Des mois après tout le monde, j'ai enfin lu la biographie d'Amy Winehouse écrite par son père.
A travers celle-ci, on suit le parcours émotionnel et surtout hyper chaotique d'Amy Winehouse, une des superstars de la Soul music de ce 21ème siècle.
Comment écrire sur sa fille décédée?
Comment un père peut-il réussir à faire comprendre au public que malgré l'image négative que les médias entretenaient de sa fille, qui forcément les aidait aussi, avait d'autres côtés forts comme cette musique comme sortie hors du temps, une musique des 60's balancée dans les années 200x?

La biographie est certes très mal écrite, souvent répétitive, et ce n'est pas censé être un livre littéraire comme on lirait un livre de la Pléaide, non c'est juste un témoignage d'un père malheureux de ne pas avoir réussi à aider sa fille à se battre contre les addictions dont on en rit parfois, dont on donne un côté sulfureux à base du célèbre "sex, drugs (alchool) and rock n'roll" et dont la fascination du public pour cette mise en scène cache une tristesse et une fin dramatique forcément. Ajoutez à ça le fait que la jeune femme en question à 27 ans et entre dans le très célèbre et glauque "club des 27 ans" avec Kurt Cobain, Janis Joplin, Jim Morrison et j'en passe...et vous obtenez un cocktail qui arrive - presque - à effacer la musique qui finalement est tout ce qui reste d'Amy.

Frank, le 1er disque était un disque de ruptures, d'ennui londonien, de petites histoires tragiques et le potentiel d'Amy était déjà entièrement là.
La rencontre avec son junkie de mari, Blake dont elle ira jusqu'à se tatouer son nom sur le corps - à la vie à la mort dirait-on - donnera naissance à Back to Black qui est un monument de soul et d'influences diverses mais qui créera aussi sa perte tant le succès explosif du disque bouleversera la vie de celle-ci.
Comment en effet chanter à chaque fois des chansons sur son mari / ex mari / homme qui la portera à sa perte devant le public?
Comme si ces chansons n'étaient que des chansons...or pour Amy il ne semblait pas que c'était que cela, c'était sa souffrance exprimée musicalement avec toute sa force d'âme et peu importe ce que diront les racontards, les paparazzis ou simplement toute la nébuleuse qui ne retiendra d'elle qu'une droguée et une alcoolique: non il n'y avait pas que ça. Et il n'y aurait pas que ça. Il suffit de se remettre à nouveau à écouter des titres comme "Take the box", "Between the chests" ou encore "Unholy War" (sélection personnelle) pour se rendre compte à quel point cette nana là avait un "truc", à quel point elle aurait pu peut-être, donner vie à d'autres albums fantastiques...à moins qu'elle ait tout donné au point de se brûler les ailes sur "Back to Black" sans doute.

Le livre donne un aperçu et permet en tout cas de mieux comprendre à quel point la vie d'un père, d'un frère, d'un mari, d'un cercle d'amis est difficile pour aider quelqu'un qui souffre d'une addiction à la drogue et à l'alcool. Derrière le strass et les paillettes, et ça peut sembler presque cliché mais ici c'était plus que jamais réel, il y a de la souffrance.
Souffrance sentimentale, souffrance de ne pas réussir à décrocher d'addictions et dieu sait à quel point le parcours d'addict est difficile... Souffrance de célébrité - s'attendait-elle à autant d'appréciation à vrai dire? - tant elle semblait prendre peu conscience de son talent rare et de sa capacité à produire des morceaux dingues, parfaits où rien n'est à jeter. Mais le manque de confiance en soi associé à de dramatiques expériences ont forcément donné ce triste résultat.
Il y a sûrement d'autres livres bien mieux écrits sur le sujet, et bien sûr on ne pourrait plaindre une nana qui avait tout pour réussir et qui a préféré s'auto détruire à ce rythme là, mais est-ce que la critique est-elle plus facile de manière extérieure qu'une fois plongé dans le quotidien de la famille Winehouse?

À chacun sa conscience de répondre à cette question.
Reste en paix Amy, tes chansons te survivront.

Playlist:

http://www.youtube.com/watch?v=7CYE0DYIbaw&list=PLBC65F362D3A92109&feature=share&index=12
Aeneman
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le 17 févr. 2014

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