Top films deux mille dix-sept
Nouvelle année, nouvelle liste de top. Pas de rime en "ète" parce que j'hésitais entre la beauferie ultime et la beauferie simple alors comme je suis issue de prépa on va juste écrire en lettres. ça me paraît suffisant.
104 films
créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a plus de 5 ansBaby Driver (2017)
1 h 53 min. Sortie : 19 juillet 2017 (France). Action, Thriller, Comédie
Film de Edgar Wright
CrèmeFuckingBrûlée a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Critique : https://www.senscritique.com/film/Baby_Driver/critique/115237514
Silence (2016)
2 h 41 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame, Aventure, Historique
Film de Martin Scorsese
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bon on va pas déblatérer des heures, c'est un chef d'oeuvre, point.
Je veux parler du public. Je veux dire c'est la première fois que je suis dans une salle où des gens rient au moment d'une décapitation. Je veux dire si un film ultra sérieux vous fait rire, et bien tenez vous, retenez vous, mettez des muselières. Non on ne rit pas devant Silence, et si vous voulez rire, quittez la salle faites vous soignez. Si vous êtes gêné par la longueur, par l'absence de bo, allez voir 50 nuances plus sombres, il y aura plein de clip show pour vous divertir. Bref je hais les publics qui me font penser à l'école primaire.
Mais big up très spécial au couple à côté de moi : la femme soufflait ultra énervée dès que son mari mâchait un m&ms c'était collector.
Dunkerque (2017)
Dunkirk
1 h 46 min. Sortie : 19 juillet 2017. Action, Drame, Guerre
Film de Christopher Nolan
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Critique : https://www.senscritique.com/film/Dunkerque/critique/67587602
Star Wars - Les Derniers Jedi (2017)
Star Wars: The Last Jedi
2 h 32 min. Sortie : 13 décembre 2017. Action, Aventure, Science-fiction
Film de Rian Johnson
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Même Ticket a mis 8♥ à ce film, oui Ticket, celui qui met des -1 à tous les Star Wars depuis des jours, vous vous rendez compte. C’est que c’est forcément un chef d’œuvre, foncez.
Bon, ce film m’embête parce qu’il n’est pas parfait, donc on va vite passer sur les défauts qui font qu’il n’est pas parfait pour souligner ô combien c’est un chef d’œuvre. Donc : il y a trop d’humour et trop de petits animaux disney. L’humour y’en a toujours eu dans les Star Wars mais là un poil trop quand même (après j’avais une salle un peu chiante qui riait à des moments pas drôles donc bon) et les animaux servent franchement à rien en général et ne sont même pas hyper bien fait. Voilà. Ah oui et aussi c’est dommage qu’au début le film place des dialogues qui justifient la bataille de fin du VII que des gens de mauvaise foi avaient fait semblant de pas comprendre (« Oh trop lol Rey elle bat Kylo Ren olalala »)
Sinon. Ce film est incroyable. Visuellement il est d’une beauté à couper le souffle. Rian Johnson a une réalisation incroyable qui emprunte au film de guerre, au western, pour des grandes compositions qui exploitent le panoramique avec brio. Puis ce sel qui fait des traces rouges, et le casino, et l’explosion en silence, c’est d’une beauté formelle ahurissante et oui, je trouve ce film bien plus beau esthétiquement qu’un Blade Runner 2049. Ensuite au niveau du scénario, la prise de risque est immense. On a ici à faire à une déconstruction mythologique de dingue. Les personnages sont démystifiés, martyrisés, le film prend toujours à revers, se moque des théories internet, il martyrise, rend anonyme, c’est grandiose.
C’est politiquement ultra audacieux, avec des messages sur le trafic d’armes hyper intéressants, enfin j’étais étonnée d’une telle audace quoi. Les personnages sont géniaux, la relation entre Kylo Ren et Rey est INCROYABLE. D’ailleurs Kylo Ren est le meilleur personnage de toute la saga, il est INCROYABLE. Les batailles sont géniales, épiques, prenantes, sublimement réalisées.
Vraiment merci Rian Johnson, merci Star Wars, j’ai réussi à m’oublier, à être prise dans ce souffle épique, à être émue aux larmes et à ressentir une puissante magie propre à cette merveilleuse saga que j’idolâtrerai toute ma vie.
Good Time (2017)
1 h 42 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Benny Safdie et Josh Safdie
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Good Time c’est un peu un bingo de tout ce qu’il faut faire pour que j’aime un film et qu’il m’émeut à 100% : un truc en rapport avec un handicap mental ou trouble de la personnalité, des séquences en hôpital psychiatrique, une relation aussi conflictuelle que fusionnelle entre deux frères, une caméra épaule, des gros plans, des lumières très vives, très néons.
Bref, vous l’aurez compris, Good Time a été un gros coup de poing. C’est une expérience viscérale qui te prends aux tripes durant 1h42 sans te lâcher une seule seconde, même pas pendant le générique de fin, et à la fin je me suis complètement effondrée et je pleurais encore plusieurs minutes après être sortie de la salle. Une expérience fabuleuse.
Je ne peux pas comprendre comment Les Proies a pu avoir le prix de la mise en scène à Cannes face à ce film, je ne peux même pas comprendre comment ce film a pu ne pas avoir la palme d’or, je trouve ça complètement absurde que ce film n’ait eu aucun prix, et j’espère que Joaquim Phoenix se coupe au moins une main sur scène pour mériter d’avoir eu le prix d’interprétation face à Robert Pattinson. Robert Pattison est clairement l’un des meilleurs acteurs d’aujourd’hui : aucun de ses rôles ne se ressemble, il se met en danger comme personne et on sent qu’il est à fond. Vraiment mais quel acteur quoi.
