Une case en trop ! (2020)

Annotation :

Le combat contre le président des États-Unis continue. Ce tome se fait plus contemplatif et mélancolique que les autres. Le temps qui passe et qui ravage tout, nos actes lourds de conséquences, le passé qui nous rattrape.
Je relèverais au passage le chapitre sur la prostitution des mineurs, incroyablement glaçant de bout en bout.
Le dernier tome s'annonce très très lourd.

Annotation :

5 tomes/5

Derrière le pitch absolument et totalement WTF de Ladyboy vs Yakuzas, Toshifumi Sakurai développe un vrai propos sur les dérives de la sexualité contemporaine. Son œuvre est bien entendu à charge contre les violeurs et les détraqués sexuels de toute sorte (qu'il prend un malin plaisir à ridiculiser de toutes les manières possibles), mais également contre une vision très patriarcale de la société, où l'homme se sent tout puissant vis-à-vis de la femme, et parle même de relations familiales toxiques (le père de Kozo et le chef yakuza).
Bien sûr, il y a quelques passages qui pourront en déranger certains, et rien que le dessin qui exacerbe les traits les plus grotesques des hommes (les femmes s'en sortent relativement bien à ce niveau-là) risque d'en rebuter plus d'un.
Mais le manga est sympathique.

Annotation :

Je suis moyennement fan de ce genre d'histoire où sont confrontés monde moderne et univers fantaisiste, je trouve que ça banalise complétement des personnages et des créature pourtant fabuleux en tant que tels, et qu'on se retrouve avec des trucs débiles comme Eros en ado cliché et le Minotaure en cuisinier...
Cette série est un peu victime de ça, Wonder Woman, pourtant une déesse parmi les hommes, perd pour moi de sa grandeur. Elle se bat toujours pour le bien, mais doit aussi composer avec les polémistes conformistes qui la détestent comme si elle était une militante écolo à la con.
Le premier arc sur l'Hiketeia est très sympa à lire, mais cette volonté de rapprocher Wonder Woman d'une réalité sociale et politique ne me touche pas totalement, même si ça reste bien écrit.

Annotation :

Tom King semble bien décidé pour ce post-Mariage, à détruire Batman.
A lui faire perdre pied pour remettre en cause tout ce qu'il est. J'ai été étonné par l'approche que le scénariste a eu pour le personnage d'Alfred et celui du Pingouin, qui deviennent incroyablement touchants.
Je m'attendais légèrement à ce twist de fin, mais il promet une belle torture physique et psychologique de notre chauve-souris psychotique préférée.

Annotation :

Encore une fois, la déconstruction de Batman est au poil.
Notre héros fait face à ses peurs, ses doutes, ses contradictions.
Comment peut-il espérer une vie de couple alors que son existence est vide en dehors de son boulot de justicier ?
Comment peut-il même aimer alors que sa cape prend toute sa vie ?
Conclusion tragique mais néanmoins évidente.
Batman, pour subsister, doit soit mourir soit changer.

Annotation :

Je découvre donc cette série vulgaire, violente, bête et méchante.
Une critique acerbe mais lucide du genre super-héroïque, qui se permet tous les excès de gore et de sexe pour critiquer tous les excès du monde réel.
Le dessin de Darick Robertson est excellent, mais manque un peu de stabilité. Certains visages ou décors sont bizarrement fichus.

Annotation :

Enfin, le grand antagoniste du run de King dévoile ses plans.
Le tome ne raconte pas grand chose, si ce n'est achever l’œuvre de destruction de Batman entamée à la fin du tome 8, mais le fait extrêmement bien. Batman a tout perdu : Sa fiancée, ses amis, sa Bat-famille, sa supériorité morale sur ses ennemis et jusqu'à son combat face au plus dangereux de ses ennemis. Une porte de sortie apparait alors pour notre héros, mais celui-ci y renonce, préférant aller de l'avant que de continuer à fuir ses problèmes.
Le dernier tome s'annonce dantesque !

Annotation :

2 tomes/2

Nihei reprend ses meilleurs gimmicks : Démesure, mutations spectaculaires, action dantesque, jumelles, cyberpunk, architecture,... Le tout au service d'une histoire se rapprochant de l'épopée chevaleresque, les affrontements ayant clairement une inspiration des joutes médiévales. Parallèle encore plus évident avec l'histoire courte Digimortal à la fin du tome 2.
Et comme de bien entendu, le dessin est absolument splendide, mais qui en doutait ?

