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Cinq façons de voler en restant adorable est un roman absolument inclassable. Il tient du conte cruel autant que du drame familial, et est construit comme un polar. Au fil de la lecture, les personnages se mettent en place, les secrets de chacun se dévoilent. Secrets honteux et criminels. Dans cette famille, chacun se ment et tous se volent. André, père incestueux et vieillard en bout de vie, qui s'y accroche malgré tout ; Hortense sa femme, effacée en surface, haineuse en-dessous ; Carine, la fille, bourgeoise et bien sous tous rapports, personnage énigmatique ; Luc, mari de Carine, docteur qui travaille trop et joue les époux modèles ; Théo, fils de Carine et Luc, adolescent de 15 ans. Et les autres... car de nombreux personnages s'entremêlent dans les fils de cette histoire adorable et horrible.


Les changements réguliers de points de vue permettent au lecteur d'appréhender progressivement les personnalités de chacun, et de tisser la trame d'une intrigue fascinante et complexe, à laquelle s'ajoutent les affaires privées de chaque personnage. Les secrets sont lourds, pesants, tant et si bien que peu à peu ils apparaissent, transparaissent et font voler en éclats la façade brillante d'une famille a priori bien sous tous rapports. Secrets d'argent, secrets d'amour, quelques crimes en fond de toile qui viennent composer la structure fragile du personnage de Carine, celle-là qu'un père monstrueux a élevé au rang de reine, une position détestable qu'elle ne peut qu'occuper du mieux qu'elle peut. Car enfin, jusqu'au bout, tantôt victime, tantôt complice, tantôt criminelle, Carine reste prisonnière de son père. Le roi. Pourtant bien affaibli dès le début du roman, et cependant maître du jeu.


Carine qui, de secrets en secrets, s'enfonce dans ses cinq façons de voler...tout en restant adorable.


Le seul moins serait la présence de coquilles qu'il conviendrait de corriger pour parfaire l'ensemble... mais qui ne gênent pas la lecture pour autant.


Hormis ce léger bémol, le roman est servi par une plume très personnelle et un style percutant, une légère cruauté de l'auteur qui s'amuse, on le sent. C'est méchant, terrible, ignoble, cynique et génial. En somme, c'est à lire.

Loli_Artésia
8
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Créée

le 3 avr. 2017

Critique lue 116 fois

Loli Artésia

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