Comme je le disais la mise en scène est absolument sublime avec ces gros plans, ces plans larges, pour une imitation reportage à succès qui sévissent sur les petits écrans avec des faits divers plus glauques les uns que les autres. On devient voyeur, on devient fasciné, on a peur, on est à fond. Je ne sais pas comment ils ont fait mais pour certains plans les lumières de la ville se reflètent sur la caméra pour un rendu original et sublime. Puis la musique est incroyable, c’est urbain et magnifique, elle sublime les séquences, les rends plus violentes ou plus belle. C’est une déambulation magnifique où les rêves se brisent, où la société parano et brutale s’acharne, où des gamins sombrent.
Bref, j’arrive pas à fournir de vraie analyse pour le moment tant ça m’a frappé en plein cœur. C’est vraiment fort, la dernière scène est magnifique et déchire, un grand grand film.
Logan (2017)
2 h 15 min. Sortie : 1 mars 2017. Action, Science-fiction, Aventure
Film de James Mangold
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Critique :
https://www.senscritique.com/film/Logan/critique/112782813
La La Land (2016)
2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance
Film de Damien Chazelle
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Wow. Tel est le premier mot que m'a inspiré ce film et dès ces cinq minutes d'ouvertures qui forment l'un des meilleurs début de film qui m'ai été donné de voir. Je ne vais pas m'étaler et répéter ce que beaucoup on déjà dit (d'où mon absence de critique) mais ce film est une petite merveille. C'est juvénile, vibrant, joyeux, dansant, dynamique et tellement nouveau. Ce qui est paradoxal quand on sait qu'il reprend beaucoup d'ancien. Les années 50, l'âge d'or Hollywoodien et ses décors faux et ses Fred Astaire et ses comédies musicales kitsch nous manquent plus qu'on ne le pensais alors que, comme La La Land, c'est tout un pan du cinéma qui fait vibrer quelques chose de spécial en nous : une espèce de joie enfantine et réjouissante au possible. Je l'ai vu hier et j'ai encore envie de danser dans la rue en faisant voler ma robe, que je chante en boucle les airs qui parcourent ce film. C'est beau, c'est intelligent, ça a un propos et la réalisation s'amuse à souvent te décrocher la mâchoire.
Un film qui fait énormément de bien et qui fait rire, sourire, pleurer et surtout rêver. Un film si généreux qu'il a tendance à en déborder. Merci Damien Chazelle.
Quelques minutes après minuit (2016)
A Monster Calls
1 h 48 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Fantastique
Film de J. A. Bayona
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Critique :
https://www.senscritique.com/film/Quelques_minutes_apres_minuit/critique/115703103
Mise à mort du cerf sacré (2017)
The Killing of a Sacred Deer
2 h 01 min. Sortie : 1 novembre 2017. Drame, Thriller, Fantastique
Film de Yórgos Lánthimos
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Je vais vous raconter ma vie. Parmi les milles phobies que je me traine, l’une des pires, est celle des hôpitaux. J’ai une peur terrible de ces lieux et de tout ce qui s’en rapporte telles que les perfusions, les sondes ou tout autre chose qui se relie directement à ce lieu horrible, froid, blanc où l’on peut te garder contre ton gré. Alors je peux vous dire que, clairement, je n’étais pas bien devant Mise à mort d’un cerf sacré.
De fait, ce film est chirurgical. Il adopte une froideur, une géométrie qui fait penser à la perfection imbibée de désinfectant des hôpitaux ou les belles mains des docteurs. Sa mise en scène a la précision d’un médecin et par de grands travellings ou des plans en hauteur, tout rappelle le corps, l’anatomie comme ces escalators filmés en plongée zénithale qui rappellent une échine ou des vaisseaux sanguins. Ce film est terriblement corporel, les chairs saignes, les membres fascinent et les organes tombent malades et abandonnent. C’est tout à fait fascinant. Il y a un malaise, un dégoût qui s’installe, aidé par l’angoissant personnage de Martin, une paranoïa qui insuffle tout et vraiment cette démonstration du corps en pur sac d’os et de sang.
La maladie inocule les esprits, les muscles, et a fini par ma paralyser moi qui ne détournais pas mon visage mais me sentais terrifiée, apeurée. Peut-être est-ce lié à mon vécu tortueux avec le médical mais, très clairement, je n’ai pas souvenir d’avoir déjà été aussi mal devant un film. J’étais vraiment terrifiée, et pas bien, littéralement pas bien. Et c’est ce qui fait de ce film une véritable expérience, quelque chose qui prend aux tripes et qui est brillamment écrit, entre la conscience de son symbolisme lourd qu’il exacerbe ou pointe du doigt (« it’s metaphorical ! » hurle un personnage comme conscience même du long-métrage), sa mise en scène chirurgicale et magnifique, ses personnages terribles et inquiétants, le crescendo des jeux des acteurs qui de la froideur la plus totale se laisse à recracher tous leur sentiments (et décidément, Colin Farrel, quel acteur)…
C’est puissant, vraiment puissant et terriblement violent.
A Ghost Story (2017)
1 h 32 min. Sortie : 20 décembre 2017 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de David Lowery
CrèmeFuckingBrûlée a mis 9/10.
Annotation :
J’avais encore une salle terrible. Mon dieu mais ça se voit que ce film est lent et possiblement chiant, alors n’allez pas le voir. Je veux dire j’avais une vieille à côté de moi qui arrêtait pas de souffler ou de dire tout haut « c’est chiant ». Et j’osais pas lui faire de remarque de peur qu’elle me crie dessus tant elle avait l’air d’être la personne la plus énervée de la terre.
