Top 20 films / 2016

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LE chef-d'oeuvre de l'année. Un film qui va assurément marquer l'histoire de la science-fiction. Une analyse profonde, émouvante et incroyablement humaine du langage, thème si difficile à mettre en image. Villeneuve prouve sa capacité à travailler avec de grands studios sans se faire dévorer, une étape qui le fait entrer dans le cercle très restreint des génies du Blockbuster. Voilà qui nous fait attendre de pied ferme Blade Runner 2046 et surtout Dune.

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Clairement l'un des meilleurs films du maître coréen qui signe ici une oeuvre d'une richesse sans égale. Une plongée si vertigineuse dans les méandres du désir pourrait presque paraître dangereuse. Ce scénario (littéralement) tentaculaire et cette direction artistique érotisée à l'extrême nous emmènent dans des contrées qu'il valait peut-être mieux ne pas explorer....

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Un film beau. Juste beau. Et donc terriblement artificiel. Un long-métrage qui exhibe son artificialité est-il appréciable ? Les critiques en débattent encore. En attendant, impossible de rester insensible à The Neon Demon.

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Cas extrêmement intéressant que le premier essai de Robert Eggers. 2 camps s'affrontent: d'un côté, les adeptes d'un fantastique réservé à la trouille pure (ils ont détesté), de l'autre ceux qui pensent que le genre peut apporter autre chose que la peur. Car oui, The Witch ne fait pas peur. Il oppresse cependant terriblement, grâce à une réalisation archi-maîtrisée, une utilisation très intelligente de l’environnement, une photo sublime et un scénario bien plus subtil qu'il n'en a l'air. Mais il vaut mieux s'arrêter là: il faudra des années pour le décortiquer.

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Parce qu'il fallait avoir des couilles énormes pour oser, après le succès de Django Unchained, pondre un huis clos de 3 heures si bavard. Preuve que Tarantino n'abandonnera jamais son statut de fan-boy provocateur, The Hateful Eight (on préfère le titre original) concentre tout son talent. Assurément le film le plus jouissif sorti en salles cette année.

PS: Kurt Russell est un génie.

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Don't Breathe devait confirmer le talent de Fede Alvarez après le remake d'Evil Dead. C'est chose faite avec ce film à suspens d'une intelligence rare. Exploitant son concept à fond, le long-métrage instaure une tension permanente grâce à des scènes chorégraphiées au millimètre et une accumulation de climax ne laissant aucun répit à nos nerfs. L'adjectif "haletant" est bien trop souvent utilisé. Mais ici, il caractérise parfaitement bien cette chasse à l'homme impitoyable.

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Autant le dire tout de suite, les films coréens ont la côte en 2016, et c'est tant mieux. Jonglant habilement entre les genres, The Strangers dérange, déconcerte. Cette capacité à s'appuyer sur une multitude de ressorts cinématographiques désarme les spectateurs formatés que nous sommes. Il aurait toutefois été bien difficile de rendre compte d'autant de noirceur autrement.

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Auréolée du grand prix de Gerardmer, cette longue aventure cauchemardesque fatigue. Western aride, brutal et finalement bien fantastique, Bone Tomahawk nous confronte à la violence d'un univers qui ne peut exister qu'à travers nos écrans. Emmené par le charisme de Kurt Russell (eh oui encore), on vit le calvaire de ces personnages avec difficulté, scrutant l'horizon à la recherche d'une once d'espoir. "Tout fait mal dans le désert" nous apprenait l'impératrice Furiosa l'année dernière. On veut bien la croire.

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Le dernier film du grand Verhoeven se résume en une expression, particulièrement appréciée en ce moment: "Tous pourris !". Etude sociologique fascinante et déprimante, Elle est décidément bien encré dans la carrière du cinéaste hollandais. Que ce soit au milieu d'une guerre contre des insectes géants où au sein de la petite bourgeoisie française, celui-ci prend un malin plaisir à figer sur pellicule le mal qui sommeille en nous.

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Débarquant de nulle part et sillonnant les festivals, Sam Was Here est une petite pépite de série B sans prétention. Du vrai fantastique qui dérange et n'explique rien, mettant en scène un espace alternatif (on pense au Rubber de Dupieux mais aussi au récent Southbound) dont il semble impossible de réchapper. Ça se déguste comme un petit mojito en terrasse ou un bon chocolat chaud au coin du feu, selon la saison.

