XXIe les abîmes totalitaires, bis

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"L'état-major, c'est le ministère, et les directeurs sont les soldats. Les médecins s'inscrivent dans ce mille-feuille administratif. Quand on s'attaque au management de la fonction publique, on s'attaque à l'état."
L'hôpital est un lieu de pouvoir comme il y en a peu.
Ce livre écrit par deux professeurs hospitalo universitaires retrace avec humanité plusieurs cas de harcèlement moral, détruits par l'étau d'un service public hospitalier, en pleine dérive.
"Pour créer de nouvelles molécules d'antidépresseurs, on soumet des souris à des chocs électriques répétés. Le harcèlement moral, c'est cela !"
"La médiation interne de l'hôpital est la 'pompe à brouillard', comme à la Poste en son temps." "La principale hantise reste le suicide pour la publicité, dont l'hôpital a peur..."
L'hôpital, et ses représentants seraient à travers de nombreux exemples tous plus édifiants, les uns que les autres, plus attentifs à monter de véritables représailles ou cabales envers ceux qui pointent les dysfonctionnements du service public, qu'à défendre le code de la santé publique.
Celui-ci adepte sur tout le territoire national du 'lean management', la gestion sans gaspillage, au plus juste, inspirée des méthodes de gestion japonaise des années 70 dans les usines Toyota...
Et oui, sauf qu'au bout de la chaine, c'est le patient, et autour la mise en concurrence des soignants sacrifiés sur l'autel de la rentabilité financière...

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Terme absent du discours contemporain.
Se différencie d’une clinique, de l’acte sadique ou criminel.
Méchanceté, un paradoxe, fait la distinction entre le bien et le mal, de l’autre, le reflet d’un caractère, un pli de l’être.
Le caractère au sens d’éthos, mode d’être, ou disposition éthique, ou à force, un habitus.
Synthèse entre l’inné et l’acquis.
Entre la liberté et la nécessité.
Schopenhauer, disait méchanceté, le caractère le plus commun de l’humanité, « bien des hommes seraient capables de tuer un homme pour prendre la graisse du mort, et en frotter leurs bottes. »
Méchoit celui qui tombe mal, malchanceux.
Chez Aristote, le méchant est le tyran. Le tyran celui qui confond le bien général avec la satisfaction de son désir. L’hubris grec étant la démesure de son désir.
Pour Socrate, c’est plus une affaire de raison que de volonté.
Concept limité, par l’ampleur possible du mal, en particulier du criminel de masse, qui amène à discuter l’ontologie de la méchanceté. Arendt propose le mécanisme « de l’impuissance d’imagination », au sein d’une « désolation totalitaire ».
Le deux en un Socratique, c’est le retournement sur soi, ce dont est incapable Eichmann.
Pour Rousseau, la grande figure du méchant, c’est le riche, l’enrichissement étant une preuve de leur inhumanité, d’où le contrat social en vue d’une société juste.
Le ressentiment, figure contemporaine de la méchanceté, une impuissance élevée au rang de puissance selon Nietzsche.
Pour Spinoza, une faiblesse du conatus, une passion triste résultant d’un aléa.
Lutter contre la méchanceté, c’est renoncer à l’expliquer.

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Ce livre déroule un parallèle continu entre la mise en coupe islamique de l’état français, et la lente décomposition de l’auteur en petit vieux.
Cela constitue une sorte d'Ovni indéterminé, intérieur autobiographique, et carlingue dystopique.
L'on voit l'auteur se déliter dans sa vie intellectuelle, dans une passion universitaire pour Huysmans et surtout pour l'alcool, se fourvoyer dans ses rapports féminins, tarifés ou non...
Et au niveau sociétal et politique, suivre sans émotions, le rejet en bloc de l’athéisme, de l’humanisme, observer de ses yeux de pierre la nécessaire soumission de la femme, le retour du patriarcat, etc...
Se plier à la férule du régime Arabe, cité par l'auteur comme une "collaboration", sans plus de réaction....

C'est avec cette même éthique du renoncement ou du courage fuyons, que l'auteur aura pris la tangente dès l'attentat de Charlie Hebdo... sans plus de réaction...

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Récit témoignage, se présentant sous forme d’un roman, qui s’appuie sur des faits réels, retraçant cet épisode tragique de juillet 2001, le sommet du G8 à Gênes, où la répression policière Italienne fut particulièrement sanglante.
Ainsi que le déclare l’auteur, les noms des personnes citées en dernières pages, ont été changés, mais les traitements qu’ils ont subis, ont été reconnus par un arrêt de la cour Européenne des Droits de l’Homme.
Ce récit à l’écriture dense et compacte, va à l’essentiel, ne laisse place à aucun atermoiement, ou effet de style. Une documentation claire et précise permet de suivre la dialectique de ce drame annoncé, qui a vu se déployer des exactions policières d’une violence inouie, vis-à-vis de centaines de manifestants, avec un déchainement en crescendo, notamment à l’école Diaz ou à la caserne Bolzaneto.
Frédéric Paulin convoque ces talents d’écrivain et d’historien, pour raviver à notre mémoire, ce fait quasi oublié ou gommé par ce qui a suivi le 11 septembre de la même année.