2030, on a vraiment déconné. Apparemment, Greta Thunberg et les marches pour le climat n'ont pas vraiment débloqué la situation car on est arrivés à un point critique.
Tsunamis en Australie, mousson en Inde, tornades aux States, tremblements de terres à répétition et feux de forêts, la Terre se rebelle enfin contre la pollution qu'on l'a forcée à bouffer jusqu'alors.
On suit dans ce roman quatre jeunes de différentes régions qui s'efforcent tant bien que mal à survivre au chaos. Puisqu'ils ont l'impression que les States sont épargnés des catastrophes, ils se retrouvent vite tous au même endroit (le rêve américain sur fond post-apo), et tentent de survivre ensemble.
Je lis beaucoup de romans d'anticipation et de post-apo, et j'ai aimé Apocalypse Blues pour différentes raisons:
On y croit. Pas de zombies, d'événements surnaturels, de phénomènes inexplicables. Juste la Terre qui réagit à notre connerie.
J'avoue, la partie de Tobias vient contrebalancer cet argument, parce qu'honnêtement, j'ai eu de la peine à y croire. On sait tous que devenir un Animagus ça demande du temps et beaucoup d'efforts, et je vois pas où un enfant de 10 ans aurait trouvé les ressources nécessaires... Surtout qu'il est même pas allé à Poudlard, le gosse.
L'homme est un loup pour l'homme.
On le sait, et aucun roman post-apo viendra dire le contraire. Dans ce genre de situation, l'homme est le plus grand danger car il est capable des pires scénarios et est totalement imprévisible.
Cet aspect est très bien ressenti au début. Et m'a fichu un sacré coup de Blues au début du roman. Plus je lisais, plus ça devenait la merde pour tout le monde, et plus ça me foutait le cafard... J'étais pas bien quand je lâchais le livre.
Heureusement pour mon moral, on vient contrebalancer cette noirceur avec des personnages attachants et pleins de répartie. J'ai même du rétamer plusieurs fous rires en public, pour éviter de passer pour un con, moi aussi.
- On évite aussi les répétitions et clichés du genre post-apo. Du genre "le gouvernement restant est en fait le grand méchant, qui profite de la situation à son profit." "On peut faire confiance à personne" etc.
Par rapport à d'autres romans, je trouve plus réaliste que le gouvernement n'en ait rien à foutre que trois gamins partent vivre seuls l'aventure. Il n'y a pas de "rébellion ouverte" contre les forces de l'ordre pour s'affranchir ou je ne sais trop quoi.
En règle générale même, les autorités se démerdent plutôt bien: camps de réfugiés, avis d'évacuation, prise en main des nouveaux arrivants, avis de recherche, etc. Même s'ils sont trop débordés pour faire face aux enlèvements et tout ça... Ça rajoute selon moi du réalisme et c'est tant mieux.
En conclusion, j'ai beaucoup aimé Apocalypse Blues et vous le recommande. Il est prenant, plein de surprises, très bien écrit, fluide, et reste très réaliste pour une lecture dans le genre apocalyptique. Les personnages sont attachants et bien développés, ils nous font passer d'excellents moments et de bons fous rires. On oublie parfois que ce sont encore des enfants jusqu'à ce qu'ils craquent et nous rappellent par une réaction puérile qu'ils ne devraient pas avoir à gérer ce genre de situations seuls.
Je me réjouis déjà de lire la suite et espère qu'elle sera à la hauteur de ce premier tome.
Wish we could turn back time, To the good ol' days, when our momma sang us to sleep but now we're stressed out.