38 rue Petrovka par Pelomar
Je me demande si les traducteurs -ou ceux décident du titre d'un bouquin- ne sont pas parfois complètement cons.
Non mais sérieux. 38, rue Petrovka, qu'est ce que c'est que ce titre ? Inutile de préciser qu'il n'a aucun rapport avec le titre original, mais ça encore c'est pas le problème. Par contre j'ai du mal à me retenir de hocher la tête de dépit quand je vois cette pathétique tentative de rapprocher le titre d'un simili "36, Quai des orfèvres". Parce qu'après tout, 38, c'est presque 36. Et puis bon, Petrovka ca ressemble un peu à... ah non. Mais bon, y a 38, c'est presque 36 et c'est suffisant. Bien sur, le nom de la rue n'évoque absolument rien au lecteur français (et pour être honnête, je suis à peu près certain que même pour un russe cette adresse n'a absolument pas le caractère iconique du fameux Quai des orfèvres), mais c'est pas grave.
Tant qu'on est dans les gueulantes de traduction, l'édition mentionne que le titre original du bouquin est "место встречи изменить нельзя" ("Le lieu du rendez-vous ne peut pas être changé"). Sauf qu'après quelques recherches, il s'avère que ce titre est celui de l'adaptation télévisuelle du bouquin. Le titre original du bouquin est en fait "Эра милосердия" ("L'ère de la miséricorde"), un titre qui -je trouve- a de bien plus fortes répercussions par rapport a l'histoire.
Bref, bien joué Folio, vous êtes des tanches.
Quand au roman lui même, c'est un polar qui raconte l'arrivée à la brigade criminelle de Moscou d'un jeune idéaliste fraîchement démobilisé. Issus des bataillons disciplinaires de reconnaissance, le héros se retrouve sous les ordres d'un flic tête brûlé qui va lui apprendre les ficelles du métier. On est en 1945, la guerre vient juste de se terminer et la priorité est au retour de l'ordre.
L'enquête n'est pas vraiment passionnante (et c'est ce qui me retient de lui mettre une meilleure note), mais ça reste un livre que j'ai lu très vite et avec plaisir, principalement pour la galerie de personnages et pour la description -parfois débordante d'optimisme, parfois beaucoup plus mélancolique- de cette Russie d'après-guerre.