Xavier Dolan

Annotation :

Que dire... bon c'est bien!
De toute évidence Dolan choisit bien ses acteurs, il les filme bien, il y a beaucoup de sensibilité, de maturité, de passion pour le cinéma en général, pour les gens, pour les mères, et une profonde volonté de marquer les esprits. Réussir à atteindre ce niveau de mise en scène ne prouve qu'une chose : du talent!
Après j'accroche pas tout le temps, ce côté "maniéré" me dérange parfois, ces choix musicaux aussi, j'ai l'impression qu'il se regarde faire du cinéma, qu'il est un peu prétentieux en essayant de nous convaincre que ce n'est pas le cas.

Je vous donne un exemple :
Je regarde le film avec ma compagne.
Au vue du format étrange étriqué, elle me dit : "C'est un effet de style ou un défaut du DVD?"
Je réponds : "Non c'est un effet de style, ça m'étonnerait pas que ça représente l'état d'esprit des personnages, et que l'écran s'élargisse plus tard quand ils iront mieux".
Bon je tombe en plein dans le mille, soit.
A la fin du film on regarde les bonus et une ITW, assez agacé de la question Dolan réponds : "A aucun moment je n'ai pensé à ça comme un effet de style, c'était juste le format approprié pour se concentrer sur les personnages".
Mouai, j'aurai été d'accords si le format n'avais jamais changé, ça aurait été mieux d'ailleurs, mais ce changement prouve bien qu'il s'amuse avec l'image, qu'il cherche à faire du nouveau, de l'original, du différent... bref du Dolan.
Et ses films transpirent exactement cela, je fais le pédant mais je veux surtout pas qu'on croit que c'est le cas.

Assume Xavier, assume!

Annotation :

J'ai pas du tout réussi à rentrer dans le nouveau film de ce cher Xavier, pire, j'ai la mauvaise impression que c'est un peu raté.
Je vais essayer de m'expliquer.

Déjà au bout de 10 ou 15 minutes, je décroche.
D'abord je pense que c'est à cause de ma sensibilité, cette multitude de gros plans ne me touche pas, et la manière dont les dialogues sont mis en image non plus.
Je ne comprend pas cette famille, leurs réactions, leurs questionnements, mais je reste patient et apprécie néanmoins le charme de Gaspard Ulliel.

En gros j'accroche pas vraiment mais je regarde sans déplaisir.
Mais quand bien même, malgré le respect que j'ai pour Dolan, sa passion et sa direction d'acteur, je ne COMPRENDS PAS comment il peut penser que ses petits flashbacks musicaux tout moisis sont en adéquation avec son drame familiale intimiste.
Fuck!
Je trouves ça tellement déplacé, tellement incohérent, qu'en plus de me sentir déçu, je me sent aussi un gros nul quand je lis d'autres critiques qui ne mentionnent jamais cela.
Ok c'est le style du mec, mais pas dans la tonalité de ce film, pas avec ces musiques la, et pas de cette manière.

La dernière partie du film est mieux, de l'intensité, une grosse prestation de Cassel, même si je comprends toujours pas le personnage, et bim, du Moby bien fort dans ma gueule, qui me provoque naturellement un sentiment de gêne inexplicable.
Attention j'aime bien Moby, mais encore une fois pas de cette manière, pas dans ce genre de film, et surtout pas à ce moment la.

Pour finir, à force de réfléchir, au lieu de me dire que mon désaccord était personnel, je me suis dit que le film était peut être raté finalement.
Je veux dire, sur le papier ce devait être bien, lors du découpage technique aussi, mais je ne peux m'empêcher d'avoir ce sentiment que lors du montage le film s'est trouvé être un peu bancal, mais que personne n'a vraiment voulu le constater.
Alors oui qu'importe, la touch Dolan est présente, l'oeuvre en elle même parait surement trop intelligente pour que son aura ne soit bafoué, mais j'écouterai avec attention un esprit assez fin pour me justifier l'utilisation lumineuse de Dragostea din tei, qui dans mon cas ne dépassera pas le :
"Regardez les copines, je fais mon Xavier Dolan hihi!".

Annotation :

J'étais pas allé au cinéma depuis un long moment.
Je me suis pas déplacé pour Dolan, car je suis de plus en plus perplexe sur son cinéma, mais parcqu'on m'a proposé de bouger un peu de ma tanière et que c'était le seul film en VOSTFR.

D'abord tendu devant son premier gros plan, puis son premier choix musical, j'ai ensuite commencé à me détendre durant la "fan attitude" très drôle du little boy, puis me sentir bien, voir très bien au sein de cette narration aux dialogues captivants, et au parti pris du Xavier de rester plus sobre et sincère que d'habitude.

Alors il est normal de se demander si l'idée d'origine valait la peine de produire un long métrage, mais vu le résultat, la réponse semble évidente.

Cela faisait longtemps que j'avais pas ressenti la petite émotion de la salle obscure.

C'était vraiment bien merci.