Annotation :

Difficile d'imaginer aujourd'hui que la grande saga Tintin qui a fait rêver des générations entières de petits européens depuis plus de 90 ans maintenant, a débuté par une aventure pour le moins... Mauvaise.
Le pays des Soviets est un album sans réelle trame scénaristique, un enchainement de péripéties rocambolesques et toutes plus absurdes les unes que les autres à un rythme effréné sur plus d'une centaine de pages, avec un trait dépouillé, qui a son charme mais me parait bien vieilli.
Tant d'amateurisme de la part du créateur des diptyques Objectif Lune/On a marché sur la Lune et 7 boules de cristal/Temple du Soleil laisse pantois, mais est assez peu étonnant quand on sait que ledit créateur ne cherchait qu'à remplir son quota de pages hebdomadaire.

Annotation :

J'étais un peu perdu au début car je ne connaissais rien au contexte (Thanos mort ? Un Thor avec une tête de cheval ?), mais heureusement, ça n'est absolument pas nécessaire pour suivre cette histoire.
Le comics entier est une sorte de fresque cosmique et philosophique assez spéciale, le Surfer devant parvenir à faire la paix avec lui-même et son passé pour espérer triompher du mal incarné. Le passage avec le jeune Galactus est assez poignant, d'ailleurs.
Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est bien évidemment le style graphique complétement dingue, psychédélique, coloré, rappelant par certains cotés le tag ou les travaux des plus barrés des peintres surréalistes. Les planches dégueulent de détails visuels, les batailles cosmiques sont dantesques.
Si les prix des comics Panini n'étaient pas aussi abusés et si leur ligne éditoriale n'était pas aussi bordélique, je lirais bien d'autres histoires du Surfer.

Annotation :

La nouvelle d'origine est la toute première que j'ai lue de Lovecraft. Elle m'a terrorisé. Et même si je connaissais déjà le récit, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un bon vieux frisson comme seul le maitre a su m'en filer. Tanabe est définitivement né pour mettre en image du Lovecraft.
C'est de plus une histoire bien moins explicite sur les tenants et aboutissants des phénomènes surnaturels, on ne comprend rien de ce qui se passe, ce qui est un parfait carburant pour l'imaginaire et c'est tant mieux.

Annotation :

Ayant déjà potassé le Batman Rebirth de King, j'ai trouvé rapidement mes marques dans ce récit, où se côtoient le fabuleux super-héroïque (et même le divin, dans ce cas précis) et l'humain dans toute sa simplicité et sa fragilité.
Il est avant tout question d'humanité dans ce comics, d'un homme rongé par la dépression qui cherche un sens à son existence dans un univers trop grand pour lui. C'est touchant, c'est profondément humain et ça n'a pas volé ses 2 Eisner.

Annotation :

Alien, ft. le scénariste de The Boys.
Si l'histoire n'a rien de très original pour les amateurs de SF/Horreur, elle tient bien la route, même si je regrette qu'Ennis en ait un peu trop révélé sur les extra-terrestres du comics.

Annotation :

Une proposition assez surprenante, décalée et attendrissante tout à la fois. Nous suivons ce trio de chiens naïfs, libérés du jour au lendemain de leurs laisses, et devant trouver les moyens de survivre.
L'histoire fonctionne très bien dans sa simplicité, Ennis nous invite à repenser l'humain en le plaçant du point de vue du chien, à repenser cette notion de liberté qui nous importe tant sans qu'on sache vraiment ce qu'elle signifie.

Annotation :

9 tomes / ?

Jamais je n'aurais cru voir apparaitre dans le Shonen Jump actuel une telle proposition : Gore, sale, légèrement nihiliste et antisociale, et surtout complétement à contre-courant des shonens actuels.
Le héros n'a rien d'héroïque, n'a pas de grandes aspirations, ses alliés pourraient en un tournemain devenir ses ennemis, les ennemis eux-mêmes sont ambigus, le dessin est cradingue et outrancier...
Chainsaw Man récupère le shonen, lui tronçonne le bide pour mieux le pendre avec ses propres tripes. Une démarche punk, rappelant le Dorohedoro de Q Ayashida, ou, dans un autre médium, The Boys de Garth Ennis.
Série à suivre, assurément.

