Dans 1974, David Peace raconte bien plus qu'une simple histoire de tueur d'enfant. Il dresse le portrait d'une Angleterre qui colle, qui pue et où personne n'est innocent : les flics sont pourris, les journalistes sont pourris, les élus sont pourris, les entrepreneurs sont pourris... même les mères de famille ont quelque chose à se reprocher ! Comme si chaque pavillon renfermait un secret inavouable...
Le chaos qui se dégage de cet univers transparaît jusque dans le style de l'auteur : les phrases elles-mêmes puent le sexe, l'urine, la merde et le sang séché.
C'est d'ailleurs parfois déroutant dans la VF qui n'est pas toujours facile à lire, à l'image des romans "récents" d'Ellroy (Quatuor de Los Angeles et Trilogie Underworld USA). Je me suis perdu quelques fois dans l'enchaînement des phrases ou parmi les nombreux personnages de l'intrigue.
Le scénario manque peut-être un poil de surprise pour un lecteur habitué aux polars noirs, mais il est très bien ficelé et le final est haletant. Il m'a foutu des frissons et je n'ai pas pu poser le bouquin avant d'avoir avalé les 100 dernières pages.
Je comprends mieux maintenant pourquoi on compare David Peace à James Ellroy.
Un très bon polar ! J'ai hâte de lire la suite !
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Petit avertissement : David Peace va loin dans les descriptions de certaines scènes de sexe extrêmement crues et de séquences de tortures à la limite du soutenable.