Sinon, heureusement, mon expérience n’a pas trop été ruinée par cette sorcière, par les deux qui discutaient dans le fond, par celui qui donnait des coups dans mon siège (si je te retrouve, je t’ampute) ou par celui qui jouait avec sa bouteille. Car oui, le film m’a assez fasciné et envoûté pour que j’arrive à finalement éliminer tous ces intrus de mon champ de perceptions. Je trouve ce film d’une audace folle. Oui le deuil c’est terrible, c’est long, chaque activité devient silencieuse, chaque chose devient ennuyeuse, pour la nourriture, on se prive ou on se gave… tout s’étend dans la solitude. Et ça le film le montre à la perfection parce qu’il le fait. Tout n’est que silence, tout n’est que lourdeur de l’esseulement, et je trouve ça tellement merveilleux et osé.
Le film a un montage très intéressant, une esthétique qui touche au sublime, mêlant le dépouillé et l’onirisme pur, la bo est plus qu’incroyable… C’est un long voyage dans les tréfonds de l’attente, de l’aphasie, de la peine.
Et oui, évidemment, j’ai pleuré presque tout du long.
Mother! (2017)
2 h 01 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Darren Aronofsky
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Critique : https://www.senscritique.com/film/Mother/critique/122633279
Song to Song (2017)
2 h 09 min. Sortie : 12 juillet 2017 (France). Drame, Comédie musicale, Romance
Film de Terrence Malick
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
L’une de mes plus grandes peurs en ce monde, c’est revoir Three Of Life et l’aimer. Sans déconner j’ai bâti des relations entières sur la détestation de ce film et de Malick, et je sens, je sens que je peux tout détruire.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’étais à ça de pouvoir détester, de trouver ça pédant, chiant. Avec plus de fatigue, sans grand écran où les pensées trop occupées je me serais ennuyée, j’aurais soupiré à foison. Mais Song to Song m’a entièrement emportée. Et cela s’est passé très vite : durant les cinq premières minutes j’étais toute décontenancée et puis je me suis habituée à cette image étrange, à ce rythme saccadé et bientôt j’étais hypnotisée. Hypnotisée par ces plans déformés et sublimes où l’intelligence de la composition se mêle à la beauté des couleurs, hypnotisée par ces voix-off lascives, par ces dialogues décalés, hypnotisée par la musique presque omniprésente, flottante, essentielle. Malick filme avec Song to Song une quête perpétuelle de mouvements, d’expériences avec un montage qui ne cesse jamais, une caméra qui ne se pose jamais et des personnages qui s’immobilisent rarement, pour pleurer quelque fois, mais qui sont habités par une force insatiable et destructrice : ils bondissent, ils chantent, ils avancent et couchent ensemble. Les acteurs sont tous absolument parfaits. Rooney Mara est absolument sublime, Natalie Portman terriblement fragile, Michael Fassbender destructeur, et Ryan Gosling naïf. Et ils se frottent les uns aux autres et se brûlent. Le film est parfois bancal, il tremble, est sur le point de chuter, mais reste digne, beau, et fatal. J’ai réussi à pleurer, si fort, transportée totalement par cette œuvre expérimentale, étrange, peut-être ratée, peut-être prétentieuse là où moi j’ai vu un essai touchant et une recherche destructurée de beauté vouée à parler à tous. J’y ai vu un Les Anges Déchus de Wong Kar Wai, avec ce fish-eye, ces voix-off, et cette décadence lyrique.
Et sinon à ma gauche et à ma droite, les deux-là s’ennuyaient terriblement et c’était une fabuleuse bataille de bâillements et de qui s’affalerai le plus sur son fauteuil.
Wind River (2017)
1 h 50 min. Sortie : 30 août 2017 (France). Thriller, Drame, Policier
Film de Taylor Sheridan
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
A la sortie du film, la personne avec qui j’y suis allé et moi nous sommes engueulés (j’exagère mais quand même) sur le propos politique du film pendant au moins 50% du trajet. Pendant que lui le trouvait problématique par rapport à la justice à soi et tout, moi je disais qu’au contraire il faisait le triste constat d’un monde sans foi ni loi. Je ne vais pas faire de grande annotation, juste partager les propos de l’auteur sur son film qui résume (et j’en suis très contente) toute la pensée que j’ai perçu dessus (c’est beau une œuvre qui arrive à rendre son message si limpide) : « Wind River explore ce qui constitue sans doute à la fois les vestiges les plus tangibles de la frontière américaine et le plus grand échec de l’Amérique : la réserve amérindienne. Au niveau le plus intime, il s’agit de l’étude de la manière dont un homme continue à avancer après une tragédie, sans arriver à tourner la page. C’est aussi, à un niveau plus global, l’étude des conséquences nées du fait de forcer un peuple à vivre sur une terre qui n’était pas destinée à l’accueillir. Il est question d’un territoire sauvage, brutal, où le paysage lui-même est un ennemi. De terres où l’addiction et le meurtre tuent plus que le cancer, où le viol est considéré comme un rite de passage pour les jeunes filles devenant femmes. De terres où la loi des hommes cède devant celle de la nature. Nulle part ailleurs en Amérique du Nord les choses n’ont moins évolué au cours du siècle dernier, et nul autre lieu en Amérique n’a davantage souffert de ces maigres changements. »
Voilà.
Sinon allez voir ce film, je pensais qu’Elisabeth Olsen ne valait rien en tant qu’actrice mais mea culpa elle s’en sort avec brio, Jeremy Renner aussi mais je n’ai jamais émis aucun doute là-dessus. La bo est géniale, angoissante et brillante (composée par NICK CAVE ♥ – j’avais deviné en plus hihi – et Warren Ellis – qu’on avait pu rencontrer durant la cinexperience de Comancheria, c’était assez classe pour le coup). L’ambiance est prenante, l’émotion est assez folle, la mise-en-scène belle, et parfois c’est extrêmement dérangeant et réussi. Je trouve que le scénario faiblit un peu avec le flash-back, ce qui est dommage sinon ce thriller est si réussi que ma note aurait pu aller très haut.
