Tu m'as surpris en 2021

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Est-ce un film fantastique, une romance, un mélodrame ? Ce n'est rien de tout ça et tout ça à la fois mais ça n'a finalement que peu d'importance. Car la force de ce nouveau (et plus beau) Mathieu Amalric réside dans sa faculté à oser, à ne pas se soucier de la vérité.

Il s'agit de la vérité de la souffrance d'une femme qui s'en va (selon le synopsis), et à partir de là ce personnage et donc son marionnettiste ont tous les droits. Celui de faire d'un souvenir, d'un fantasme, d'une rêverie une vérité qui ne peut se contester, de considérer que passé, présent et avenir ne font qu'un, de tuer les distances géographiques ou spirituelles, car oui le cinéma est le lieu de l'imaginaire, cet imaginaire qui peut perdre et/ou sauver, dans lequel réside parfois la survie face à l'intolérable, à l'insupportable.

« J'aime bien te regarder les yeux fermés », tout ce "Serre moi fort" est dans cette phrase prononcée par une Vicky Krieps, à l'image de ce film labyrinthique, déchirante.

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Je n'avais plus pris une telle claque avec un film iranien depuis "Une séparation" avec qui cette "Loi de Téhéran" partage deux points communs : la présence de cet incroyable acteur qu'est Payman Maadi et celui d'être un thriller.

Mais un thriller bien différent de cette vague post-Asghar Farhadi justement car ici on est certes dans le psychologique, et c'est une des innombrables qualités de ce film tendu comme un string, mais ça sue, ça chiale, ça saigne, ça castagne, ça raconte aussi une société ravagée, mais à coups d'uppercuts dans la gueule.

Si je n'ai pas mis 9 c'est pour trouver une raison supplémentaire de me précipiter en salles le 28 juillet pour revoir cette merveille qui n'a pas volé son Grand Prix et son Prix de la critique au tout récent Festival du film policier de Reims. Le public lui a choisi Pierre Niney et une triste "Boîte noire", no comment.

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Assurément mon énorme coup de ❤️ de la semaine et surtout ma plus belle surprise. Surprise de voir un cinéma français si ambitieux, si loin du nombrilisme/naturalisme, et autres termes en "isme", qui le gangrènent trop souvent.

2h47 et pas une minute de trop, un rythme certes lent mais qui correspond tout à fait au récit, au thème, celui d'une introspection, d'un jusqu’au-boutisme à la fois effrayant et déchirant, à l'image de cette dernière scène à couper le souffle, à faire couler les larmes.

Une page d'histoire, le parcours d'un homme, Arthur Harari s'empare de tout ça, l'étire, le traduit en un récit ample, qui questionne, et ce bien au-delà d'une simple séance de cinéma.

En deux films le garçon s'impose déjà dans le cinéma français, car il réinvente le genre, sans se la raconter, mais avec une très grande force.

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Quoi de mieux que ce film pour le baisser de rideau, tant il prouve à quel point rien ne remplacera jamais l'expérience en salle. En effet, tout est tellement travaillé, des détails sonores à la photographie en passant par une réalisation qui en fout par instants plein les mirettes, que seuls un écran gigantesque et un système sonore qui envoie du pâté peuvent servir d'écrin à un tel premier long en forme de coup de maître.

C'est du cinéma de genre certes, mais aussi une sacrée réflexion sociale, ainsi qu'une vision métaphorique particulièrement acérée sur cette période si particulière qu'est l'adolescence.

Et Just Philippot semble avoir déjà tout compris à ce qu'il faut réunir comme éléments pour ne pas permettre au spectateur de reprendre son souffle une seconde : une immersion immédiate, un sens du rythme parfait, des personnages fouillés mais gardant leur part de mystère, des visions qui font dresser les poils, un casting sans stars et pourtant irréprochable, et enfin ou plutôt surtout un talent de metteur en scène littéralement bluffant, le garçon se permettant de nous balancer quelques plans dignes des "Moissons du ciel" sans qu'un instant on ne pense à du sous-Malick.

Très très fort...

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Sur la vingtaine de films que j'ai pu voir pour le moment parmi la (faible) sélection officielle de Cannes 2020, c'est largement ce que j'ai vu de plus beau en terme de mise en scène et de photographie.

De plus beau ou de plus ch..., c'est selon, puisqu'on dirait du Nuri Bilge Ceylan. :-D

Autant dire qu'il aurait reçu la Palme d'Or si le festival n'avait pas été "covidé".

