steven !

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Mon avis est forcément le même que pour l'original puisque c'est le même film, en encore plus gros et plus cher forcément, alors ce sera la même note, ou presque, car à la souffrance s'ajoute le "à quoi bon ?".

Je viens de calculer, plus de 15 ans que je n'ai plus aimé un Spielberg, ça commence à faire vraiment long...

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Spielberg et John Williams me doivent une boîte d'Alka-Seltzer... (cf critique)

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Spielberg, et son copain de chambrée John Williams, m'ont déclaré la guerre... (cf critique)