2014 - Une terrasse de café en centre-ville, quelque part en France.

- Tiens, ça fait la Une du journal : "Il y a 100 ans... le début de la Grande Guerre".
- Oui, j'ai entendu sur RTL, il va y avoir plein de commémorations cette année.
- Ah bah, ça a bien commencé avec le Goncourt.
- Moi je trouve ça bien que les écrivains, les médias et les artistes en parlent. Plus de poilus vivants, plus de témoins, qui s'en souviendra de ce conflit sanglant en 2114 s'ils ne laissent pas d’œuvres ?
- Hum... Pas grand-monde, à mon avis, c'est clair. Tu bois quoi ?
- Attends, je finis d'envoyer un tweet. Diabolo fraise, s'il te plaît. Bon, et on disait quoi ? Ah, oui, la Der des ders... Ben, hélas, ça n'a pas empêché les hommes de se mettre sur la gueule après 1918.
- Quand même, tu te rends compte de tout ce que la Première Guerre mondiale a pu avoir de particulièrement effrayant pour les soldats en 14 ? Aviation et tirs aériens, perfectionnement des armes lourdes, pluies d'obus, armes chimiques, explosifs, barbelés, tranchées, moyens de communication... Dis-donc, il est super bon leur diabolo fraise, tu trouves pas ?
- Pas mal... Et les pertes humaines ! C'est écrit noir sur blanc : "près de 19 millions de victimes civiles et militaires, toutes nationalités confondues et plus de 21 millions de blessés parmi les soldats" !
- On a du mal à réaliser... Ce sont les Russes, les Allemands et nous qui en avons perdu le plus. On était aux premières loges... Mon arrière-grand-père a perdu un pied, je crois, mais je l'ai pas connu.
- Moi, je crois que c'est un oncle de mon grand-père qui est mort à Verdun ou un truc dans le genre... je sais plus trop, tu sais, moi, les histoires de famille...
- Je viens de terminer le dernier Paul Dowswell, "11 novembre". Tu connais ?
- Non, c'est bien ?
- Pas mal du tout. C'est une bonne façon de contribuer au devoir de mémoire. L'auteur raconte la dernière matinée de la guerre à travers le destin de trois jeunes soldats de 16/18 ans.
- Ben oui, à la fin de la guerre, on en était à réquisitionner les ados, tous les autres étaient dead...
- C'est dur à imaginer pour nous, aujourd'hui, il fallait un sacré courage, un sacré sens du devoir ou une sacrée insouciance pour aller au front.
- Ou un peu des trois... ou ne pas avoir le choix. Et alors, ce bouquin ?
- Eddy est un aviateur américain, Will fait partie de l'infanterie anglaise et Axel est une toute jeune recrue allemande. Le 11 novembre, de 2h du matin à midi, alors que Foch signe l'armistice dans son fameux wagon à Compiègne, ces trois-là vont échapper (ou pas) aux dangers des dernières heures du conflit.
- Mais ils ne savaient pas que la guerre se finissait ce jour-là ?
- Non, c'est bien ce qui rend le récit tragique, touchant et plein de suspense. Les choses auraient été plus simples s'ils avaient tous eu un Blackberry pour se prévenir... C'est pas mal écrit, le rythme est forcément rapide puisque tout se passe en quelques heures. J'ai bien aimé mais c'est sûr que je lirais pas ça tous les jours, c'est quand même violent et super glauque.
- Et sinon, t'iras voter toi, demain, pour les Européennes ?
- C'est le moins qu'on puisse faire, non ? Je pense qu'il vaut mieux continuer à chercher à avancer ensemble plutôt que se mettre sur la tronche.
- On peut toujours espérer que les hommes tirent des leçons de leur passé mais tu sais, je crois que les gens s'en foutent pas mal au fond.
- Les gens s'en foutraient peut-être un peu moins s'ils se rappelaient de temps en temps les 19 millions de morts de 14-18 ?
- Hum... c'est pas sûr. Tiens, voilà le serveur, laisse, c'est pour moi, je t'invite. Partante pour un peu de shopping ?
Gwen21
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le 24 mai 2014

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