Edit au 15/03/2021 : Ce week-end une vingtaine de salles en France ont ouvert leurs portes au public pour des projections "test" professionnelles. Sachez que de telles actions pourraient bien se reproduire, alors soyez attentifs à ce qu'il se passe du côté de vos petits cinés préférés.

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A cette occasion j'ai revu "Février", en sélection et donc labellisé Cannes 2020, et bien entendu il est encore plus beau et déchirant sur grand écran, en le partageant avec d'autres êtres humains. Je souhaite de tout cœur que vous puissiez à votre tour vivre cette émotion, et pas dans votre canapé.

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Deux adaptations de Balzac en deux jours, j'avais peur que ça fasse beaucoup. Mais il m'aura fallu 10 minutes à peine pour me faire happer par ces "Illusions perdues", tout simplement parce que Xavier Giannoli est trop fort.

C'est du cinéma populaire au sens noble du terme, qui ne prend pas le spectateur pour un abruti. Reconstitution historique bluffante, grand grand spectacle en cinémascope, tornade de mots, qui n'est pas sans rappeler le "Ridicule" de Leconte, récit à rebondissements qui donne l'impression que 150 minutes en durent 90.

Et cette modernité dans le propos, qui donne à chaque réplique un aspect ludique et jouissif. L'éternelle comédie humaine, celle d'un roi sans couronne, celle des petits arrangements entre ennemis. Personne n'est épargné, mais ce qui aurait pu être de la pure démagogie est compensée par l'intelligence de la construction scénaristique qui d'une scène à l'autre renvoie chacun dos à dos.

« Un jour ou l'autre, pourquoi pas, un banquier entrerait au gouvernement. »

NB : J'ai hâte au 20 octobre pour voir quel accueil les critiques professionnels, qui prennent comme tous les autres très très cher, réserveront au film. Auront-ils le même recul que Giannoli ?

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Ne me lâche pas la main... (cf critique)

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Clairement la surprise à laquelle je ne m'attendais pas parmi les sorties de ce mercredi. J'allais voir un objet facile, conçu pour faire pleurer dans les chaumières, avec un Anthony Hopkins en mode bulldozer comme trop souvent.

Et je me suis retrouvé face à un premier film intelligent, fin, complexe, un huis-clos à la fois suffocant et bouleversant, à l'image de sa BO, avec un acteur qui EST ce père perdu.

Je pensais voir du théâtre filmé, ce qui aurait été logique de la part de Florian Zeller, mais celui-ci a tout compris à ce qu'est le cinéma, soit une question de point de vue. Point de vue du spectateur et point de vue des personnages, qui selon leur sensibilité et leur maîtrise de la situation, des émotions, peuvent décider (ou non) ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.

"The Father" nous place à hauteur de sénilité, nous donne le choix entre regarder du drame ou du fantastique. Qu'importe le genre, ce sera de toute façon un sacré film dont on ne sort pas indemne.

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Après avoir été un peu puis très vilain avec deux films français "Cannes 2020" à sortir je me devais de me rattraper avec le troisième. Et c'est avec un très grand plaisir que je le fais avec ce très surprenant "Médecin de nuit" qui ose balancer du thriller comme on n'en fait plus chez nous, qui ose tirer la noirceur au bout du bout en jouant brillamment avec les codes et en n'hésitant pas à user de la caricature pour "faire cinéma", jusque dans la dégaine de ce si beau personnage brillamment interprété par un Vincent Macaigne enfin sorti de sa zone de confort, son jeu tout en décalage donnant une épaisseur, une singularité à ce Mikaël dont on suit la descente aux enfers.

C'est tendu comme un string, émouvant, à l'image d'une bande-son qui à elle seule mérite qu'on voit ce film en salles, et terriblement bien écrit, la meilleure partie du récit se trouvant peut-être dans ces "zones de dégagement" que représente chaque visite chez les patients, d'où jaillissent douceur, poésie, radiographie sociale très précise, lucide et pourtant légère, comme une femme jouant au piano alors que tout s'écroule autour de lui, ce médecin de nuit...

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Pour avoir eu le bonheur de le voir en avant-première quelques jours avant le confinement je peux vous assurer que le prochain Tomm Moore est une bombe, un condensé de ce qu'il sait faire de mieux. C'est spectaculaire, profond, drôle, émouvant, d'une richesse incroyable dans le fond et la forme. Bref un grand spectacle familial, mais attention laissez les tout petits à la nounou sous peine de quelques nuits hantées par 2-3 images.

