Anie Barincq est la fille unique d'un inventeur malchanceux qui fut ruiné pour avoir investi son avoir dans une aventure industrielle hasardeuse. Anie peint pour tenter d'aider ses parents à subvenir à leurs maigres besoins. Réfugiés dans un minuscule logement à Montmartre, les Barincq n'envisagent pas d'avenir radieux pour Anie, elle-même résignée à se marier avec le premier homme qui lui assurera un minimum de confort domestique... Cette situation peu reluisante va être complètement inversée lorsque le frère unique de M. Barincq décède sans héritier légitime. Tel Perrette et le pot-au-lait, à lui vaches, poules, cochons et voilà la petite famille transportée dans le charmant château familial au pied des Pyrénées. Sauf que ce rêve éveillé pourrait bien devenir un cauchemar si un testament venait à être découvert...
Si j'en raconte autant sur le pitch, c'est avant tout parce que "Anie" est un roman épuisé et tombé dans l'oubli, disponible sur Gallica. De Hector Malot, on connaît surtout le superbe "Sans famille" et son héros, Rémi. "Anie", écrit quelques années plus tard, n'a pas, de mon point de vue, le même pouvoir d'enchantement mais c'est un roman qui reste non seulement fort intéressant en tant que roman social, mais encore très agréable à lire car les espérances des personnages, tout comme leur personnalité, sont justifiées et attachantes d'une certaine manière. D'autant que peu de romans classiques mettent à l'honneur la beauté du pays basque dans leurs pages.
Amitié, amour, richesse, pauvreté, trahison... bien que le rythme narratif soit assez irrégulier avec des redondances provoquant quelques longueurs, l'ensemble se tient bien et l'élégance de la plume de l'auteur constitue un excellent ciment.