Comment je suis devenu accro aux uchronies

1940: Et si la France avait continué la guerre ? est la première œuvre qui m'a fait rentrer dans le monde addictif et frustrant de l'uchronie. Découvert dans la rubrique découverte de l’excellent magazine Guerre et Histoire j'ai un beau jour d'été 2012 d'investir dans ce gros livre.
Ce fut une pure surprise, déjà le livre commence par un lexique de connaisseur qui s'avère nécessaire pour être confortablement immergé dans la description des opérations militaires de grandes ampleurs. Après le lexique voilà les cartes et déjà je commence à vibrer, sans doute mon côté géographe, rien que d'imaginer la fameuse opération Marignan où les Français débarquent en Sardaigne.

Le récit commence dans une France qui dérouille pendant la Blitzkrieg et diantre le ton est donné : c'est la panique. Ces très chères élites parisiennes commencent à suer et les millions de francs investit dans la ligne Maginot passent mal. C'est alors que deux factions se démarquent, deux visions de la France qui vont avoir un destin radicalement différent. Ces deux factions ont vraiment existé, ceux en faveur de l'armistice (Pétain, Hélène de Portes, Laval et toute la bande) et ceux qui veulent continuer le combat ( De Gaulle, Reynaud, Auriol, Blum et le reste de l'équipe). Le point de divergence de cet univers est la mort de Hélène de Portes, l'influente maîtresse de Paul Reynaud, qui a eu lieu lieu dans notre réalité le 28 Juin 1940 mais ici elle décède dans un accident le 7 Juin. Cet incident bouleverse toute la politique française dans les heures les plus sombres et importantes de la nation.

L'approche journalistique apporte un côté très réaliste et fichtre on est dans l'action. On sent que rien ne va, les élites sont en sueur, l'état-major français est aux fraises (heureusement que les Italiens prouvent leur nullité page après page), le peuple français qui dérouille, les Anglais qui ont une mine de punchines avec Churchill, les Allemands qui montrent des limites et des failles dès 1940, les américains font de la figuration. La narration regorge d’anecdotes qui vont rêver entre les Allemands qui tentent un débarquement à Kerguelen ou les char Français qui dérapent dans le désert Libyens pour écraser les troupes italiennes en déroutent. L’immersion est présente à chaque page et pour ceux qui veulent poursuivre l'expérience visuelle, le site officiel qui propose toute une série illustrations qui font rêver.

Bref, je conseille vraiment, les 574 pages passent très vite et heureusement que le tome 2 qui traite des années 1941-1942 est là et enchainer les deux tomes renforcent vraiment l'immersion et la frustration mais bon heureusement il reste Heart of Iron IV.