Mais vraiment, je le conseille très vivement.
Blade Runner 2049 (2017)
2 h 44 min. Sortie : 4 octobre 2017 (France). Science-fiction, Drame, Policier
Film de Denis Villeneuve
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Je suis embêtée. Parce que en soi, j’aime ce film. Je le trouve très bien et ma très bonne note à son égard le prouve. J’aime ce film parce qu’il m’a vraiment captivé, parce que les scènes d’actions sont tout bonnement extraordinaires et très riches en tension, parce que visuellement c’est l’un des plus beaux films de l’année – si ce n’est le plus beau – avec un style grandiose, des couleurs incroyables, des compositions qui touchent au sublime, des jeux de lumières, de formes… bref magnifique. Et clairement les 2h43 passent très vite tant le film a un aspect tout à fait hypnotique, une sorte de beauté visuelle qui se tient si bien toute seule qu’elle te fait oublier, ou du moins pardonner, la faiblesse du scénario.
Car oui, désolée, mais là où les immenses éloges qui s’abattent sur le film sonnent incompréhensibles à mes oreilles c’est bien à cause du scénario. Un film si long qui ne raconte rien, je pensais pas que c’était possible. Tout ne fait que réverbérer la vacuité. Et là c’est le moment où vous allez me dire que je force parce que clairement je pense que tout est lié au fait ce que ce film n’a aucune raison d’être – philosophique en un sens, parallèle avec le personnage de Gosling, olala peut-être finalement est-ce une œuvre méta. Parce que ce scénario ne va nulle part, parce qu’il ne se passe rien, parce qu’il n’y a pas de fin, les personnages n’ont pas de but. Pourquoi créer un personnage comme Wallace si c’est pour ne rien en faire ? Je veux dire le thème du Dieu aveugle, c’est hyper intéressant, hyper exploitable, et là, niet. Un personnage en théorie fascinant qui se retrouve effacé, sans même de conclusion. Parce que le film se réserve la possibilité de faire une suite voire une saga, il amorce pleins de choses qui peuvent être sans résolution mais qui sont les prémices d’une éventuelle suite, ce qui explique le traitement au personnage de Wallace qui « peut encore servir » - tiens ça me rappelle le Joker dans un certain film.
Le plot de base en fait est assez stupide. Déjà tout se base sur des hasards tels que ça en devient insupportable – oh comme de par hasard celui qui a un rapport avec l’enquête est celui qui enquête – et sur une idée par rapport aux répliquants qui est complètement con – une option que l’on n’avait pas soupçonnée. Le tout baigne dans des références extrêmement vivaces tant au 1er film qu’à toute la sf avec une scène qui est si plagiée sur Her que s’en est assez aberrant.
Okja (2017)
2 h. Sortie : 28 juin 2017 (France). Action, Aventure, Drame
film de Bong Joon-Ho
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bon soyons clair, polémique ou pas polémique, ce film méritait un grand écran. Bong Joon-ho l’a pensé pour le grand écran, d’où le format même, d’où sa manière de laisser une énorme place aux paysages. Alors là vous allez me dire que tout film est pensé pour grand écran, et c’est vrai, et tout film mérite grand écran. Et bref, c’est dommage, c’est vraiment dommage.
Parce qu’esthétiquement, Bong ne déçoit jamais. Il a un art du plan incroyable, chaque image recèle de détails, il a un véritable génie du mouvement, des actions sur plusieurs niveaux. Adepte du plan large, il en profite ici pour filmer une campagne sublime, une ville vertigineuse et un cochon hors norme. La caméra se rapproche pour l’affection, se recule pour l’action, le mec a une maîtrise de sa caméra imbattable. Si le film reprend clairement les thèmes propres au monsieur, c’est-à-dire une attention toute particulière pour la campagne et ses traditions, l’alliance improbable de personnalités, et une lutte constante entre classe, idéologie ou méthode, le registre de Okja est clairement en rupture avec ses 4 derniers films (pas avec le premier qui était une comédie). De fait les 4 derniers, s’ils n’étaient pas dénués d’humour, se trouvaient froids, cruels. Celui-ci aborde une imagerie pleine de couleurs et pétillante, et un humour excellent et très fort et a clairement un registre beaucoup plus enfantin. Oui c’est parfois dur, parfois difficile, parce que Bong est le roi pour foutre 15 registres en 2 heures de film, mais on est presque dans la fable. Beaucoup parlaient de conte à la Miyazaki porté en prise de vue réelle et je suis plutôt d’accord : héroïne féminine, amour des animaux, messages écolos et une véritable candeur doublée d’une véritable cruauté parfois. Pourtant on reconnait bien la patte assumée, assurée, ô combien reconnaissable de Bong.
Sinon que rajouter à part que les acteurs sont excellents, hilarants et convaincants dans leur côté méchants de films pour plus jeunes. Les abattoirs sont dénoncés, les vegan sont gentiment moqués, et tout le monde en prends pour son grade (enfin surtout les gros lobbyistes qui ne pensent qu’au profit et torturent des animaux mais ça c’est normal quand même).
Ah et restez jusqu’à la fin du générique (arrête de soupirer Michel c’est sur netflix tu peux donc cliquer sur là où tu vois des images).
