Top 10 - 1956
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"Attaque !" de Robert Aldrich
"La Cinquième Victime" de Fritz Lang
"Derrière le Miroir" de Nicholas Ray
"La Rue de la Honte" de Kenji Mizoguchi
"Thé et Sympathie" de ...
10 films
créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a environ 1 anLa Prisonnière du désert (1956)
The Searchers
1 h 59 min. Sortie : 8 août 1956 (France). Western, Aventure, Drame
Film de John Ford
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Comme Ulysse qui ne voudrait pas rentrer chez lui, Edwards poursuit une quête épousant sa pulsion de mort, et à laquelle il refuse inconsciemment de trouver un but. Le vent de sable sur une dune dorée, une rivière gelée, la fuite des saisons, tout traduit le champ pathétique et douloureux de ce moralisme pessimiste dont Ford porte la voix. Permanence et changement : peu de films ont autant concentré, dans leurs enjeux, l’esthétique de leur récit, cette dualité éternelle de la destinée humaine.
Nuit et Brouillard (1956)
32 min. Sortie : janvier 1956. Historique, Guerre
Documentaire de Alain Resnais
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Il est des films agréables, d’autres beaux, certains magnifiques. Celui-ci est nécessaire, calmement, sincèrement. Depuis qu’on n’y fait plus travailler les fours crématoires, l’herbe a poussé sur les temples du nazisme, des fleurs des champs ornent les sols fertilisés par les cadavres. Mais en rappel surgissent les marques indélébiles de l’actualité, tel ce bulldozer poussant dans un fossé des centaines de corps. Chaque homme vivant sur terre doit voir ce film. Après, peut-être, tout ira mieux.
Écrit sur du vent (1956)
Written on the Wind
1 h 39 min. Sortie : 9 janvier 1957 (France). Drame
Film de Douglas Sirk
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Écrite aussi dans les névroses et les larmes, l’histoire de cette riche famille en voie de dissolution, haussée à un tragique d’essence baroque par la couleur et le décor qui mêlent en une somptuosité rutilante le faste hiératique des intérieurs, les autodromes sillonnés de bolides princiers et la magie des paysages pétrolifères. Son attirance pour les ténèbres chtoniennes, son appétit baudelairien de la décomposition affirment à nouveau le cinéaste comme un grand romantique. Un Sirk sirkissime.
Un condamné à mort s'est échappé (1956)
1 h 41 min. Sortie : 11 novembre 1956. Drame, Guerre
Film de Robert Bresson
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
L’aventure intérieure. Une ascèse, l’évasion considérée comme une philosophie. Le récit dépouillé, concentré et haletant d’un être lucide qui doit continuer sa lutte, s’exercer, surmonter ses défaillances. Le problème n’est pas de dissocier le bien du mal mais de trouver le courage pour accomplir son entreprise, concentrer tous les efforts, gestes et objets, vers le seul but fixé. Avec cette parabole sur la liberté et le salut, Bresson montre clairement ce qu’est la morale d’un homme d’action.
L'Ultime razzia (1956)
The Killing
1 h 25 min. Sortie : 3 octobre 1956 (France). Policier, Drame, Film noir
Film de Stanley Kubrick
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Pour Kubrick un film policier est comme une corrida : il suit un rituel et une trame partant du principe que le criminel ne s’en sortira pas. Son ironie flegmatique pointe partout, sa maîtrise virtuose du genre noir nous implique à chaque seconde d’un récit lancé avec sécheresse et minutie de la mise en œuvre du plan vers sa déroute inexorable. Un véritable instantané de l’échec, sans point aveugle ni digression, saisi avec l’omniscience sardonique d’un auteur qui s’envole vers les sommets.
La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956)
Lust for Life
2 h 02 min. Sortie : 15 janvier 1957 (France). Drame, Biopic
Film de Vincente Minnelli et George Cukor
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Nulle part Van Gogh ne saurait trouver sa place. Quand il peint des hommes de peine, mineurs, tisserands ou moissonneurs, il leur reste étranger. Si le bon peuple se presse sous ses fenêtres c’est pour le houspiller, et lorsqu’il va pour se suicider un fermier le croise et passe son chemin. Son foyer n’a jamais été de ce monde : ce qu’il habite à jamais ce sont ses toiles, passerelles vers l’absolu. Une biographie impressionniste dont le pinceau fait flamboyer la vie dans toute sa splendeur.
La Poupée de chair (1956)
Baby Doll
1 h 54 min. Sortie : 31 décembre 1956 (France). Drame
Film de Elia Kazan
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
C’est l’histoire d’un règlement de comptes entre mauvais voisins, une variation sur le cocufiage et la virginité qui s’achève en danse grotesque réglée à coups de fusil – Broadway rejoignant le boulevard. Les culottes (et le berceau) de Baby Doll n’ont rien à envier aux robes froufroutantes de Blanche Dubois : ce que la farce nous dit, derrière sa joyeuse frénésie corrosive, c’est que l’amour ne se repose pas longtemps sur ses lauriers, et que ses victoires sont parfois des feux de paille.
Demain est un autre jour (1955)
There's Always Tomorrow
1 h 24 min. Sortie : 28 décembre 1956 (France). Drame, Romance
Film de Douglas Sirk
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
En opérant une redistribution subtile des cartes familiales, par laquelle le père est objectivé et mis dans la position d’un enfant maltraité par les événements, le film dévoile un complot juvénile éclairant sous un autre angle la finesse de la scénographie sirkienne. Le temps d’un film à la cruauté camouflée, le cinéaste se montre ainsi plus ironique que lyrique, et affirme d’un œil aigu la perspicacité de celui qui sait que rien n’est arrivé, et que l’histoire se répétera encore et toujours.
Géant (1956)
Giant
3 h 21 min. Sortie : 9 janvier 1957 (France). Drame
Film de George Stevens
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Épopée familiale XXL, engageant une poignée de destins dans le vent, le désert et le sable et vibrant de cet élan lyrique propre au grand style américain. À travers le passage de la féodalité à l’aristocratie du pétrole, de la valse au jitterbug, de la chasse à courre aux parades publicitaires avec pin-ups et banquets monumentaux, Stevens montre comment un peuple qui parcourt le chemin de siècles a su garder intacts tous les préjugés, quelles que soient les transformations du rythme de la vie.
Voici le temps des assassins (1956)
1 h 53 min. Sortie : 13 avril 1956 (France). Drame, Thriller
Film de Julien Duvivier
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Ne jamais se fier aux apparences. Le proverbe vaut pour Chatelin, brave restaurateur s’entichant d’une mante religieuse drapée d’un air d’ingénue, aussi bien que pour le spectateur qui pense s’immerger dans une chronique pittoresque du quartier des Halles et se retrouve pieds et poings liés à subir le déroulement d’une effroyable tragédie de la cruauté et de la malfaisance. Rarement le naturalisme âpre du cinéma français, tout juste coupé au vitriol, aura favorisé un propos aussi implacable.