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En 30 minutes ce film tout simple, prix du Jury à Annecy en 2019, raconte tellement de choses sur la vie, ses joies, ses peines, sur le deuil, sur l'enfance empêchée, sur l'amour, sur la famille qu'on se choisit.

Une vraie réussite à voir en famille justement, espérons-le en salles (Il aurait dû sortir le 24 février associé à 2 autres chouettes courts : https://www.senscritique.com/activity/36924/43596939
https://www.senscritique.com/activity/36924/43596940)

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La gravitude des choses... (cf critique)

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Certains jours le choix de systématiquement refuser de lire un synopsis avant de rentrer dans une salle vous offre de divines surprises, et quelques instants de sidération.

Alors forcément je vais éviter de vous parler de ce que raconte ce film allemand divisé en 5 parties, et 5 années. Je vous dirai juste que c'est puissant, déchirant, inconfortable donc stimulant, que ceux qui comme moi déplorent l'absence de point de vue chez trop de cinéastes en auront pour leur argent.

Je sais que mon avis ne changera que très peu un fait, "Ce qui reste" a actuellement 8 notes et 40 envies sur le site, et je dois avouer que ça me rend triste de savoir que comme souvent le film le plus intéressant et marquant de la semaine risque fort de rester transparent.

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Voici le film compliqué à débusquer en salle du moment que je conseille vivement.

C'est une vraie proposition de cinéma mais pas que, parce qu'il ne s'agit pas d'un simple exercice de style, huis-clos où l'art du cadre et du déplacement sont rois, où la place d'un objet fait sens, car il y a de la cruauté, de la douleur dans ces marivaudages bavards où pourtant les regards parlent plus que les mots.

C'est donc léger en apparence mais profondément intelligent et complexe sur la durée, et le regard, le sourire d'une certaine Henriette Confurius me poursuivront longtemps.

NB : Existe-t-il actuellement un film sans le "voyage, voyage" de Desireless ? "Compartiment N°6", générique de fin de "De son vivant", et donc en Suisse aussi. Et ici c'est sans arrêt, en instru au piano, fredonné par les protagonistes hors champ, etc. Totalement entêtant, comme la petite musique de cette "Jeune Fille et l'Araignée".

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Un conseil : essayez de dénicher ce petit film actuellement en salles ! Petit par son budget, son ambition de façade, son circuit de distribution mais certainement pas par ce qu'il provoque.

En effet Hamy Ramezan choisit d'aborder le sujet des réfugiés, soit ses propres souvenirs, par le bais d'une certaine légèreté et non sans humour, à la manière d'une chronique adolescente, l'âge de l’insouciance, douce et pudique, joyeuse malgré le drame susceptible de frapper à tout instant.

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Clairement l'immense surprise de ce mercredi tant je suis allé rencontrer (ou non) cette "Panthère des neiges" à reculons. Pour tout dire ce n'est qu'en apprenant que la BO était signée Warren Ellis et Nick Cave que je me suis décidé à tenter ma chance.

Et bien m'en a pris car ce documentaire n'a rien du film animalier classique ni d'une leçon de morale tellement à la mode en ce moment dès qu'il s'agit d'évoquer la nature.

Nous somme juste conviés en tant que spectateur à partager l'art de l'affût de Vincent Munier auquel se greffent les mots simples de Sylvain Tesson, leurs échanges minimalistes, à savoir comme eux détecter une présence animale dans des paysages sublimes, encore préservés de la conn..., pardon de la présence humaine.

C'est tout simplement beau, comme une parenthèse de 92 minutes avant de retrouver les bruits de la ville, la frénésie de nos vies.

« Se contenter du monde et lutter pour qu'il demeure... »

J'avoue que je ne sais toujours pas quoi penser de Tesson, qui concède d'ailleurs ici sa propre schizophrénie, mais cette conclusion a de la gueule.

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Chris Kraus", auteur de "La Fabrique des salauds", vient de sortir son nouveau roman "Baiser ou faire des films", et tel pourrait être le sous-titre de ce passionnant "Malcolm & Marie".

Passionnant pour ce qu'il raconte du cinéma et de la création, pour toutes les questions qu'il pose sur le "jeu", à l'écran comme dans la vie, sur ce qu'est le consensuel, le statut d'auteur selon d'où il parle, mais aussi et surtout l'authenticité.

Vaste question que cette dernière, encore plus venant d'un réalisateur qui signe un film pour le moins poseur, avec ce noir et blanc granuleux et ce jazz qui le statufient d'emblée et de force comme objet élégant.