Barbara (2017)
1 h 37 min. Sortie : 6 septembre 2017. Drame
Film de Mathieu Amalric
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Quel drôle de film. Barbara est un anti-biopic, une confession de son réalisateur. Amalric met ici en évidence l’idée que tout biopic ne fait que parler d’un metteur en scène et de son actrice. La personnalité dont la vie est dépeinte s’efface derrière une performance, derrière une écriture, et le film ne parle plus d’elle. Par le prisme de ce méta film, Amalric déploie son univers plein de poésie et de grâce. Les images d’archives se confondent avec les actuelles, la vraie Barbara fusionne avec Jeanne Balibar, sur la fin on se retrouve face à une confusion totale de la temporalité et du réel mais on s’en fiche. Ce film est une magnifique balade onirique autour de la musique, du cinéma, de l’amour et il passe à une vitesse hallucinante. Certes il y a quelques faux raccords très visibles –sûrement parce qu’il y avait beaucoup d’impros, je ne sais-, certes le film est fragmenté, certes il a une fin abrupte mais c’est réellement une œuvre sublime qui mérite le prix qu’elle a eu. C’est original et beau et les scènes de chants sont toutes absolument incroyables.
Bref je regrette d’avoir fait ma peureuse et ne pas avoir osé me lever quand Amalric est revenu sur scène car c’est l’un des meilleurs films de l’année, une prouesse à saluer.
The Lost City of Z (2017)
2 h 21 min. Sortie : 15 mars 2017. Aventure, Biopic, Drame
Film de James Gray
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Vous me donnez le même film mais avec une demi-heure voire carrément une heure de plus et je vous promets que je colle un 10 sur 10 direct, les yeux fermés.
Parce que The Lost City of Z est un pur bijou esthétique, les images sont absolument magnifiques et James Gray n'a plus rien à prouver quant à sa capacité à faire s'enchaîner plans sublimes sur plans sublimes sans arrêt. Les scènes dans la jungle sont incroyables de beauté et d'oppression et laissent des images gravées dans la rétine.
Mais le film souffre très lourdement de faiblesses d'écriture et je sais que je ne me ferai pas que des amis là-dessus. A vouloir trop en faire, il approfondit rien et livre là une tragédie résolument lisse où les climax se font rares et où l'intensité est absente. Il se passe trop de choses et les scènes sont toutes bien trop courtes, on ne ressent pas l'enfer de la jungle, la durée des périples, l'épuisement, tant tout sert à une fonction dramatique oubliant de laisser une très large part à la contemplation pure et dure comme le faisait Scorcese avec Silence pour appuyer la lourdeur et la longueur de la souffrance. Avec cette durée là, le film devait s'arrêter avant la première guerre mondiale pour tout développer correctement et surtout son personnage principal qui s'avère plutôt lisse aussi et qui ne laisse passer aucune folie dans son jeu alors qu'on nous le fait croire par les dialogues. Je regrette vraiment l'aspect expéditif du tout et l'éternel thème du père et du fils propre au réal' est bien présent mais sort finalement un peu de nul part dans la dernière demi-heure alors que c'est le personnage campé par Pattinson qu'on aurait aimé voir jusqu'au bout finalement.
Bon après je fais la maligne mais j'ai bien chialé mes morts à la fin.
Thelma (2017)
1 h 56 min. Sortie : 22 novembre 2017 (France). Romance, Science-fiction, Thriller
Film de Joachim Trier
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Bon je vais essayer de faire une annotation sans dire à quel point l’actrice est absolument magnifique parce que ça suffit, parfois je suis capable de regarder autre chose quand même que les acteurs hein ça va genre je sais que dans un film y’a de la mise en scène c’est bon.
Oups.
Donc donc donc, Thelma est une très bonne surprise et j’admets avoir beaucoup apprécié et être étonnée d’à quel point il se fait plutôt descendre par la critique (cf la page wikipédia, avec des citations un peu tristounes). C’est un film fantastique qui arrive à bien saisir l’essence du genre en ne disant pas tout, gardant très longtemps un véritable mystère entre le réel et le faux. Ces non-dits qui peuvent agacer je le conçois sont selon moi aussi parfois la sève d’un genre qui laisse planer un doute éternel (cf ici Lynch évidemment le maître absolu du « jamais je ne te dirais tout hihi »).
Ici le fantastique sert comme bien souvent (toujours) à parler de l’extérieur et le propos sur les troubles de la personnalité est super et intelligent et le parallèle avec l’homosexualité de l’héroïne me semble super en fait. Ça lie le fait qu’on pense que c’est une maladie dans certains milieux (ici ultra catholique) et on voit une gamine qui se rend malade pour réprimer ces désirs. Le tout provoqué par un cercle vicieux induit lors de son enfance, bref je ne vous dit pas tout mais je trouve ça assez brillant comme idée et pas si conventionnel.
Bien sûr la mise en scène est super jolie, assez calculatrice mais en même temps très belle, intense et intéressante dans l’isolement, l’esseulement et poétique dans ses séquences aqueuses troublantes et superbes.
Donc une franche réussite pour ma part.
Brimstone (2016)
2 h 28 min. Sortie : 22 mars 2017 (France). Thriller, Western, Drame
Film de Martin Koolhoven
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Soyons clair dès le début, je déteste qu'on accuse un film d'être pompeux ou vaniteux. Je veux dire, heureusement que certains réals essaient de faire un film excellent, heureusement qu'ils donnent tous ce qu'ils ont avec une grande ambition. Enlevez l'ambition et dites adieu à Apocalypse Now, enlevez l’égocentrisme et dites adieu à tout Kubrick. Je veux dire, c'est pas grave qu'un film essaie d'être l'un des meilleurs, c'est même sain. Surtout que dans le cas de Brimstone on est pas dans le cas du mec qui fait un film de 5 heure en tchèque sans sous-titre avec des paysages filmés à l'envers, on est dans le cas d'une écriture et d'une structure plutôt classiques dans un genre plutôt prisé donc je ne peux pas parler du petit réal' prétentieux qui ne pense qu'à lui ce serait faux.
