Top Hugo Pratt

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Je me souvenais d'un excellent album. C'est bien plus que cela. Les Ethiopiques est un hommage à l'Afrique, dans sa complexité et son âpreté. Quatre récits cinglants, brutaux... et touchants. La rude amitié qui naît peu à peu entre Cush, le guerrier fier et solitaire, et Corto, marin désinvolte au grand cœur, fait plaisir à voir. On retrouve toujours cette poésie pratienne si appréciable. Cet humour à froid aussi, qui m'a parfois fait rire aux éclats. Oui, c'est plus qu'un excellent album, c'est tout simplement un chef-d’œuvre. En quatre brèves histoires, Hugo Pratt nous livre un aperçu d'un immense continent, de tout un monde même, avec son talent éblouissant.

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Finalement, je reviens toujours à Corto Maltese, ce chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre...

Quant à cet album, j'entretiens avec lui une relation étrange... Il a longtemps été un de mes préférés de la série. Mais plus récemment, je le trouvais trop grotesque, notamment avec les deux comédiens et le one-man-show de Raspoutine.

Finalement, ma relecture aujourd'hui le fait remonter dans mon estime. C'est un album qui déborde de générosité, particulièrement riche historiquement parlant, avec plein d'aventures passionnantes et de sous intrigues, et toujours cette poésie inimitable. Et cet humour, donc, parfois un peu lourd, mais souvent savoureux.

Oui, tout compte fait cet album est bien un de mes Corto Maltese préférés :-)

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Le côté ésotérique m'avait un peu agacé lors de mon avant-dernière lecture. En fait, c'est traité avec un tel humour, doublé d'un mystère fascinant, que j'ai bien plus apprécié cette énième relecture. Même si cette histoire est courte (pour un Corto Maltese), elle est passionnante... et démontre, encore une fois, l'érudition sans fin d'Hugo Pratt.

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Encore une BD remarquable signée Pratt, qui vaut notamment pour son arrière-plan passionnant et très bien documenté de la guerre russo-japonaise, au début du 20e siècle, et par le personnage principal de ce récit, qui n'est pas Corto mais Jack London. L'autre personnage principal est Raspoutine, double maléfique de Corto... et de Jack London. Sa folie meurtrière est comme le reflet et l'exutoire de cette époque particulièrement violente et brutale, où la vie ne tenait pas à grand chose...

Ce qui est dommage, et je viens seulement de l'apprendre et le comprendre (avec l'édition que j'ai lue cette fois-ci et en lisant certaines critiques), c'est qu'en réalité cet album est inachevé. En raison d'un conflit avec son éditeur, Pratt a brusquement arrêté son récit en plein milieu, c'est pour cela qu'il est si court et assez frustrant. Pour autant, hasard ou non, il s'arrête à un bon moment qui fait très bien office de fin.

Quant à Corto, il apparaît très tard dans l'histoire... Mais c'est sans doute mieux ainsi. Son aura le précède, et heureusement, ce préquel n'en dévoile pas trop. Contrairement à ce qui se fait communément aujourd'hui, à notre époque où il faut tout montrer et tout expliquer, au cas où le lecteur n'aurait pas assez d'imagination...

Au total, La Jeunesse est une BD courte et elliptique, mais dense et très intéressante, un album indispensable de plus pour cette série géniale et mythique.

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Beaucoup plus jeune, cette BD m'avait marqué durablement. Je me suis longtemps souvenu de ce chevalier Klingsor, de cette plongée onirique dans le roman Parzifal, et notamment de ce face à face avec la mort.

Il est amusant de constater qu'à chaque époque de sa vie, on peut percevoir différemment une même œuvre. Mon avant dernière lecture m'avait laissé dubitatif, un peu lassé par le côté gloubi boulga ésotérique de cet album et d'un certain nombre d'autres BD d'Hugo Pratt. L'auteur abuse parfois des références pas toujours bien intégrées au récit...

Aujourd'hui, avec le recul, l'âge aidant, j'apprécie avec davantage d'indulgence ce récit d'un homme au crépuscule de sa vie, qui regarde en arrière ses lubies adolescentes, son goût pour le mystère et pour les légendes. J'ai pris un grand plaisir à retrouver Corto, ce personnage si fascinant et attachant, pour une aventure complètement rêvée...

Quand j'étais plus jeune, cet album me faisait une très forte impression. Je n'avais jamais vu une BD à la narration aussi libre et audacieuse, jouant avec le lecteur et la narration, s'aventurant dans l'imaginaire le plus pur. J'ai retrouvé cette impression en relisant Les Helvétiques : oui, Hugo Pratt a emmené la bande dessinée loin, très loin, sur les plus hautes cimes artistiques. Il a donné ses lettres de noblesse à la bande dessinée, avec une poignée d'autres auteurs. Pour cela, je lui serai éternellement reconnaissant...

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Ultime album de Corto Maltese signé Hugo Pratt (mais pas sa dernière BD), Mû est un album testamentaire touchant. Pratt y rassemble une dernière fois les légendes qui l'ont fasciné, cette fois autour du continent perdu éponyme.

On y retrouve Corto et un certain nombre de ses amis, pour un dernier salut avant de tirer le rideau. Si le côté foutraque m'a un peu sorti de l'album lors de mon avant dernière lecture, je dois dire que malgré tout, le récit est plaisant, en dépit de nombreuses digressions... qui font tout le charme de la série culte de Pratt :-).

Cet album est un hommage à l'imagination et aux mythes, c'est une belle divagation onirique, avec toujours cet humour et cette irrévérence chers à Pratt. L'auteur italien nous offre un bel album pour clore sa série phare, l'occasion de revoir une dernière fois Corto, toujours plus partagé entre rêve et réalité, pour notre plus grand bonheur.