Dans tous les sens
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1929 se compose de quelques poèmes de Benjamin Péret (pour le premier semestre) et de Louis Aragon (pour le second) et de quatre photographies de Man Ray, que l’on qualifiera de crus.
Disons le d’emblée : si le recueil est entièrement consacré à la sexualité et indiscutablement pornographique, on n’y trouvera pas grand-chose de propre à enfiévrer l’imagination, pour employer une formule pudique : si « Le foutre a des charmes | que les larmes n’ont pas » (Aragon, p. 42 de la réédition Allia), la sexualité a des attraits auxquels 1929 ne mène pas. (Du reste, le simple mention d’Aragon suffit à me couper toute envie, mais on va dire que ça vient de moi.) Toutefois, on évitera toutefois de lire ce petit livre dans les transports en commun, et on le tiendra hors de portée des enfants.
Ce que le recueil a d’intéressant (je sais, ce mot ne signifie rien tant qu’on ne dit pas d’où naît l’intérêt), c’est qu’une fois n’est pas coutume, le surréalisme s’y colette avec la réalité : même en noir et blanc, les principales cavités de Kiki de Montparnasse et la protubérance de Man Ray – si tant est que celui-ci fût à la fois le modèle et le photographe – sont bien réelles. Encore faut-il noter la dimension parodique de certains poèmes (« La belle et la bite », Aragon, p. 42…), qui emmène le recueil dans des territoires ordinairement fréquentés par Guillaume Apollinaire ou Pierre Louÿs : même crudité du mot, et surtout même fond de second degré. Mais là où pouvaient exceller les Onze Mille Verges ou le Manuel de civilité, 1929 manque de consistance.
Créée
le 20 nov. 2016
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