Top 10 Séries selon Marius Jouanny

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Il n'y a pas de séries qui m'ont autant bouleversé que celle-là. De l'humour noir au drame inexprimable, elle est parfaitement écrite et interprétée, chaque saison est un tour de force, avant une fin... incroyable.

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Avec son auteur pour le moins affirmé et atypique David Lynch, « Twin Peaks » mérite bien sa réputation de pionnier dans l’histoire des séries télévisés depuis les années 90. Il y transparaît toute les ambitions et les obsessions de Lynch, aussi bien visuelles que narratives. Ainsi les délires digressifs, humour étrange et trip grotesque comprenant entre mille un nain danseur tout de rouge vêtu parsèment le récit associés à une rigueur d’écriture propre à la narration d’une enquête policière.

Mais si la série se veut astucieuse en détournant les codes feuilletons télévisés insipides, elle se vautre souvent dans leur superficialité à travers quelques personnages et intrigues franchement superflus. C’est dommage car cela entache la cohérence globale de ces 30 épisodes et laisse un arrière-goût d’immaturité, comme si Lynch et Mark Frost n’avaient pas eu la mainmise complète sur tous les épisodes de la série, notamment ceux qu’ils n’ont ni scénarisés ni réalisés.

L’essentiel reste finalement la consistance du fond, décrivant aussi bien le deuil, la folie et le désir avec pertinence, émotion et une force fascinatrice hors du commun. C’est aussi tous ces personnages si follement attachants, tous à moitié timbrés au langage irrésistible, à commencer par l’agent Cooper, qui fait le sel du show. Le dernier épisode, si halluciné et désespéré, synthétise enfin cette tension permanente entre lyrisme et macabre, surnaturel et humour proche de l’absurde dans un paroxysme qui ferait presque oublier les errances qui l’ont précédées.

Concernant la troisième saison, je n'ai regardé que les quatre premiers épisodes. Les deux premiers m'ont bien emballés, les deux suivants nettement moins. J'ai peur de continuer cette saison, et d'être très déçu...

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(Je n'ai vu pour l'instant que la saison 1).

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Des séries comme "Show me a Hero" montrent que l'écriture hollywoodienne, même lorsqu'elle traite de ségrégation sociale et de politique, n'est pas vouée à être manichéenne et simpliste. Netflix aurait certainement abouti avec un tel sujet à un produit standardisé, qui dérive en propagande pour le parti démocrate. Mais avec HBO et David Simon, on avance plutôt dans un gris permanent, qui décrit avec force de précisions les jeux de pouvoir politique à l'échelle locale. Et il est difficile d'héroïser sans quelques doutes le personnages principal magistralement interprété par Oscar Isaac, dont les parts d'ombres ne sont pas dissimulées. Surtout, le décalage entre les intrigues politiques et la vie des afro-américains se veut avant tout analytique, même si l'opposition peut paraître un peu forcée, elle prend tout son sens dans les derniers épisodes. Enfin, aucun regard normatif ne vient jamais embrouiller l'intelligence de l'écriture. Même si les convictions de l'auteur sont clairement décelables, elles ne viennent jamais faire intrusion : fidèle à son expérience de journaliste, David Simon préfère la description rigoureuse aux raccourcis infantilisants. Il me tarde de découvrir une de ses séries plus ambitieuses, en particulier "The Wire".

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Classement des chroniques.

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Parmi les choses qui ont définit mon adolescence, le 3615 Usul est en bonne place.