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La grosse surprise de ce top. On s'attendait à un spectacle formaté, handicapé par des reshoots castrateurs, mais c'est tout l'inverse que nous a livré Gareth Edwards. Le réalisateur, qui avoue avoir été lui-même surpris par la liberté dont il a jouit, laisse une réelle empreinte personnelle sur le long-métrage. Il est d'ailleurs assez paradoxal que le seul film de la saga à ne pas s’appeler Star Wars soit celui qui mette le plus en scène la guerre. Car là où J.J Abrams n'avait retenu de la trilogie originale qu'un amoncellement de gimmicks populaires, Edwards a su capter la force politique qui se dégageait de l'univers de tonton Georges. Rogue One est un pur film guerrier, noir et surtout terriblement actuel. Les 2 heures de métrage regorgent de références aux conflits contemporains et traitent de la guerre avec une maturité étonnante. Remettant en cause le manichéisme de la saga, ce spin-off cherche à nous prouver que même dans une galaxie lointaine, très lointaine, on torture au nom de la liberté et on fait des concessions à l'ennemi.

Mais la force de Rogue One réside aussi dans ce final d'une charge émotionnelle inattendue, d'une liberté absolue. Faute de retrouver la "magie", autant retrouver la vérité, et par conséquent la noirceur.

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Un bon Disney est un Disney sans princesse. En est témoin ce Zootopie, satire acérée sous des faux airs de divertissement puéril, s'attaquant avec brio aux dangers du communautarisme. Dommage qu'internet ne se souvienne que de la scène des paresseux administratifs: les mouvements de haine qu'il abrite se retrouvent évidement sous cette niaiserie apparente. Il est d’ailleurs étonnant que la star Shakira aie accepté de participer à cette entreprise
virulente de dénonciation d'un star-system avilissant.

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Un intrus dans un classement qui évite jusqu'ici soigneusement les approches réalistes du septième art. Néanmoins, impossible de ne pas être touché par cette mise en image de la transition entre le classique et le moderne. Agrémenté de chorégraphies magnifiques, le film ne cède jamais à une démagogie mièvre. Une vraie découverte.

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Marqué par une grosse déception (Kubo, malgré un savoir-faire évident des studios Laika), le cinéma d'animation a su cette année se démarquer, notamment avec le film du belge Michael Dudok de Witt, d'une douceur inestimable. Muet et bénéficiant d'une animation grandiose, il propose un certain romantisme amer. Toujours touchante mais jamais excessive dans l'émotion, cette fresque humaine séduit, telle une sirène dans les profondeurs, ou une tortue rouge si menaçante aux premiers abords.

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Un bon film de zombie. Ces 5 mots suffisent à créer la surprise en 2016. Dernier Train pour Busan ridiculise le nanardesque World War Z et son budget faramineux. Les quelques grosses scènes à effets visuels atomisent les money-shots sans âme de la production de Marc Forster. Confinant ses personnages dans un train, le film maîtrise totalement son sujet, exploitant avec précision chaque paramètre spatial que cette situation implique. Les gares deviennent d'incertains refuges, les wagons des places fortes. A l'instar de Snowpiercer, il met en scène une linéarité du train qui impacte directement l'intrigue: passer d'un wagon à un autre nécessite une traversée dangereuse mais inévitable. Une petite bombe de divertissement.

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Un flop au box-office français, constat assez triste pour un thriller horrifique sans prétention et avec du cœur. Très rythmé et mettant en scène des personnages attachants, les 1h35 de Green Room passent très vite, pour peu qu'on apprécie les vrais survivals, ceux qui n'ont pas besoin de plan-séquences alambiqués et de stars qui bavent en courte focale pour épater.

Comment ça c'était méchant ?

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Après Ame et Yuki, Hosoda rempile avec ce conte initiatique touchant, mettant la question de l'éducation au cœur des débats. Il serait stupide de ne pas se laisser porter par un récit aussi complet, décryptant le rapport parfois difficile que les enfants ont au monde. S'intégrer semble donc être le défi autour duquel s'articule la filmographie du cinéaste japonais.

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Un vrai drame avec des gens qui chialent et des décors déprimants. Néanmoins, Manchester by the Sea marque. Il marque grâce à une analyse sensible et humaine du deuil portée par une construction scénaristique efficace. Il marque grâce à cette caractérisation unique des personnages qui pilonne nos cœurs de pierre sans jamais verser dans le pathos. L’interprétation subtile mais puissante de Casey Affleck accompagne cette odyssée touchante mais surtout extrêmement violente.