Bien meilleur que le film
2001 reste probablement le meilleur livre de Clarke. Alors oui, il a été écrit à l'occasion du film de Kubrick, pas la peine de me le rappeler, merci. Il n'empêche.
J'avais commencé ce livre pendant mon adolescence, et l'univers marqué par la guerre froide du début m'avait complètement découragé de poursuivre. Quel manque de maturité ! Passé ces quelques chapitres d'introduction (dont le très beau prologue préhistorique), nous avons droit à la seule véritable oeuvre de SF qui mérite le nom d'anticipation.
Le talent visionnaire de Clarke, qui dans d'autres oeuvres fait un peu kitsch, est ici effrayant : il prophétise internet et tout ce qu'implique ce média (démocratisation du savoir, problèmes de confidentialité...), imagine la très crédible mentalité étrange de sélénites, coupés de la Terre, anticipe ce que seront les explorations des sondes Voyager, se paie le luxe d'inventer le concept de fronde gravitationnelle, etc...
Au-delà des spéculations métaphysico-métaphysiques sur le monolithe, que je préfère laisser de côté (pour ma part je n'y vois qu'un prétexte), ce livre appelle à la curiosité, à la conquête spatiale, à l'humilité tout autant qu'à la démesure. C'est là que se situe sa vraie grandeur.
Après l'avoir lu, j'ai passé tout mon dimanche à éplucher les fiches wikipedia et autres de tous les satellites des différentes planètes du système solaire, à commencer bien sûr par Jupiter et Saturne.
La suite est intéressante, mais verse déjà dans la fantaisie.