J'ai horreur d'attribuer la note de 5/10 à une oeuvre. Parce que je ne me mouille pas, je n'ai pas d'avis tranché, c'est nul mais en même temps c'est pas si mal... Pour 99 Francs, j'ai tout de suite été emportée par son style grinçant, ultra-cynique, fait de phrases choc qui s'enchaînent. Puis au bout du troisième chapitre j'en ai eu marre... Les punchlines qui s'alignent les unes après les autres à la longue c'est gonflant, et puis on a compris : la pub, c'est mal.
Mais finalement, il y a quelque chose de touchant, presque attendrissant, chez ce connard drogué et dérangé. J'ai aimé suivre ses histoires avec les femmes, ses collègues, l'absurdité de son travail... Alors pourquoi, POURQUOI, tout gâcher avec cette sombre histoire d'île à la fin ?
Lorsque la femme du héros et son amant s'enfuient et font croire à leur mort sur une île déserte peuplée de célébrités ayant eu recourt au même stratagème...
Ca tombe comme un cheveu sur la soupe, c'est tellement incongru que je me suis demandée si c'était vraiment la suite de l'histoire ou un délire dans la tête du narrateur... Au fond peu importe, ce que Beigbeder voulait signifier par là, c'est que la publicité est aliénante, et que travailler dans ce monde fait de vous un vrai salaud. Mais en même temps, un monde sans publicité serait mortel, dans tous les sens du terme.
Alors oui je ne me mouille pas, mais Beigbeder non plus avec sa morale en demi teinte. Et finalement je trouve que ça résume bien le personnage : écrire un livre pour se faire virer de son agence de pub, et aujourd'hui tourner une pub extrêmement sexiste pour une marque de sous-vêtements féminins. C'est gonflé.