Lu à ma fille de presque neuf ans ces derniers jours. Du coup, je vois ce roman avec des yeux d'adulte, même s'il s'agit du livre que j'avais lu petit, et dont je ne me rappelais pas grand chose. Ma fille a bien aimé, même si je ne la sens pas plus emballée que ça.
Pour ma part, ça fait partie des replongées dans le passé, ici sans trop de nostalgie du fait des failles de ma mémoire, même si certaines illustrations, réalisées par l'écrivain, m'ont rappelé que j'avais parcouru ces pages. Le roman m'a paru un peu lourd, et je ne peux dire si c'est lié à l'auteur où à la traductrice. Lourd, un peu lyrique, un peu trop appuyé sur les descriptions du ciel et des paysages. Lourd peut-être pour nous, mais probablement significatif, car James Houston a vécu dans le Grand Nord canadien au sein de ces populations inuits : il a saisi l'importance du rapport à la nature, à la neige, au ciel, au vent, au froid. Même si beaucoup d'entre nous ne cessons de regarder la météo, nous sommes des hommes hors-sol, la météo ne change pas grand chose à notre vie, peut-être un peu à notre moral, à savoir s'il faut prendre des gants ou un parapluie, mais cela reste à la marge, alors que ces hommes et ces femmes du Grand Nord sont complètement dépendants des conditions climatiques, souvent très difficiles.
Bref, c’est là une critique pas trop empreinte de nostalgie, surtout marquée par le plaisir de lire un roman à ma fille qui lit déjà très bien et qui aurait pu le lire toute seule, le plaisir de la lecture à haute voix et du partage. Et du souvenir, un peu, bien sûr, d'une période révolue mais que je ne regrette pas complètement. Une lecture d'un roman dont je ne sais, du coup, s'il faut vraiment le recommander : j'ai tendance à dire oui, mais je ne peux être objectif. Faites bien comme vous voulez, mais ce que je retiens, c'est que ce roman est une porte d'entrée vers un monde qui est en train de disparaître, mais qui mérite néanmoins d'être connu.