Annotation :

La tristement célèbre mini-série de Garth Ennis, qui au-delà de sa violence choquante et clairement voyeuriste, parle avant tout de nous, les hommes. Et de nous, les lecteurs.
Car en poussant dans leurs limites les règles de bienséance en comics, Ennis questionne la moralité et notre rapport à la violence, tout en offrant une bonne réflexion méta sur le lecteur qui demande toujours plus de surenchère dans le racoleur.
Après, même si la forme qu'elle prend est quand même originale, ça reste une histoire de zombie, donc on retrouve beaucoup de codes démocratisés par Romero et réappliqués plus tard par Walking Dead, ce qui rend la série certes très intelligente dans sa subversion, mais un peu limitée dans sa forme.

Annotation :

Le fameux Punisher de Garth Ennis.
Comme Panini, c'est vraiment pas des champions pour indiquer clairement quel titre se passant avant quel autre, je me suis rabattu sur la série Punisher Max, qui est en fait la suite d'une autre série. Mais peu importe, car elle se suffit bien à elle-même.
On retrouve la fascination pour la violence d'Ennis, son gout de l’excès et des punchlines bien senties.
Son Frank Castle se fait vieux, c'est un bloc de béton engagé dans un combat sans fin, un écorché vif dont on ne sait s'il agit par chagrin ou par simple attrait pour le meurtre. Cette ambiguïté rend le personnage fascinant, et même effrayant par moments, même s'il nous offre des grands moments de badasserie épique !

Annotation :

J'avais complétement oublié d'ajouter à la liste Maus, que j'avais pourtant découvert il y a des années.
Que dire, que dire ? C'est une incroyable bande-dessinée, qui traite autant des horreurs de la guerre que d'un rapport père-fils compliqué.
Spiegelman cherche à retranscrire la vie d'un père avec lequel il n'a jamais eu de connexion forte, à compter le récit d'un survivant alors qu'il est né après la guerre et n'a qu'une vague idée de ce à quoi la Shoah a pu ressembler. Les questionnements de l'auteur se retrouvent directement dans l’œuvre, offrant un discours méta vraiment fascinant.

Annotation :

Suite et fin de Punisher Max.
On va pas se mentir, l'arc des Négriers vole clairement la vedette. Un récit sombre et terriblement fataliste. Il m'a mis mal au point qu'une fois terminé, j'ai dû faire une pause d'une journée avant de finir le tome. Première fois que je vois Frank Castle avec la haine et ça fait peur.
En comparaison, les autres arcs sont limite anecdotiques, bien qu'ils soient vachement biens. Le meilleur reste celui avec ce gangster aussi tordu que pathétique qui pisse sur les os de la famille de Frank (très dangereux pour la santé), suivi de près par celui qui introduit el famoso Barracuda, un très chouette perso, et le dernier qui conclut un peu tous les arcs amorcés depuis le début du run est sympa mais pas transcendant.
Clairement, Punisher Max me pousserait presque à lire plus de Marvel.

Annotation :

(2 tomes/2)

L'avantage de Cobra, c'est qu'on n'a pas à se prendre la tête avec une chronologie, on prend la première histoire qui vient et c'est le plaisir immédiat.
Comme toujours avec ce titre, on retrouve de l'aventure digne du pulp, des fusillades du futur, un Cobra toujours aussi charismatique et généreux en punchlines, une très grande richesse visuelle allant du Western au cyberpunk gigerien en passant par l'Indiana Jones ou encore, évidemment, Star Wars.
Cobra c'est bien. Tout le monde aime Cobra. Un peu dommage que Lady soit en retrait, dans cette histoire-ci.
Merci Isan Manga pour éditer des titres de qualité !
Tiens, maintenant j'ai envie d'essayer ce fameux Gun Dragon Sigma qui a l'air bien expérimental comme on les aime.

Annotation :

(19 tomes/?)

Ce manga de boxe ne démarrait pas sous les meilleurs offices, la faute à une introduction peut-être un poil trop sensationnaliste pour son propre bien, et je me demande même si elle n'est pas de la volonté du responsable éditorial, tant la suite se montrera plus sage niveau violence. Ca n'est pas plus mal, car la série est avant tout portée sur la psychologie. Les combats de boxe ont certes leur importance, ils sont même magnifiquement bien dessinés et mis en scène, mais leur enjeu est moins la victoire des personnages que l'impact que celle-ci pourrait avoir sur leur vie et leur personnalité.
Riku est un personnage attachant, ses différents adversaires sont tous intéressants à leur manière, et même des personnages que l'on pourrait considérer comme superflus comme Naeshiro trouvent leur place dans le récit. Sans parler de Tokorozawa, l'un des pères de substitution de manga les plus cools que j'aie vu depuis longtemps !