Adultère
Linda a 31 ans, deux enfants, un mari merveilleux, un job enrichissant dans tous les sens du terme, est riche et vit en Suisse. Elle a tout pour être heureuse. Mais un jour, elle rencontre une amie...
le 28 févr. 2015
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Le titre de ma critique fera sans doute réagir. C'est le but. Pourtant, j'étais assez enthousiste au départ à la lecture de la 4ème de couverture. Malgré le titre un peu racoleur, je m'étais dit qu'il s'agissait d'un effet de style habilement utilisé de la part de l'auteur de L'alchimiste que l'on ne présente plus et du sympathique Onze minutes. Je m'attendais à une critique sociale sur la vie de ces bourgeoises que rien ne contente, même lorsqu'on leur en donne plus. Plus de biens matériels, plus d'amour, plus d'attention. Mais non, ne vous détrompez pas, il ne s'agit que d'une banale histoire d'adultère, avec des incursions très critiquable de la part de Paulo Coelho.
Le roman commence déjà par une introduction très maladroite de son héroïne, Linda, 31 ans, journaliste, mère de deux enfants, mariée à un homme au portefeuille bien rempli et à l'avenir prometteur en plus d'être aimant. Bref, elle a tout pour être heureuse, mais l'histoire commence bien par une dépression qu'elle-même ne veux pas admettre. Et déjà le style prête à sourire, je pense que moi-même j'introduisais des personnage de roman de la même manière lorsque je rendai un devoir dès mes 14 ans peut-être. Et je vous fait une révélation, je suis loin d'être un génie littéraire... Ca n'a aucun style, mais je veux bien lui laisser cette petite erreur de parcours en attendant de voir la suite.
Assez rapidemment donc, j'essaye de rabattre mon intérêt sur cette histoire de dépression qui, si ce n'était pas tout à fait ce que j'étais venu chercher à l'origine, n'en est pas moins un sujet intéressant qui mérite que l'on mette un visage, une héroïne sur ce malêtre. Et là arrive ce passage où Linda commettra la faute qui vaut le titre du livre, et on voit immédiatement comment le récit va évoluer, et que ça n'alimentera finalement que les passions enfouies des lectrices elle-même sans doute morte d'ennui dans leurs vies de petite bourgeoises confortable. Mais admettons, même ça j'étais prêt à le lire et à parcourir cette histoire à condition que ce soit bien écrit.
Mais comme lors de l'introduction, ça manque cruellement de style et de sincérité. Qui croit en ces personnages ? Qui te récitent des passages de la bible (j'y reviendrai...) pour justifier leurs actes. Dont jamais personne dans la vie réelle ne prononçera jamais les phrases comme les personnages les déclament dans ce fichu bouquin ! Même les descriptions sont juste très scolaires. Ce passage où Linda va commettre son premier écart lorsqu'elle suce la bite, sur un coup de tête, de son ex-copain d'il y a longtemps. "(...) Elle mis son sexe dans sa bouche (...)" C'est donc ça la passion dont rêve les femmes esseulées ? C'est ça la vision du sexe de l'auteur ? Un truc tout droit sorti d'un livre d'éducation sexuelle ? J'ai failli pisser de rire. Ca manque de romantisme, ou de violence, ou que sais-je encore, mais là c'est d'un plat...
Mais même là encore, je m'étais rendu à lire un espèce de sous-Fifty Shades of grey en espérant voir un dénouement un peu intéressant ou palpitant à l'histoire. Cra il faut avouer qu'à partir d'un tier du bouquin, le récit reprends un tournant intriguant où finalement, l'héroïne va vouloir conquérir le coeur de son ex, Jacob, nonobstant le fait qu'elle aie tout dans sa vie. Et pour ça elle ira jusqu'à comploter contre la famme de ce dernier pour obtenir ce qu'elle souhaite. Et là, arrivé à la moitié du livre, le couperet est tombé. Tout le passage où Linda cherche à se procurer de la drogue m'a achevé. Lorsqu'elle révèle à son dealeur son plan, afin d'éloigner la mégère de son objectif, et que ce dernier lui réponds: "C'est contre la morale divine". Mais quel dealeur dit ça putain ? Mais même si ça se passe en Suisse et que la population locale est extrêmement gentille c'est impossible d'y croire ! Jamais un dealeur ne dira ça ! A ce moment là, j'ai littéralement jeté par terre cet étron pondu par Coelho me promettant de ne jamais plus le rouvrir. Bon je ment, j'ai quand même été voir les dix dernières pages pour voir comment ça se termine. Et mes craintes étaient bien fondés.
Car un peu plus tôt que le-dit passage avec le dealeur, il y a tout un moment qui semble en dehors du récit où Linda va réciter des passages de la bible pour y trouver une définition de l'amour... Bon... Je suis agnostique et je n'ai pas une poussée d'urticaire quand un personnage se prends comme délire de réciter la bible si ça lui chante. Après tout, c'est aussi un thème qui mérite tout autant que n'importe quel autre d'être traité. Mais ce qui m'a profondément gêné dans ce passage, c'est que l'auteur, en réalité, se transopse au personnage pour nous dégouliner sa putain de morale judéo-chrétienne à deux balles au visage. Comme si on avait besoin de ça ! Mais en fait Paulo ou bien tu fais un roman sur l'adultère, ou sur un thriller, ou même tu écris un manifeste sur l'amour si ça te chante et qui voudra bien le lire le lira, mais faire une incursion aussi abrupte comme ça en plein milieu de ton récit, ce n'est ni subtil, ni intelligent, ni même intéressant ! Et de ce que j'ai lu des dix dernières pages, en fait ça n'a l'air d'être que ça. Ce n'est plus Linda au travers de la plume de l'auteur qui va justifier ses actes, mais c'est tout l'inverse !
Faites autre chose que de lire ce bouquin. Et par pitié, si vous vous êtes reconnue dans le personnage de Linda suivez une thérapie de couple ou même en solitaire, divorcez, masturbez-vous, faites quelque chose, mais sachez que n'importe quoi sera mieux pour votre mental que de lire cet immondice.
Créée
le 29 août 2022
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