Taiyō Matsumoto: Number One
À mes yeux, le meilleur manga-ka.
Taiyō Matsumoto a déjà réalisé plusieurs séries mangas au Japon. Très influencé par le principe de la bande dessinée franco-belge et plus particulièrement par le travail de Moebius, Matsumoto a créé un style bien à lui. Il invente des univers ...
13 BD
créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a plus de 5 ansPing Pong (1996)
Sortie : 1996 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 10/10.
Annotation :
[5 tomes]
Le titre le plus humain de son auteur. Forcément incontournable. En fait pour commenter une œuvre de Matsumoto, l'idéal serait une succession de superlatifs, je vais vous épargner cela, mais simplement vous encourager à le lire.
"Je crois que si on se contente de dessiner des scènes d’action, on finit par lasser le lecteur. Je m’efforce consciemment de bien espacer chaque combat, mais ce sens du rythme me vient naturellement. Dans Ping Pong, j’ai vraiment fait attention à raconter autre chose qu’une succession de matches." TM
"Dans Ping Pong, j’aime beaucoup le personnage de Sakuma, qui renonce au ping pong en plein milieu de l’histoire. J’aime dessiner ce genre de personnages, je leur trouve une véritable grandeur." TM
"Tsukimoto dans Ping Pong. «Tsuki» veut dire «la Lune», et c’est un personnage un peu mélancolique. Pour Hoshino, «hoshi» veut dire «étoile», c’est donc un personnage brillant, une vraie star, justement. Je choisis les noms de mes personnages pour qu’on comprenne facilement leur caractère. Il y a d’autres exemples, assez évidents pour les lecteurs japonais." TM
Number 5 (2000)
Nanbā faibu
Sortie : 6 mars 2004 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 10/10.
Annotation :
[8 tomes]
L'imagination de Matsumoto dans toute sa splendeur. Une œuvre magistrale prépubliée dans le mensuel Ikki (gage d'une certaine qualité). Un voyage onirique que nous offre le mangaka dont nous n'avons jamais toutes les clés. L'interprétation de certains faits est laissé aux lecteurs et c'est ce que je préfère: quand on nous prend pas pour des cons tout en élevant le medium lui-même. Je vous épargne les éloges côté dessin: on est chez Matsumoto.
"J’ai connu les tout débuts du magazine Ikki, et comme en général c’est M. Egami qui sélectionne les auteurs, à l’époque de Number Five, j’ai eu l’impression d’être entouré de manga-ka qui partageaient mes ambitions. D’un autre côté, c’était presque devenu gênant, comme une équipe de foot où tout le monde jouait milieu de terrain… J’ai bien failli m’en aller !" TM
Le Samouraï Bambou (2006)
Takemitsu Zamurai
Sortie : 8 octobre 2009 (France).
Manga de Issei Eifuku et Taiyō Matsumoto
Templar a mis 10/10.
Annotation :
[8 tomes]
Ce genre de manga où ta rétine explose à chaque page devant tant de beauté. Au départ, il y avait cette appréhension que Matsumoto n'était pas à l'écriture, mais force est de constater qu'il a trouvé un collaborateur digne de son imagerie, digne de son trait, trait qu'il adapte à merveille ici. Le Samouraï Bambou nous permet ainsi d'explorer une autre facette de ce génie du manga, réapprendre à le connaître et être enchanté de voir qu'il peut nous surprendre, tout en ayant pour repères des thèmes qui lui sont chers. Je pense surtout à au trait d'Hirata ici dont la force est ici similaire. Capter l'âme, l'invisible, pour nous le montrer dans toute sa poésie. C'est très fort comme expérience.
"C’est un de mes amis qui a écrit le scénario. Je crois qu’il a fait exprès de limiter les scènes de combat. Dans les films et les mangas de samouraï, le meurtre n’est jamais montré de manière réaliste. Il y a tellement de morts qu’au bout d’un moment, le lecteur ne ressent plus la gravité de l’acte. C’est ce que nous avons voulu éviter. Kikuchi est un assassin, mais il tue rarement. J’aime beaucoup ce manga, mais il ne s’est pas très bien vendu." TM
Amer béton (1993)
Tekkon kinkurīto
Sortie : 2 mai 2007 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 8/10.
Annotation :
[3 tomes ou intégral]
Matsumoto... Oh, Matsumoto, que tu es aussi génial qu'incontournable! Me fiant à la première édition française en 3 tomes, je dois dire que la traduction a été assez bâclée (rien que les noms = N'importe quoi!), m'ayant rabattu sur la version anglaise, j'ai pu apprécier ce monde propre au mangaka, à la fois lumineux et sombre, comme ses deux personnages.