Surtout que le film est efficace. Oui j'ai adoré Brimstone. La réalisation est très belle, élevée par une photographie tout aussi charmante. Ici la réalisateur choisit de présenter "l'envers du western". Il montre le point de vue des femmes, la difficulté de leur vie de tous les jours, il montre la violence exacerbées de l'époque. Le western n'est pas une époque bénigne c'était un second obscurantisme et là est tout le propos du film : voilà ce qu'il se passe si l'on prend le point de vue des femmes, voilà ce que vous verrez, violence, manipulation, viol, etc. Ce qui est d'autant plus convaincant qu'il existe peu de western féminin à ma connaissance.
La violence, même si elle est excessive gratuitement parfois (les boyaux pitié), tombe pour nous montrer une réalité que les beaux films ne nous montre pas et on est parfois un peu proche (un peu) d'une démarche à la Westworld : lorsque les clients découvrent parfois une certaine dureté, une certaine violence, qu'ils pensaient pouvoir appréhender mais qu'en fait ils ne supportent pas. Ce que dit Brimstone c'est que c'était CA aussi.
En plus le film est beaucoup référencé et j'adore être flattée dans mon égo.
Au revoir là-haut (2017)
1 h 57 min. Sortie : 25 octobre 2017. Comédie dramatique, Guerre
Film de Albert Dupontel
CrèmeFuckingBrûlée a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Déjà, dès la bande annonce, je trouvais l’histoire merveilleuse. Cette gueule cassée transformée en gueule d’art à coup de masques magnifiques me semblait un être purement poétique, sublime dans le sens hugolien du terme, chargée de toute sa beauté monstrueuse. Bref, clairement je trouve cette histoire d’un onirisme violent et innocent extrêmement touchant. Je me suis laissée emporter par cette fable, ce récit, qui a certes quelques défauts, quelques facilités, mais qui s’oublient face à la force émotionnelle du tout. J’ai pleuré à plusieurs reprises et surtout à la fin où je me sentais complètement brisée. Les histoires de famille et tout, ça me touche, ça peut me mettre dans des états pas possibles.
Visuellement je trouve ça d’une beauté dingue, audacieux, fort, jouissif aux belles couleurs. Je n’ai pas grand-chose à dire c’est un film fort, superbe et puissant, j’aime son courage, son audace sa façon de tenter pleins de choses. Donc c’est un gros oui.
La Planète des singes - Suprématie (2017)
War for the Planet of the Apes
2 h 20 min. Sortie : 2 août 2017 (France). Action, Aventure, Drame
Film de Matt Reeves
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Bon, si c’est Matt Reeves qui réalise le prochain Batman, moi je dis que je suis d’accord. Il est validé par le Batman en chef, donc, vas-y Matt, prends les clés de Gotham je te regarde.
Parce que ce film, wow c’est quelque chose. Déjà visuellement, Matt Reeves en impose. Comme dans les deux autres, c’est le rapport à la nature qui est au cœur des cadres et de la mise en scène : la forêt est luxuriante, la plage est superbe et la neige donne une approche esthétique qui flatte toujours l’œil. La nature a toujours un rôle, elle est toujours très présente, il n’y a aucun environnement neutre.
C’est que, entre autres thèmes, ce film continue le questionnement de notre rapport à la nature, aux animaux et à la planète-même. Et de ce point de vue, la fin que je ne spoilerai pas, est brillante dans sa dimension un peu écolo-bobo et parfaite dans cette réécriture biblique de l’Exode et de l’Arche de Noé. Car oui, et je sais je le dis souvent – sûrement à tort et à travers mais laissez-moi – les paraboles bibliques sont ici énormes, tant narrativement qu’esthétiquement avec des plans qui cachent des croix.
Mais le film dépasse ce thème et va plus loin. Son audace dans la narration (car oui faire un film du point du vue des singes et avec énormément de passage en muet est un très gros coup, déjà tenté avec le second opus + une véritable violence et cruauté montrée) rejoint un véritable cran politique. Pour cela les grosses références à Apocalypse Now ne sont jamais gratuites car on retrouve une critique virulente de l’armée américaine - ce qui au milieu des Marvel très à droite pour la plupart fait du bien. Puis on rajoute le personnage de Woody Harrelson (qui emprunte au gigantesque Marlon Brando) qui est grandiose, intéressant, complexe et un véritable point fort du film et ceci grâce au jeu du grand monsieur qui est excellent. Grâce à lui il y a pleins de questions sur notre rapport à notre espèce, qu’est-ce qui fait de nous des hommes, quand est-on homme, très intéressante. Au niveau des questionnements il y en a des dizaines de milliards donc je ne vais pas tous les énumérer ici.
On regretta juste quelques facilités scénaristiques et un penchant un peu Hollywoodien sur pleins de points mais voilà, c’est un très bon film les amis.
A Cure for Life (2017)
A Cure for Wellness
2 h 26 min. Sortie : 15 février 2017. Thriller
Film de Gore Verbinski
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Bon dieu cette réalisation. En sortant un ami m'a dit "tout les deux plans, je me disais 'oh ça pourrait être le fond d'écran de Juliette' alors ça voulait dire que c'était vraiment bien réalisé". Plus de la moitié des plans de ce films sont des putains d'oeuvres d'art. Dans les compositions, les couleurs, les idées de reflets, de loupes, de miroirs. C'est juste magnifique.
N'ayant pas réussi à pondre de réels grands films depuis le premier Pirates des Caraïbes, Gore Verbinski semble signer une sorte de retour. A nouveau il crée une ambiance unique qui te happe entièrement. A cure for life s'affiche comme un film angoissant, malaisant, frissonnant où la violence apparaît souvent sans concession. L'écriture est intéressante, le scénario est très bien écrit et prenant. On remarque avec ce film plusieurs grandes références, notamment, et surtout, à Shutter Island (fier conquérant de mon top 10 donc forcément j'aime quand on lui fait des clin d'yeux) dont il est un joli héritier.
