Ayant adoré La nuit des trente, son premier roman, et étant un amoureux transi des chats, je ne pouvais que me jeter sur Adolphe a disparu, la nouvelle cuvée de Éric Metzger. Quel rapport entre les chats et ce livre, me direz-vous ? Et bien figurez-vous que le Adolphe du titre se trouve être un félin qui doit son sobriquet à sa ressemblance avec le tristement célèbre dictateur allemand – chat au pelage entièrement blanc, une tache noire sous la truffe lui dessine une sorte de petite moustache. Alors que le narrateur vient de se faire quitter par sa petite amie et qu'il n'aspire qu'à se laisser aller à son vif chagrin d'amour, sa mère l’appelle en pleurs le suppliant de l'aider à retrouver le fameux Adolphe. Il va alors passer deux jours en compagnie de sa génitrice à arpenter le bois de Boulogne pour tenter de mettre la main sur le félin en fuite ; deux jours d'introspection où le passé, le présent et le futur vont s'entrechoquer et où il va découvrir la facette saugrenue du poumon de Paris.
Sous son aspect léger de prime abord, Adolphe a disparu se révèle en fait être un roman où son auteur a glissé des réflexions en tout genre : sur le couple, sur les relations familiales, sur la discrimination, ou bien encore sur la tolérance. Sur un ton à mi-chemin de l'humour et de la gravité, le jeune écrivain nous livre une histoire à la fois profonde et drôle. Sa plume érudite (j'ai appris des choses sur le bois de Boulogne que je ne savais pas) captive le lecteur et les saillies pleines d'esprit qui émaillent le récit l'enchantent.
Éric Metzger confirme dans ce roman tout le talent pressenti dans son premier ouvrage et rejoint ainsi ma liste personnelle des auteurs dont j'achète les nouveaux livres les yeux fermés, ne doutant pas une seconde que ces derniers seront à mon goût. Vite, le troisième pour ondoyer ce nouveau statut !