C’est à l’occasion de la restauration d’un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, ébéniste, découvre une partition paraissant ancienne. Il en informe son ami et associé, Giancarlo Albizon qui de son côté est luthier. La machine s’emballe presque aussitôt autour de cette partition qui est rapidement attribuée à Domenico Scarlatti, compositeur baroque de la fin du XVIIème et début XVIIIème siècles et auteur de 555 sonates. Mais la mystérieuse partition est dérobée dans l’atelier de Giancarlo. Commence alors une enquête pour la retrouver et l’authentifier qui va mettre en scène, outre les deux premiers personnages, Manig Terzian, une claveciniste célèbre ; Joris de Jonghe, un riche collectionneur et Rodolphe Luzin-Farge, un universitaire spécialiste de Scarlatti en quête de reconnaissance. La route de ces cinq personnages va s’entrecroiser, de la France à l’Allemagne, et cette quête va avoir, pour chacun, des conséquences sur leur destinée.
Les romans autour d’un instrument, d’un manuscrit, d’une partition... perdu puis retrouvé, ou caché ne manquent pas. C’est un sujet éminemment romanesque qui peut permettre l’usage de différents styles littéraires et de multiplier les intrigues.
Rien de bien original donc ici avec le choix de ce sujet. C’est plutôt le fait qu’il se double aussi d’une histoire de manipulation et de vengeance qui donne du piment à l’intrigue.
La construction est, elle aussi, assez classique. L’auteur fait alterner les points de vue de chacun des cinq protagonistes dans un ordre d'une régularité métronomique et fait ainsi progresser le récit de manière très linéaire. Chacun d’entre eux revient aussi sur son passé, sa carrière, ses relations amoureuses, ses regrets et ses liens, bien sûr, avec Scarlatti, le point central de l’histoire et le fil qui les relie.
On comprend assez rapidement qui tire les ficelles et est à l’origine de toutes les manigances autour de la partition ainsi que les raisons qui ont poussé cette personne à mettre en œuvre cette machination. Cela grâce (ou à cause) des petits paragraphes qui émaillent le roman et qui donne la parole à ce personnage essentiel et à quelques indices qu’on pourra détecter entre les lignes du personnage de Giancarlo.
Malgré tout, on se laisse prendre au jeu et on tourne avec plaisir les 450 pages de ce livre qui se lit avec facilité et nous permet d’explorer agréablement le monde de la musique.