Adelphe Delalande est pasteur en province. Nous sommes en 1920, il a quarante ans et il vit seul, avec une servante, Blanche.
Dit comme ça, ça manque de glamour et j'ai quelques difficultés à situer le roman entre chronique familiale et leçon de choses. Je pense que je me serais plutôt ennuyée si l'écriture n'avait pas rattrapé la banalité du récit. Pendant 40 ans, on découvre la vie et les amours d'Adelphe, un homme qui ne m'a été ni sympathique ni antipathique et auquel je me suis peu attaché.
Le seul vrai atout, de mon point de vue, hors la qualité stylistique indéniable, est de traverser une partie du XXème siècle. Sauf que... tout va très vite, trop vite. La première partie prend son temps et puis, tout à coup, on a l'impression que les années sont avalées par les pages. En quelques paragraphes, à coups d'ellipses temporelles, on change de décennie, on survole même les périodes les plus riches comme les conflits mondiaux.
En fait, la lecture n'a pas été désagréable mais je ne sais pas vraiment où l'autrice voulait en venir. Je pense qu'elle s'est inspirée des romans d'Ernest Pérochon dont il est beaucoup question dans le roman (surtout de "Nêne", Prix Goncourt) mais je n'ai pas trouvé dans cette chronique ordinaire la magie de ce grand auteur.