Sunny, tome 1 (2014)
Sanī
Sortie : 21 novembre 2014 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 8/10.
Annotation :
[6 tomes]
Matsumoto revient avec un manga plus personnel, à tendance autobiographique, mais toujours emprunt de sa poésie si particulière et de son incroyable style graphique (plus fin, et un trait plus léger). Sunny serait basé sur des souvenirs d'enfance du mangaka, il explore surtout une nouvelle fois l'univers de l'enfance (ici des orphelins, dans une "foster home") et de leur façon de s'accorder au monde, celui des adultes comme ces parents absents, invisibles. Le seul père que l'on verra interagir avec sa progéniture sera un ivrogne fini qui préfère se bourrer la gueule plutôt que de réparer ses dents manquantes. Alors les enfants doivent se définir par eux-mêmes, avec leur imaginaire, exacerbé par cette voiture abandonnée: Sunny.
"J’ai vécu une enfance est très proche de ce que je raconte dans Sunny. A l’opposé, Amer Béton est une vision déformée de l’enfance. Des gamins qui s’attaquent aux adultes à coups de tuyau pour les détrousser, ça n’existe pas. Mais dans Sunny, je m’inspire de choses que j’ai réellement vécues. Amer Béton représente le monde dont je rêvais étant enfant, Sunny est plus proche de la réalité. La réalité étant plus, comment dire… triste. J’aime tous les personnages de Sunny, mais en réalité, il y avait des élèves avec lesquels je ne m’entendais pas, on pleurait plus souvent le soir, et les bâtiments de l’école étaient plus sales… De ce point de vue, Sunny garde des éléments idéalisés, mais cette série s’approche plus de mes souvenirs d’enfance." TM
"(...) l’histoire me touche directement et j’apparais moi-même de temps à autre." TM
"Je pense que l’histoire se terminera en six volumes, mais rien n’est vraiment décidé. Il y a un certain nombre de chapitres que j’ai envie d’écrire, mais parfois c’est difficile de les relier entre eux. Il faut donc écrire des chapitres de transition, et c’est pour ça que la série devient plus longue que prévu." TM
Zero (1991)
Sortie : 13 juin 2018 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
[2 tomes]
Zero ou l’histoire du boxeur trentenaire Goshima. C’est un Taiyō Matsumoto qui prend ses marques, qui débute, un univers graphique et thématique à l’état embryonnaire qui ne demande qu’à se développer, qu’à exploser: utilisation poétique de métaphores, la marginalité du personnage principal… Plusieurs éléments qui feront la puissance de Ping Pong. Le découpage du premier tome est très conventionnel, alors que le second aura tendance à se libérer des contraintes à mesure que la folie gagne du terrain et que le climax se rapproche. L’utilisation du noir est magnifique et le tome 2 est marqué par certaines cases particulièrement sublimes. D’un point de vue narratif, le contrepied est ici de prendre un personnage en fin de carrière alors que les mangas de sport ont tendance à s’attarder sur les jeunes en pleine ascension et de suivre cette ascension. Cela dote le manga d’une certaine mélancolie malgré la folie de Goshima, tout en se concentrant sur la fin d’une ère, d’un rêve. Et c’est ce qui est absolument brillant dans ce titre (aux antipodes d’un Coq de Combat): à travers un match occupant tout le second volume, Matsumoto développe une connexion entre deux personnages, et l’action n’est que le prétexte d’une transmission tissée subtilement, puis ostensiblement au cours des chapitres. En plus d’être de plus en plus palpitant, Zero est extrêmement touchant, malgré ses petits défauts qui paradoxalement renforcent cet attachement. Zero est aussi le titre le plus tragique de son auteur, le plus éprouvant, le plus mélancolique. Mais Zero était surtout une promesse, celle d’une grandeur à venir, et on sait depuis longtemps que cette promesse a largement été tenue.
Printemps Bleu (1993)
Aoi Haru
Sortie : 2000 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 8/10.
Annotation :
[One-shot]
(édition US de Printemps Bleu)
Une jeunesse se rebellant à leur façon jusqu'au point de rupture, une perte des repères pour en fonder de nouveaux qui n'ont de sens que pour eux, dans un univers de graffitis, de yakusas, de suicide, et parfois d'un peu d'amour et de rêve... Matsumoto montre encore une fois son talent de maître pour représenter ces lycéens qui peuvent se montrer des dangers pour les autres, mais surtout pour eux-mêmes. Brillant!
