The Giver est une adaptation du roman éponyme de Lois Lowry, que j'ai lu il y a quelque mois et beaucoup apprécié pour son paradoxe d'allier une écriture simple (simpliste?) et un raisonnement philosophique bien plus complexe.
Je le dis tout de suite: non, on est pas face au film du siècle.
Forcément, sortir en 2014 un film dystopique après la vague de Hunger Games, Divergente, et cie, ça sonne un peu comme du réchauffé.
Et pourtant, le livre est paru en 1993. C'est pourquoi je me suis forcé durant le visionnage d'éviter toute comparaison avec cette vague moderne de dystopies et de me focaliser seulement sur l'adaptation du roman de Lowry.
Bluffant.
Partant du livre, je trouve ça fou la façon dont ils ont réussi à retranscrire l'univers aussi parfaitement. J'ai passé un excellent moment et je recommande son visionnage si vous avez envie un soir d'apprécier un film un tant soit peu sérieux mais sans trop vous prendre la tête.
Les passages en noir et blanc ne m'ont absolument pas gênés et j'ai même beaucoup aimé le rendu lorsque Jonas apprend à discerner les couleurs.
Les visuels sont très soignés et rendent très propre à l'écran.
J'étais un peu sceptique au début, car Jonas a 12 ans dans le livre et son approche au monde est différente. Pas de scène par exemple où on le voit prendre conscience qu'il joue à la "guerre" avec ses amis. Ou d'interrogations pour déterminer s'il n'aurait pas préféré ne jamais être dépositaire de la mémoire.
J'imagine bien que le but en choisissant un Jonas plus mûr était d'attirer les ados fans d'Hunger Games et Divergente, mais je trouve qu'on perd un aspect "touchant" du livre.
La fin est aussi modifiée en se calquant sur les films dystopiques récents: Jonas qui se "rebelle", essaie de rallier Fiona à sa cause, se fait poursuivre dans la communauté par des motards armés, etc... Il fallait apparemment faire incarner cette rébellion pour toucher les ados. C'en est presque navrant.
En résumé, un bon film avec de beaux visuels, de bons acteurs, et des moments touchants et pleins d'émotions, tout en laissant planer un petit questionnement philosophique en arrière-plan.
J'aime penser qu'il s'agit là d'une adaptation de roman très réussie, et ne saurai que vous recommander de lire Le Passeur de Lois Lowry ou de visionner The Giver, selon vos envies.
(oui du coup, je vous laisse le choix... Même si : ... )
People are weak, people are selfish. When people have the freedom to chose, they chose wrong. Every. Single. Time.