Tout est bon dans le cochon
Premier roman d'Isabelle Sorente que je lis, 180 jours est un premier contact avec cette autrice réussi.180 jours, c'est la durée qui sépare la naissance d'un cochon de son abattage dans une usine...
Par
le 16 juil. 2023
J'ai toujours bien aimé les critiques de Isabelle Sorente sur France Inter chez Charline Vanhoenacker et c'est donc avec curiosité que je me suis lancé dans la lecture de ce bouquin. Autant le dire tout de suite, "180 jours " nous emmène bien loin de l'ambiance sympathique d'un radio-show. En raison bien sûr de son sujet grave et troublant, celui de la maltraitance animale...
"180 jours" nous conte l'histoire d'un prof de philo à qui son chef de département propose de passer quelque temps au sein d'une unité d'élevage porcin industrielle pour préparer un cours sur la compassion... Au cours de la mission, notre héros va se prendre d'amitié pour un contremaitre de l'usine, et les deux hommes vont connaitre, chacun à sa façon, une forme d'effondrement personnel face à la situation de l'élevage...
Ce bouquin est un excellent dosage je trouve entre histoire personnelle et sujet d'actualité. Isabelle Sorente nous fait entrer autant dans la vie de son personnage que dans l'environnement glacial et inhumain de l'usine à cochon... Le livre laisse suinter entre les lignes une violence sourde qui devient de plus en plus poisseuse au fur et mesure qu'on avance dans l'intrigue. Les hommes perdent le sommeil, les porcs perdent la vie, la chaîne du massacre est peu à peu remontée, en passant par de complexes relations entre les protagonistes humains, mais aussi entre les animaux eux-mêmes. Isabelle Sorente a clairement longuement recherché son sujet, nous livrant un vocabulaire professionnel précis et presque clinique, et proposant une description effrayante de l'élevage industriel. On suit un processus effrayant tant pour les animaux que pour les hommes qui y participent.
Les derniers chapitres nous rapprochent peu à peu de l'étape ultime, un lieu à peine nommé et que les hommes appellent l'Outil, effrayant patronyme... Activisme, culpabilité, profit aveugle, déni un peu désespéré, et quand même apologie de la vie, les dilemmes moraux sont nombreux dans l'histoire que tisse Sorente et se dénouent de manière satisfaisante dans la conclusion de l'ouvrage.
Une lecture profonde et éprouvante, qui met à vif une réalité qu'on préfère oublier. J'ai quelques réserves sur la ligne dramatique elle-même , mais le difficile sujet est superbement déployé. Une réussite je crois. Recommandé, guys et guyzettes!
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma petite Pile à Lire... Enfin... "petite", c'est un grand mot... et Mes étagères se remplissent , Ikea est content...
Créée
le 12 nov. 2021
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