Rassembler en un peu plus de mille pages un siècle de cinoche fantastico-science-fictionesque est une gageure. Jean-Pierre Andrevon l’a fait. Critiquer chacun des films, ou au minimum les noter, Jean-Pierre Andrevon l’a fait. Critiquer un tel ouvrage devient donc une gageure : je vais donc le faire.

Assurément ce dictionnaire fera date pendant longtemps. Le travail est immense. Il me faudra des mois, des années pour le lire en entier. Le mieux, je crois, est de le feuilleter de temps en temps pour s’approprier ici une analyse de film, là un article sur un cinéaste ou acteur, là, encore, sur un thème. Le boulot est démentiel tout comme le poids de près de 5kg vous empêchera de le livre aisément chez le docteur en salle d’attente ou dans le RER. Même à la plage, je conseille de garder de la place en priorité pour la crème solaire. Le mieux ce sera le fauteuil, avec un café, ou un verre sympatoche, afin de s’immerger quelques temps dans ces mondes imaginaires.
Jean-Pierre Andrevon ne parle pas de tous els films, et c’est heureux. Il s’attarde sur des classiques mais, encore mieux, sur de vrai perles méconnues et c’est là l’un des atouts essentiels de ce volumineux dictionnaire. Approche encyclopédique et, aussi, parfois malheureusement, critique. Pour satisfaire à le mode de tout noter, ce qui au passage a permis de donner vie à ce superbe site communautaire et à cette prose que vous lisez, Jean-Pierre Andrevon s’est mis en tête de mettre des notes à toutes ces œuvres. Et là, c’est parfois le drame.

Je vais confesser mon ignorance ; l’auteur était un illustre inconnu pour moi. Dérangé par quelques fiches, je me suis penché sur sa biographie. J’ai mieux compris. Mettre sur le même plan le Conan de Milius et celui de Marcus Nispel , fallait quand même oser. Dire que le remake du Choc des Titans est supérieur à celui de Desmond Davis de 1981, fallait quand même carrément oser. Jean-Pierre Andrevon n’est pas moi, et c’est heureux. C’est un homme qui n’a pas la même culture, qui est visiblement bien plus porté vers la science-fiction pure, qui n’a pas, ou peu, de référence ou d’appétence pour l’héroic-fantasy, pour le genre épique. Né en 1934, il n’est pas de la même génération et je comprends mieux les écarts abyssaux d’approche entre ce que j’ai vu, perçu, et certains textes. Le point positif c’est que l’auteur est parfaitement subjectif et qu’il assume. Le point négatif c’est que, justement, d’un film à l’autre, les critiques et les notes ne se valent absolument pas. Conan le Barbare devient un simple bon film pour son côté kitsch et sa violence non assumée, son manque de souffle épique final, là où un Alien vs Predator est aussi étrangement défendu que le travail de Leterrier sur le Choc des Titans. Ou encore, dans le genre étrange, on voit un Avatar ou un Independance Day portés aux nues, là où un Exorciste se fait défoncer. En gros je suis très, mais alors très dubitatif sur la profondeur d’analyse de l’auteur, souvent emporté par des exploits visuels occultant un vide profond (Avatar) là où ailleurs il dézingue le vide caché par la beauté visuelle (Sunshine). Assurément mieux vaut regarder les films soi-même pour se faire son jugement plutôt que de se fier à ces notes et critiques.

Une histoire de goût, donc, de culture aussi, qui ne doit pas occulter l’aspect jubilatoire de pouvoir plonger dans une telle somme. Il y a matière à découvrir, à débat, et c’est déjà bien heureux. Parfois bordélique car totalement centré sur les lettres, on peut ainsi passer d’un acteur à un film en enchainant sur un genre, non exempts de quelques coquilles, ce dictionnaire s’impose comme un must have pour les fans du genre. Attention toutefois au spoales de certaines fiches et aux tendinites générées pas le poids du bébé ^^

Au regard du travail accomplit, impossible de mettre sous le 8 pour cette anthologie fantastique.
Aqualudo
8
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le 18 févr. 2014

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Aqualudo

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