Top 10 - 1957
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"Le Carnaval des Dieux" de Richard Brooks
"Le Cri" de Michelangelo Antonioni
"L’Homme qui Rétrécit" de Jack Arnold
"Ils aimaient la Vie" d'Andrzej Wajda
"Les Nuits de ...
10 films
créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 3 ansLes Fraises sauvages (1957)
Smultronstället
1 h 31 min. Sortie : 17 avril 1959 (France). Drame, Romance, Road movie
Film de Ingmar Bergman
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Fin et apothéose d’un premier cycle pour Bergman, qui formule moins une question qu’une réponse, presque une mise au point, un rangement avant le grand départ. Rêve, souvenir, moment présent se mêlent avec une si parfaite osmose que l’imaginaire et la réflexion, le réel et l’illusion coulent naturellement l’un dans l’autre. Le chemin de la vie a beau rester large ouvert devant l’auteur, ce poème introspectif, grave et lumineux, se présente comme la plus lucide des anticipations autocritiques.
Le Septième Sceau (1957)
Det sjunde inseglet
1 h 36 min. Sortie : 17 avril 1958 (France). Drame, Fantastique
Film de Ingmar Bergman
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Cette fois le cocktail est médiéval, reçoit sa dose d’alcool fort et prend à la gorge. C’est une sarabande macabre où alternent l’hystérie des flagellants et la sérénité ludique des amoureux, et dont la complexité des épisodes emprunte le tour de l’arabesque. Atteignant cette plénitude de l’expression à partir de laquelle rien n’est impossible, l’artiste livre lui-même une partie d’échecs avec la création, mais ses pièces ne sont ni ne bois ni de marbre, plutôt de foudre, d’eau vive et de sang.
Les Sentiers de la gloire (1957)
Paths of Glory
1 h 28 min. Sortie : 26 mars 1975 (France). Drame, Guerre
Film de Stanley Kubrick
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Soixante ans après sa sortie, le brûlot antimilitariste de Kubrick n’a rien perdu de sa rage froide et de sa force d’accusation. La ronde de sa caméra est de celles qui voient filer les astres morts, transformant le champ de bataille et ses antichambres en théâtre d’ombres, désignant le caractère monstrueux d’une guerre qui marque le triomphe du système sur l’individu, l’inhumanité fondamentale de son siècle. Une dissection implacable de l’absurdité criminelle et de la folie institutionnalisée.
Douze Hommes en colère (1957)
12 Angry Men
1 h 36 min. Sortie : 4 octobre 1957 (France). Policier, Drame
Film de Sidney Lumet
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Un terrain clos, douze joueurs, une chaude après-midi. Dès le coup d’envoi, un premier score inscrit : 11 à 1 contre Fonda. Il sera à la fin de 12 à 0 en faveur du même. L’histoire du film est celle des buts marqués un à un (avec une pause à la mi-temps). Son arme : la parole. Son outil : une caméra à tête fouilleuse en quête du détail humain et du débat éclairé. Son cœur : le juré n°8, donquichottesque triomphant par la combinaison précieuse de la raison, de l’intelligence et de la générosité.
Le Grand Chantage (1957)
Sweet Smell of Success
1 h 36 min. Sortie : 30 octobre 1957 (France). Drame, Film noir
Film de Alexander Mackendrick
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Peinture cruelle d’une jungle tout aussi féroce, film noir sans crime qui impose un rythme hors d’haleine et saisit le mal de vivre du genre, l’exaspération quasi expressionniste de sa manifestation. Dévoilant les turpitudes et l’immoralité de la presse à scandales, des traqueurs de scoops prêts à toutes les compromissions pour se couvrir de gloire et d’argent, Mackendrick peaufine ce joyau comme un piège impitoyable, où le noir poisseux et le blanc surexposé se livrent un combat sans merci.
L'aigle vole au soleil (1957)
The Wings of Eagles
1 h 50 min. Sortie : 11 octobre 1957 (France). Biopic, Drame, Guerre
Film de John Ford
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
À un moment, un personnage demande au héros de créer de "simples simples, et qui comptent. De la poésie pure." Voilà ce à quoi s’emploie notre géant hollywoodien en racontant la vie romanesque de son vieux copain Frank "Spig" Wead. C’est la richesse humaine de la biographie qui intéresse le réalisateur, peu prompt à gagner les dernières étoiles de sa casquette d’amiral, et c’est la truculente générosité qu’elle lui inspire qui confère à cette œuvre secrète et exaltante une profonde émotion.
La Femme modèle (1957)
Designing Woman
1 h 58 min. Sortie : 22 novembre 1957 (France). Comédie romantique
Film de Vincente Minnelli
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Parmi les cinéastes qui ont modernisé la comédie made in USA, Minnelli n’est pas le moins brillant ; cette très savoureuse variation sur les perturbations amoureuses et le brassage des déterminismes sociaux en apporte une preuve éclatante. Rencontre-coup de foudre, brouille, réconciliation : trajectoire prévisible que le cinéaste transfigure par son art de l’ellipse, du décalage actif, du gag inattendu, et par sa faculté à faire rimer l’humour le plus délectable et l’intelligence la plus vive.
Quand passent les cigognes (1957)
Letyat zhuravli
1 h 35 min. Sortie : 11 juin 1958 (France). Drame, Romance, Guerre
Film de Mikhail Kalatozov
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Contre les obstacles qu’impose l’Histoire et que verrouille sa structure tragique, la Palme d’or 1958 demeure une histoire d’amour fou dans la haute lignée romantique de Tolstoï, "L’Heure Suprême" ou "Peter Ibbetson". C’est à travers elle que les images demeurent, avec la persistance d’une révélation onirique. À mi-chemin entre l’apesanteur et la précipitation, elle renouvelle la tradition d’une grande poésie visuelle, irréductible aux constructions éloquentes autant qu’aux mots d’ordre politiques.
Les Espions (1957)
2 h 05 min. Sortie : 11 octobre 1957 (France). Drame, Thriller
Film de Henri-Georges Clouzot
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Clouzot précipite dans son chaudron un psychiatre raté à moitié alcoolo, des faux fous, des vrais aliénés et des agents secrets qui ont si souvent donné des gages à chaque camp qu’ils ne savent plus eux-mêmes quelle partie ils jouent. Il sature l’ordinaire de tous les signes et manifestations de l’extraordinaire, sapant et leurrant sans arrêt notre angoisse. Entre bouffonnerie noire et tragédie grinçante, son film s’obstine à la duplication, jusqu’au tournis, jusqu’à la folie. Délicieux vertige.
Elle et lui (1957)
An Affair to Remember
1 h 55 min. Sortie : 2 octobre 1957 (France). Drame, Romance
Film de Leo McCarey
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
S’éprenant sur le bateau qui les emmène vers New York et leurs fiancés, Terry et Nickie font l’apprentissage du temps irréversible, comprennent que l’on peut repartir de zéro mais jamais revenir en arrière. À l’image il n’y a que des lieux de rencontre ou de mémoire : une histoire d’amour dont se souvenir, des moments furtifs comme ceux partagés sur le paquebot, dans le paradis de la grand-mère, ou celui manqué au sommet de l’Empire State Buliding. Un grand film hollywoodien de la mélancolie.