Sinon, petite anecdote de salle qui en dit beaucoup sur les mœurs françaises. Le film montre parfois des scènes vraiment douloureuses physiquement avec du sang et tout, c'est vraiment dérangeant parfois et, la salle, frémissait quelque peu parfois mais bon pas grand chose. Mais à un moment, un homme renifle ses doigts après les avoir mis dans le sexe d'une femme et là toute la salle a poussé un crissement d'horreur. C'est génial quand même, on est dans un pays où le sexe choque plus que la violence. A méditer.
Argent amer (2016)
Ku Qian
2 h 36 min. Sortie : 22 novembre 2017 (France).
Documentaire de Wáng Bīng
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
J’ai une conception très étroite du documentaire. Je l’admets, je l’assume, c’est comme ça, on est tous nazi sur quelque chose. Je déteste les documentaires reportages, je déteste les documentaires où le réalisateur se met trop en avant. Bien sûr c’est à mettre en perspective et au cas par cas mais vous voyez l’idée, je suis aussi fermé d’esprit qu’un manifestant de la manif pour tous.
Mais donc du coup, Wang Bing fait EXACTEMENT les documentaires que j’adore. Il se contente de filmer un sujet, disparaît complètement pour laisser la place à ce qu’il veut montrer et laisse l’objet de son film s’exprimer par lui-même sans grosse tête pour le diriger. Evidemment rien n’est objectif, par le montage, par le cadre, le réalisateur impose un point de vue, mais clairement, il ne manipule pas ses « personnages ». Là où Wang Bing est d’autant plus impressionnant c’est qu’il a un sens esthétique très développé. Ses cadres sont magnifiques, il sait jouer sur les lumières, sur les compositions ce qui fait que ses films sortent immédiatement d’une impression de reportage. Il a une véritable patte, une vraie personnalité dans sa façon de montrer les choses. Bref je l’aime je le trouve formidable et talentueux. Et Bitter Money est un film captivant, éclairant, qui ne prend pas position et met face à la réalité difficile et parfois douce des migrants chinois.
I Am Not Your Negro (2016)
1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société
Documentaire de Raoul Peck
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Joey Starr sérieusement, articule, c'est hyper relou, parfois on comprend rien à ce que tu marmonnes. ARTICULE. Merde enfin, surtout quand tu fais une voix-off, fais un effort ça te tueras pas, t'es pas là pour faire le blasé de d'habitude mais pour porter la voix claire de James Baldwin.
Bon bon bon, I Am Not You Negro est un documentaire tout bonnement excellent à plusieurs égards, tant dans la forme que dans le fond. Commençons par la forme : le film arrive à trouver de belles façons de poser les simples instants de voix-off, il se pare d'un montage intelligent et efficace et l'idée de mettre au-dessus de tout ça des images très récentes à certains instants est quand même bien pensé.
Pour le fond. Ce film est d'une intelligence remarquable et c'est sûrement aidé par Baldwin qui en plus de bien écrire est terriblement brillant. Chaque passage avec ses discours est tellement percutant. Il dit des choses tellement belles, tellement fortes que bordel moi aussi j'avais envie de l'applaudir.
Puis le film revient bien sur le figure de Malcolm X ce qui est, je pense, important. Parce qu'on ne nous en parle pas tant. L'enseignement de l'histoire américaine que l'on nous prodigue à l'école s'axe bien autour de la figure de Luther King dans un mélange un peu batârd avec Gandhi pour expliquer la non violence. Associer Luther King à Gandhi ça on le fait tous, mais à Malcolm X, sont compagnon de combat, au début son ennemi puis son frère, on l'oublie souvent. Et c'est bien que ce film revienne sur Malcolm X, son combat, et cette violence qu'on lui a tant critiqué. C'est ça de toute façon qui est fascinant et important avec I Am Not Your Negro : le film prend pleins de pistes, de points de vue et cherche divergences et bien entendu convergences. Jamais ça ne te force, ça t'explique, ça te montre, à toi de te faire ton avis. Et cette réflexion finale sur la violence qui parcours les USA est terriblement juste et percutante.
Bref, c'est beau, brûlant d'actualité et intelligent.
Nocturnal Animals (2016)
1 h 56 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Thriller
Film de Tom Ford
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Une réalisation absolument magnifique. On reconnaît que le réalisateur est un styliste tant les plans font image de papier glacé ce qui n'est pas sans rappeler The Neon Demon.
Le scénario qui se donne à une multitude d’interprétations ne se place pas nécessairement là où on l'attend et même si, dans le fond, il n'y a que peu de surprises, la fin en subtilité donne un sens au tout et place le film dans une dimension plus délicate qu'il n'en avait l'air.
Le trio d’interprètes masculins sont tous ahurissants et brisent chacun l'écran à leur façon. Amy Adams est très très bien mais moins bluffante que ses vis-à-vis.
En bref, un film d'ambiance maîtrisé d'un bout à l'autre qui réussit merveilleusement ce qu'il entreprend.
Patti Cake$ (2017)
1 h 49 min. Sortie : 30 août 2017 (France). Drame, Musique
Film de Geremy Jasper
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Moonlight (2016)
1 h 50 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Drame
Film de Barry Jenkins
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
J'ai souvent beaucoup de mal avec le film social surtout lorsqu'il met en scène la jeunesse : très vite on tombe dans du pathos insupportable et une surenchère de glauque à la limite du voyeurisme malsain. J'avais un peu peur d'aller voir Moonlight, mais quelle agréable surprise. Si la dimension sociale du film, sublimée par une caméra épaule ultra maîtrisée pour un aspect plus réaliste, ne peut pas être ignorée, elle est d'une subtilité remarquable. Ici le réalisateur dépeint une vie un peu miséreuse, où la drogue tient une place importante, où les conditions de vies sont difficiles mais il n'en fait pas le centre de son long-métrage. Moonlight raconte avant tout la vie d'un garçon au travers de trois tranches d'âges et surtout son histoire d'amour et sa découverte sexuelle pas comme les autres.