Décidément ce Sam Levinson n'a pas fini de m'intriguer. Après son "Assassination Nation" il signe à nouveau un truc dont je ne sais s'il est incroyablement novateur et AUTHENTIQUE ou totalement fake. Et quand on sait qu'il a produit "Pieces of a Woman", autre objet soit génial soit manipulateur...

Quoi qu'il en soit je suis sorti de ces 106 minutes remué car interrogé en permanence. Et très énervé aussi en imaginant un monde où les films les plus singuliers n'auraient plus leur place dans les salles mais sur les plateformes du diable.

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Comme c'est souvent dans les vieux pots qu'on fait... (Oui oui j'avoue je prêche un peu pour ma paroisse) j'ai décidé que je passerais ma toute dernière séance de l'année en compagnie du vétéran Schrader.

Et bien m'en a pris car si comme parfois chez lui c'est à la limite de se casser la gueule, cette fois faute à un scénario pour le moins curieux, ce film fait partie de ceux que seuls de grands réalisateurs peuvent nous offrir, ceux qui ne tiennent que par l'élégance de la mise en scène, des séquences qui puent la classe absolue et compensent la précédente qui tutoyait le ridicule.

Du cinéma hors du temps, et une certitude après l'épatant "First Reformed", le Paul a retrouvé la forme.

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Après un dernier mercredi de sorties en salles moyen moyen le jeudi 30 décembre m'aura presque réconcilié avec cette année de cinoche 2021.

Grâce à deux expériences bien différentes, et tout d'abord cette balade en Islande, comme souvent avec ce pays petit par la taille mais grand fournisseur de sacrés films, peu commune.

Deux solutions s'offrent à vous : chercher de la crédibilité et être éjecté au bout de 10 minutes ou accepter de jouer le jeu et être envoûté par cette ambiance aussi angoissante et émouvante que glaçante. Du cinéma de l'attente, où on perçoit une menace possible à chaque plan, jusqu'à ce que...

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Un de ces trop nombreux films qui va passer totalement inaperçu et pourtant quelle maîtrise dans la mise en scène, quelle subtilité et quelle nuance peu en phase avec l'époque dans le propos !

Ce premier film qui m'a rappelé les frères Dardenne à l'époque où ceux-ci avaient encore quelque chose à dire, est en salles depuis hier, alors foncez si vous avez la chance de parvenir à le débusquer.

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J'avais complètement oublié de noter ce "Dernier Duel", peut-être sous le choc d'avoir aimé un Ridley Scott, chose qui ne m'était pas arrivée depuis plus de quinze ans.

C'est passionnant à suivre, la construction à la "Rashomon", que je pensais être une coquetterie totalement artificielle, s'avère d'une efficacité redoutable. Et pour une fois un blockbuster est servi par deux poisons actuels : la violence, qu'on ressent ici presque physiquement lorsqu'elle surgit, et la durée qui permet aux différents récits de se déployer, de s'enchevêtrer, de provoquer du trouble par ces strates qui s'accumulent et se répondent.

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"Ibrahim" est peut-être mon véritable coup de cœur parmi les films actuellement à l'affiche, de ces coups de cœur imparfaits et fragiles qui nous touchent au plus profond, parce qu'ils respirent la simplicité, la sincérité, parce qu'on sent en eux une urgence, un geste généreux si loin de tous ces caprices qui envahissent depuis si longtemps les écrans (Non non je ne citerai pas de noms, je suis effronté mais ma cruauté a des limites).

Samir Guesmi, acteur formidable, entre en réalisation sur la pointe des pieds, signant un premier long qui lui ressemble, modeste et beau, et nous présente son Louis Garrel à lui, la révélation Abdel Bendaher.

Touchant vraiment, touchant tout simplement...

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Alors là attention OFNI pur ! Parler de documentaire serait réducteur car le concept est bien plus complexe, d'une ambition qui en arrêtera certains, Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter utilisant tout ce qui véhicule de la parole, des mots et plus largement du témoignage.

Il y aura donc deux catégories de spectateurs : ceux qui seront exclus instantanément par l'objet purement conceptuel justement, et ceux qui se laisseront absorbés par la beauté trouble de cet assemblage tenant de l'expérimental.

Fou, hypnotisant, et pourtant le film n'oublie jamais son sujet, à la manière d'un autre drôle de truc sorti l'an dernier, le remarqué "Il n'y aura plus de nuit". Fou mais aussi poétique, donc forcément belge.

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"Le Fils de l’épicière, le maire, le village et le monde" que je viens d'évoquer est entre autres choses une déclaration d'amour au documentaire et à sa richesse.

