1Q84 : Livre 3 par Christophe Géradon
Ah, Aomamé, ah, Tengo, les deux protagonistes principaux de 1Q84 m'auront accompagné des mois durant (je lis lentement), d'abord dans leur version française (pour les Livres 1 et 2), puis en anglais (pour ce qui sera le Livre 3 en france).
J'ai apprécié le début du triptyque, à tel point que voici quelques semaines, j'ai mis 9/10 au Livre 1. Le Livre 2 m'a paru moins "maîtrisé" (7/10) alors que ce troisième Livre me semble dans ses grandes lignes absurde. Il est évident que l'entreprise était tout sauf évidente ; sur le long terme, on se perd facilement. Selon moi, si Murakami a démarré à 100 à l'heure, il semble que le dernier tiers de l'histoire a été une souffrance pour lui (comme pour moi). Sinon une souffrance, un "boulot" de rédacteur. Les promesses ne sont pas tenues ; Murakami avoue ne pas écrire d'après un "plan", et ça se voit -- la plupart des idées sont abandonnées en cours de route, et parfois on imagine que les relecteurs le lui ont fait savoir ; ce qui nous donne des passages où l'auteur semble rabibocher la trame tant qu'il peut, mais n'y parvient pas vraiment.
Ce Livre 3 devient lentement pénible, et se termine en lecture diurne juste pour achever la bête. On pourra me faire croire que les questions en suspens le sont "pour alimenter le mystère", mais je reste persuadé que Murakami s'est perdu dans son histoire, transformant d'ailleurs un superbe début en une bluette digne d'un Manga bas de gamme.