Le film décrit alors une belle histoire sentimentale parsemée de gênes, de traîtrise mais ne tombant jamais dans du dégoulinant. C'est toujours délicieusement fin. L'esthétique est superbe avec des jeux de lumières et de couleurs au top et, je me répète, une caméra épaule complètement dingue qui virevolte et suit ses personnages (surtout dans les deux premières parties) dans leur agitation quotidienne. Un film qui sort du lot et qui dépasse un classicisme agaçant.
(Tout ceci n'aurait pas été aussi bien sans le génial écran de la salle 3 du Gaumont Parnasse. Je veux y vivre)
John Wick 2 (2017)
John Wick: Chapter 2
2 h 02 min. Sortie : 22 février 2017 (France). Action, Thriller, Policier
Film de Chad Stahelski
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Alors ma note est vachement haute mais genre ouais, j’ai aucune honte. J’ai pris un pied pas possible devant ce film, je le trouve tout à fait merveilleux et ça fait du bien et genre vraiment c’est un gros gros coup de cœur.
Déjà, pour le dire d’emblée, c’est esthétiquement que cela m’a le plus marquée. On est au sommet de ce que j’aime nommer « l’esthétique néon » qui parcourt nos blockbusters depuis deux bonnes années déjà et la maîtrise est tout à fait superbe : les couleurs ne sont pas gratuites, elles signifient toujours quelque chose (quand John Wick rentre chez lui tout au début on voit dans son couloir un mur rouge et un mur bleu qui est la fenêtre, ça veut tout dire sur les choix qu’il aura à faire durant tout le film : rester dans la spirale de violence ou fuir). Puis même si elles étaient gratuites elles sont si joliment utilisées que pour moi c’est un gros oui. Puis y’a plein d’essais de lumières et d’effets pour esthétiser la violence et faire en sorte que toute les scènes ne se ressemblent pas. La dernière séquence d’action dans la salle des miroirs est absolument parfaite, voilà, elle est trop belle, trop envoûtante, trop prenante et la petite référence à la Dame de Shanghai est plus que bienvenue (bien que ma référence préférée du film c’est quand même l’ajout du Ghost Dog de Jarmush).
Puis j’adore comme c’est construit avec ce personnage légendaire qui balance toujours entre le profondément humain et le dieu vivant. Son écriture est vraiment brillante je trouve parce qu’on sait jamais comment se situer par rapport à lui et on est dans un entre deux entre identification (la femme, le chien) et admiration (tout le reste) vraiment super.
Bref, je ne regrette pas d’avoir annulé une après-midi de travail pour cela !
Borg/McEnroe (2017)
1 h 48 min. Sortie : 8 novembre 2017 (France). Drame, Sport
Film de Janus Metz Pedersen
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
Vous savez quoi, jamais je pensais que je pourrais être à fond dans un match de tennis un jour dans ma vie. C’est chose faite désormais ! Sérieusement, ce film sublime ce sport, j’ai rarement vu ça. La mise en scène entière du long métrage est absolument dingue que ce soit le travail sur les textures, sur les compositions mais là, lors de la grande finale que l’on attend tout le film, le réalisateur se surpasse. Plongées, ralentis, gros plans, les joueurs deviennent des combattants dans une église. C’est beau, fort, prenant et sérieusement j’avais les mains moites de tension car ma culture nulle en sport fait que je n’avais aucune idée de l’issue du match.
Borg McEnroe est vraiment un super film, et je vous conseille à tous d’y jeter un coup d’œil, ça vaut mieux que pas mal d’autres sorties du mois. Les acteurs sont absolument incroyables : Shia LeBeouf est comme d’habitude un monstre de cinéma (et je n’exagère pas) et Sverrir Gudnason, que j’avais déjà repéré dans le fort sympathique A Serious Game cette année aussi, prouve encore que la Suède est une machine à produire des talents et des hommes très beaux (oups, pas pu m’en empêcher, non mais sans déconner il est vraiment très beau voilà désolée, navrée).
C’est un film aussi délicat que tendu qui a réussi pendant 2 heures à me faire éprouver un très vif intérêt pour le tennis, ce qui est franchement proche du miracle.
Faute d'amour (2017)
Nelyubov
2 h 07 min. Sortie : 20 septembre 2017 (France). Drame
Film de Andreï Zviaguintsev
CrèmeFuckingBrûlée a mis 8/10.
Annotation :
L’une des premières choses qui marque avec Faute d’Amour c’est réellement le talent esthétique de son réalisateur. Il est un peu osé d’attribuer des références à un réalisateur dont on n’a vu qu’un seul film mais il est clair que derrière ce monsieur dont je suis absolument incapable de prononcer correctement le nom – ni même de le retenir d’ailleurs – on voit un peu de Tarkovski. Pas énormément mais quand même par ces plans fixes sur la nature silencieuse, par ces plans qui s’éternisent mais ne bougent pas, par ces ruines inondées, Zvyagintsev (j’ai fait un copier-coller ne croyez pas) est clairement marqué par le maître soviétique même s’il a carrément son propre œil, un peu plus naturaliste, un peu plus violent, quelque fois poétique mais aussi plus réaliste.
Faute d’Amour décrit une tragédie familiale dans les banlieues de Moscou. Le film est déchirant, dur, social et mystérieux. Il ne donne pas de réponse et ne juge rien. Les personnalités terribles se meuvent devant la caméra qui ne les accuse pas et s’empêtrent elles-mêmes dans des vies répétitives, ratées, fatigantes. Une sorte de fatalité plane au-dessus de ce long-métrage qui semble, comme ses personnages, tourner en rond.
Ça mérite bien son prix à Cannes on va pas se mentir.