Jeune écrivaine, Justine Bo choisit pour son cinquième roman, Alphabet, de raconter la violence du monde faite à Junon, sorte de double pour ce roman autobiographique, qui va lui permettre de reconquérir la maîtrise de sa vie.
Junon décide de refaire à l’envers la route vers le traumatisme dont elle garde trace dans sa personnalité sans qu’elle en est un souvenir précis. Elle se remémore la main intrusive, la chaleur du visage trop proche, ses jambes dans le vide mais un trou noir entoure la suite sans qu’elle puisse lever le voile qui trouble sa conscience. Normal, elle n’avait que cinq ans !
Néanmoins, même en mettant de la distance, même en rompant avec sa famille proche, Junon arrive à l’évidence qu’il faut qu’elle regarde en face le déséquilibre qu’elle ressent et qu’elle fasse le voyage pour chercher des réponses. Ce voyage se fait jusqu’en Grèce, pour retrouver un oncle par alliance.
Justine Bo décrit ce lent cheminement pour reconnaitre le trouble, comprendre qu’il devient indispensable de le considérer à sa juste place et décide de partir à la rencontre de cet homme qui l’a agressée. Dans sa quête, elle englobe l’histoire familiale depuis plusieurs générations, puisqu’il en fait partie. Et, la question du manque de protection devient lancinante.
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