Comparaison avec l'édition US: L'édition en anglais aurait ma préférence au niveau du travail graphique (onomatopées conservés, traduites au besoin sous la case, dialogue du fou dans la dernière histoire, etc.). Côté trad', J'ignore si le traducteur anglais a épuré le texte ou si le français a grave développé (la traduction française est plus verbeuse, du coup un perso dit une chose en anglais, une autre en français.), dès lors, l'anglais colle mieux à certains segments et le français à d'autres. Le sens de lecture est respecté dans les deux cas.
Concernant l'adaptation live: "Quand les réalisateurs écrivent des scènes entièrement nouvelles, ce qui a été le cas dans Printemps Bleu, ça ne me pose aucun problème. Mais dès qu’il s’agit d’un dialogue que j’ai écrit, je suis incapable de regarder la scène comme n’importe quel spectateur. Je pense que c’est pareil pour les autres manga-ka. Certains disent parfois qu’ils ont «beaucoup apprécié» l’adaptation de leur manga en film, ou au contraire qu’ils n’ont pas aimé, mais je pense qu’ils sont comme moi et qu’ils ne peuvent pas le voir d’un œil objectif." TM
Gogo Monster (2000)
Gōgō Monsutā
Sortie : 23 novembre 2005 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 8/10.
Annotation :
[One-shot]
Matsumoto explore sans concessions le monde de l'enfance, de l'imagination, du fantastique... Sans jamais nous donner toutes les clés, à nous de combler les blancs. Mention à une utilisation du noir à tomber par terre! De toute façon, graphiquement, Matsumoto est un Maître!
"Si je me souviens bien, je suis allé à Angoulême deux ans avant la sortie de GoGo Monster. Bilal n’était pas là, mais j’ai pu rencontrer Nicolas De Crécy, Moebius, et Michelangelo Prado, un auteur que j’aime beaucoup. En voyant leur travail, j’ai eu le sentiment d’être encore maladroit, à la fois au niveau du dessin et du scénario. Eux étaient très talentueux et disposaient de tout leur temps pour produire leurs albums, tandis que moi je devais pondre un chapitre par semaine. Je ne pouvais pas espérer rivaliser avec eux dans ces conditions. J’ai eu envie d’écrire un manga dont je sois entièrement satisfait, mais le système japonais de prépublication ne me permettait pas d’atteindre ce genre de résultats. C’est à partir de cette époque que j’ai commencé à travailler avec M. Egami, un de mes éditeurs. Il m’a soutenu, mais M. Hori était plus perplexe. En tout, j’ai passé presque trois ans sur GoGo Monster. Sur le plan financier, ça a été car je suis du genre économe !" TM
"Quand on a tout le temps qu’on veut devant soi, c’est très compliqué de rester concentré. Quand je travaillais sur GoGo Monster, je revenais un nombre incalculable de fois sur les planches que j’avais terminées, et je n’arrivais plus à savoir si c’était bon ou pas. Je me rappelle qu’après avoir fini les 400 premières pages, j’ai eu envie de tout laisser tomber. Je voulais retravailler plein de choses, ça n’en finissait plus. Les auteurs de bande dessinée franco-belge sont sans doute habitués à cette méthode de travail, mais pour les Japonais, habitués à devoir tenir des dates de rendu, tenir compte des remarques de l’éditeur, c’est très difficile de travailler avec autant de liberté. Après GoGo Monster, je n’ai plus voulu renouveler l’expérience, et je ne voulais plus travailler sur ce type de long format (450 pages d’un coup). J’aimerais pouvoir travailler sur la couleur, essayer de me mettre au niveau de ce qui se fait en Europe. Je pourrais faire quelque chose en une centaine de pages, mais ça me prendrait encore trois ans…" TM
Les Chats du Louvre, tome 1 (2017)
Louvre no Neko
Sortie : 2 novembre 2017 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Les Chats du Louvre, tome 2 (2018)
Louvre no Neko
Sortie : 8 mars 2018 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 7/10.
Frères du Japon (1994)
Nihon no Kyodai
Sortie : 16 mars 1999 (France).
Manga de Taiyō Matsumoto
Templar a mis 7/10.
Annotation :
[One-shot]
Recueil d'histoires courtes où nous retrouvons le trait magique (et en cours d'affinement) de Matsumoto, ses thèmes et sa poésie... Et comme toujours: un enchantement.
Le Jour où ça bascule (2015)
Sortie : 2 décembre 2015.
BD (divers) de Boulet, Eddie Campbell, John Cassaday, Bob Fingerman, Atsushi Kaneko, Keiichi Koike, Emmanuel Lepage et Taiyō Matsumoto
Templar a mis 5/10.
Annotation :
[collectif]
segment de Taiyō Matsumoto: 6/10