Avec 3001 : L’Odyssée finale, Arthur C. Clarke terminait une aventure commencée mille ans auparavant. J’avais été un peu déçu par le livre précédent, 2061, et j’espérais ainsi qu’un bond aussi spectaculaire dans le temps raviverait les sensations procurées par 2001 et 2010. Bien m’en a pris ; c’est sans doute le chapitre de la saga que j’ai lu le plus rapidement.
3001 permet de redonner de l’importance à un personnage qui avait été quelque peu oublié, voire négligé dans les différentes Odyssées. Il s’agit de Frank Poole, théoriquement éliminé par HAL dans 2001 et qui revient à la vie après 1000 années de dérive dans le cosmos. Avec ce dernier tome, Clarke permet de donner à chacun des personnages du premier volet son importance dans une Odyssée : 2001 pour Dave Bowman, 2010 et 2061 pour Heywood Floyd et enfin 3001 pour Frank Poole.
Commençons par le commencement : la couverture, bien que jolie, a certainement modifié la perception que j’avais des quatre tours de la Terre ; j’avais en effet d’abord lu le résumé avant de découvrir l’illustration.
Le livre se scinde ensuite en deux parties assez inégales. La première, celle que j’ai le plus appréciée, décrit le retour à la vie de l’astronaute Poole, sa découverte du 31ème siècle, son adaptation à cette nouvelle vie. On s’amuse de voir les contemporains ne pas comprendre plusieurs expressions typiques du 20ème siècle qu’emploie Frank. C’est une partie agréable à la lire sans stress, sans réel enjeu, on prend simplement le temps de découvrir en même temps que le héros un monde nouveau. La principale critique que je pourrais faire de 3001, c’est peut-être le manque d’ambition de Clarke : le 4ème millénaire n’est pas assez développé et ne donne pas forcément très envie, on pourrait s’attendre à mieux et surtout à plus futuriste. On partage également la déception de Poole qui doit rester dans la tour Afrique car il n’est pas autorisé à marcher sur Terre par les médecins.
La seconde partie aborde la rencontre entre Frank et l’entité Halman, mélange de HAL et de Bowman, 1000 ans après leur dernier contact. Là encore, je reproche le manque d’ambition de Clarke car tout cela est un peu décevant de mon point de vue. Au final, des mystères du monolithe et de qui les contrôle, on apprendra le « comment » et non « le pourquoi ». Or pour moi, concernant l’univers et les mystères, j’ai toujours trouvé que le plus intéressant était ce fameux « pourquoi », le « comment » n’arrivant pas à combler ce désir de réponses à toutes mes questions.
Clarke aurait pu prendre plus de temps et plus de pages pour rendre la fin plus épique et à la hauteur de cette saga, qui semble un peu précipitée. On appréciera cependant les explications de l’auteur sur la provenance de ses idées, les faits de l’époque et son regard critique sur la cohérence scientifique, le tout présent en fin d’ouvrage.
Au final, 3001 est un livre agréable à lire. Si vous avez apprécié les précédentes Odyssées, je vous le recommande fortement, histoire de boucler la boucle d’une des œuvres de science-fiction les plus ambitieuses réalisées.