Quelle meilleure illustration de celle-ci que rencontrer à 24 heures d'intervalle le travail de Claire Simon, qu'on pourrait rapprocher, toute proportion gardée, de celui d'un Frederick Wiseman, et ce "Il Varco", projet quasi-expérimental des Italiens Federico Ferrone et Michele Manzolini. "Il Varco" raconte la guerre, les guerres, l'indicible de celles-ci, la folie des idéologies et leur éternel recommencement, avec des mots et des images triturés et bouleversants.

C'est une expérience qui ne peut laisser indifférent, et si vous aimez vous balader hors des sentiers battus sachez que c'est en salles depuis mercredi.

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Si je devais choisir mon film coup de ❤️ parmi ceux actuellement à l'affiche je crois que je choisirais ce "Supernova", parce que j'y suis allé à reculons, persuadé de me taper un tire-larmes bien épais, et que je me suis retrouvé face à un film d'une modestie et d'une pudeur admirables, arrêtant chaque scène juste avant l'attaque lacrymale facile. Et puis il y a Colin Firth et Stanley Tucci, tout simplement parfaits.

Profond , sobre, touchant, bref allez-y !

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Hormis la claque "La Loi de Téhéran" et la découverte du trésor déterré "L'Échiquier du vent" cela faisait un bon moment que je n'avais pas été secoué par un film iranien sur grand écran. En effet si la plupart semblent répondre à une demande occidentale et sont donc trop souvent sclérosés par "le syndrome Farhadi" celui-ci, sans renier le père, s'en extirpe progressivement. Puissant, implacable, ce drame tendu comme un thriller est de plus porté par une actrice incroyable, et qui a tous les talents puisqu'elle est également coréalisatrice du film : Maryam Moqadam.

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Un des docs les plus dingues et originaux que j'ai pu voir depuis bien longtemps.

Noël Herpe, cinéaste mais surtout historien du cinéma et biographe de Rohmer, se livre en compagnie de sa mère et sous la caméra de l'écrivain Arthur Dreyfus, à une véritable psychanalyse. Dans une installation simple mais redoutablement efficace ces deux êtres qui ne savent pas se parler remontent le film du temps, évoquent des souvenirs douloureux, ils se détestent, s'aiment sous nos yeux. Tantôt émouvant tantôt à mourir de rire, cet échange est proprement hallucinant.

« Le paradis du désir réciproque m'est fermé.»

« Je ne pouvais pas rester avec toi, je ne pouvais pas non plus m'éloigner de toi. »

« Si tu ne fermes pas ta gueule définitivement je m'en vais. »

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Un doc passionnant sur le féminisme, sur Delphine Seyrig, sur Delphine Seyrig la féministe. Et aussi un film très révélateur de la beaufitude d'une époque (Mais il reste encore beaucoup de boulot hein !).

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Autre portrait d'adolescente actuellement à l'affiche, autre révélation d'une jeune actrice assez incroyable.

Mais cependant la comparaison s'arrête là, Elie Grappe prenant le parti d'un traitement et d'une mise en scène très sobre, à l'os, pour ce récit mettant en parallèle les chaos et le désir d'émancipation d'un âge avec celui d'un pays, l'Ukraine. Sur le papier l'exercice peut sembler risqué, pour ne pas dire inapproprié, et pourtant sa pertinence saute rapidement aux yeux.

Ce premier film présenté à la dernière Semaine de la critique, bien que réalisé par un Français, représentera la Suisse dans la course aux prochains Oscars, et c'est plus que mérité.

NB : Après le très intéressant "Nadia, Butterfly", sorti en août dernier, voici un second film qui parvient à une remarquable représentation du sport à l'écran, comme si la nouvelle génération de cinéastes avait compris comment le saisir, par un biais quasi documentaire en l'occurrence.

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Parce que c'est ça le cinéma, passer d'une salle à une autre, d'une émotion à une autre, te retrouver foudroyé de douleur par Lafosse à peine quelques minutes après avoir passé un moment léger et délicieux avec la petite musique fantaisiste et poétique de Benchetrit.

Un Benchetrit à son meilleur, pas poseur une seconde, tellement amoureux de son casting de rêve qu'il lui laisse entièrement les clés de son humour désabusé mais cette fois généreux. C'est doucement perché, empli de "belgitude", donc de décalages burlesques qui rappellent autant qu'ils font oublier que la vie est un truc si cruel qu'il convient de ne pas la prendre au sérieux.