Le Coin des Libraires - #5 Kaleb tome 2 Abigail de Myra Eljundir
Après un premier tome éponyme, l'auteure a décidé d'en écrire un second sur le deuxième personnage principal de sa saga. Comme on peut le deviner rien qu'avec ces deux titres, Kaleb & Abigail sont liés, mais comment ? Il faudra le lire pour le savoir.
À la fin du premier tome, on quitte Kaleb bien décidé à se tourner vers le Mal, son choix est pris, il ne semble pas vouloir revenir en arrière. Pourtant on découvre une nouvelle facette de Kaleb, facette qu'on a pu entrevoir rapidement dans le tome 1 vis-à-vis de son père. Ici, les choses sont différentes, il veut se faire aimer, mais comment faire ? Le fait qu'il soit un antihéros ne fait pas de mal, ça change un peu. Je veux dire les histoires du gentil amoureux d'une gentille, le méchant qui arrive, kidnappe la femme du gentil, ce dernier se bat et remporte la bataille contre les forces du mal, résultat : le bien triomphe toujours du mal et bla bla bla.
Comme je l'ai dit dans mon article précédent, j'ai aimé le premier tome, mais j'avais besoin de plus pour accrocher à cette saga. C'est avec le tome 2 que je n'ai plus réussi à me détacher de l'histoire. Dans le premier tome on entend parler d'Abigail, le "bras droit" du Colonel qui possède également des dons, celui de succube.
Qu'est-ce qu'une succube ? Incube pour les hommes, une succube serait un démon féminin au service de Lilith, elle possèderait le "don" de séduire tous les hommes qu'elle désire dans le but de les tuer.
À la fin du tome 1, beaucoup de questions se posent, qui est gentil : les Sentinelles ou Kaleb ? À qui peut-on faire confiance? Eh bien pour dire la vérité, à la fin de ce tome on ne sait toujours pas réellement de quel côté se positionner.
Dans ce second tome je n'ai plus du tout été gêné par le style de l'auteure, je pense que c'était seulement le temps d'adaptation. Ce que j'ai surtout apprécié dans ce roman, c'est le rythme des choses. On finit par se dire qu'on commence à savoir beaucoup de choses, qu'il ne reste plus énormément d'informations à savoir, pourtant si. Ce qui est génial avec ce livre, c'est que quand on pense avoir tout compris, on se rend rapidement compte que ça n'est absolument pas le cas ! La prophétie est dix fois plus au coeur de l'histoire, on a dépassé le positionnement de l'intrigue, on entre dans ce qui est intéressant, dans ce qui va nous permettre d'en apprendre plus. Ce qu'il y a de génial avec cette prophétie, c'est que les protagonistes pensent qu'il s'agit d'eux, que c'est "leur" prophétie, ce qui permet de nous faire nos propres avis sur certains personnages qu'on découvre avide de pouvoir.
Personnellement les moments où le Colonel Bergsson pense être l'élu m'ont bien fait rire.
J'ai particulièrement adoré les lieux, la description de l'Islande et de l'Irlande m'ont faite découvrir de la nouveauté, des lieux que je n'avais encore jamais côtoyés dans la littérature, c'est pour moi un bon point positif.
Tous les personnages sont bien construits, ils ont chacun une suite logique au premier tome, et ne cessent de nous mener en bateau durant tout le roman. Ce que j'ai surtout affectionné, c'est le fait que Myra Eljundir n'est pas une simple vision manichéenne des choses, dans son roman tous les personnages ne sont ni bons ni mauvais. Ils possèdent chacun plusieurs facettes qui les définissent et qui peuvent expliquer leurs actes/choix, je pense à ceux du Colonel qui après certaines révélations peuvent être vu d'une façon différente, peut-être un peu plus excusable dirait-on. Tout comme dans Kaleb, nous ne sommes pas seulement lecteurs, mais également personnage intégrant de l'histoire. Les émotions des personnages nous sont jetés à la figure pour qu'on les ressente de la même façon, pour que chaque lecteur réveille son sentiment d'empathie. Je pense que c'est également grâce à l'écriture de Myra Eljundir qu'on a ce sentiment d'être avec eux, sur place en Islande.
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