Bien des erreurs m'ont conduit à lire ce livre.
Tout d'abord, la curiosité face à un auteur de légende que je n'ai jamais lu.
Ensuite, les critiques dans la presse, souvent élogieuses.
Puis le bouche à oreille : un roman qu'on ne peut pas lâcher, addictif, etc, etc.
Enfin, et j'ai honte, la tête de gondole dans une librairie. Pourquoi pas ?
Changeons un peu des lectures habituelles, voyons ce que ça donne .
25,90 €
937 pages.
Le prix, je suis prêt à le mettre, même si King n'a probablement pas besoin de mon soutien pour vivre confortablement.
Le nombre de page ne me fait pas peur, d’autant que c’est censé être dévoré en quelques jours à ce qu’on m’annonce.
L’idée de départ est séduisante, l’écriture correcte, à quelques tics près (du genre, toutes les 10 pages, à propos de Oswald, « l’homme qui entrerait dans l’histoire », « la carabine qui contribuerait à changer le XXè siècle », etc, etc.)
Le concept de l’effacement à chaque voyage est un habile subterfuge et crée des contraintes narratives assez intéressantes.
Après, tout souffre atrocement d’un déséquilibre total.
Le livre fait clairement 600 pages de trop, et je pèse mes mots. Quel intérêt de dilater autant l’intrigue ? Certes, rentrer dans la vie du protagoniste sur le long cours nous permet de nous attacher à ce qu’il va devoir probablement abandonner. Mais toutes les intrigues secondaires sont au choix inutiles ou complètement grossières pour étayer la fumeuse théorie des « harmonies » : tout est écho, tout est coïncidence.
Le sujet supposé du roman, le 22/11/1963, donc, n’est quasiment qu’un prétexte. Ceux attendent une immersion dans les préparatifs de l’assassinat de Kennedy en seront pour leurs frais.
[Spoiler] King bâcle cette partie : un tireur unique, point, c’est réglé. Ne parlons pas du final, copie de collégien en matière d’uchronie, pour concéder à l’histoire d’amour une conclusion presque touchante, qui évite en tout cas les abimes du happy end à l’américaine.
Boursouflé, ficelé avec des câbles du diamètre du Golden Gate Bridge, 22/11/1963 est un roman sans réelle saveur. On reconnaîtra tout de même à l’auteur la capacité de nous tenir jusqu’au bout, mais au prix d’une déception plus grande encore.
Je ne désespère pas de lire du bon King un jour. La tour sombre ? Shining ? Ça ?