En début d'année, le programme d'agrégation a été révélé. En plus de La Religieuse de Diderot, il y avait Eustache Deschamps. Ce brave Eustache.
Lui aussi, je l'ai apprécié (mais c'est de la littérature médiévale, c'est pas dur).
Pas d'histoire, juste de la poésie (des ballades, rondeaux et virelais pour être précis), mais d'une intelligence rare et d'un style tellement maîtrisé que c'était un plaisir de découvrir à quel point l'auteur s'était amusé à écrire ses poèmes empreints d'une grande modernité pour son époque (14ème siècle).
Mais Eustache Deschamps ne se contente pas de dicter des conseils moraux au roi Charles VI ou aux seigneurs en général, il livre aussi (normal c'est un livre, hohoho) son point de vue sur tout et rien, de la religion aux mœurs de l'époque, de la critique du pays flamand à l'éloge de la moutarde, de la fable du corbeau et du renard (eh oui, dans ta gueule Jeannot du Ruisseau) aux conseils pour affronter une canicule (boire du vin, manger de la salade au vinaigre, de la purée de légumes et du poulet bien tendre, et surtout soyez joyeux !).
Avec, en prime, un petit guide sur comment écrire des ballades, des rondeaux, des virelais et des lais.
Un auteur qui partage généreusement ses conseils d'écriture, elle est pas belle la vie ?
Et en plus il critique les dévots religieux comme le fait Diderot, alors on est comblé.