Je mets juste la note moyenne à ce livre car je n'ai pas vraiment d'opinion arrêtée sur sa valeur. Il est probablement à réserver aux inconditionnels du livre, aux bibliothécaires et autres personnes intéressées par de nombreux détails techniques sur la méthodologie utilisée par les historiens du livre, ce qui n'est pas exactement mon cas, mais j'y ai ainsi découvert un champ de recherches qui semble d'autant plus vivace que son sujet est menacé...
Cet ouvrage est en fait une série d'articles écrits par Mr Darnton, qui est un historien du livre, et qui ne cache pas au long de ces analyses ses doutes vis à vis des développements technologiques qui menacent la matière même de sa profession (mais sans nostalgie indue). Le livre traite beaucoup de la numérisation des livres proposée par Google (et en action aujourd'hui) et des problèmes que cela va créer pour les bibliothèques universitaires et l’accès à la connaissance en général. Il y a chez Google une tendance monopolistique, en dépit de leur logo " Do no evil"...
Mais je crains fort que les articles de 1995 à 2009 sont maintenant déjà dépassés et que certaines considérations de Darnton ne prennent pas en compte l'extraordinaire développement des liseuses. (mais il sentait bien le vent venir).
Darnton nous apprend des choses sur la mise en microfilm des archives des bibliothèque et sur la disparation massive de supports papier que cela a entraîné ,avec selon lui pas toujours le bonheur annoncé. J'ai bien aimé sa tirade (il appelle ça une jérémiade ;-) ) sur l'obsession des bibliothécaires à "économiser l'espace" et qui leur fait prendre de mauvaises décisions.
La partie sur le passé des livres contient des articles qui concernent des aspects techniques et exotiques: la recherche des premiers folios de Shakespeare, les livres de citations et proverbes de Drake ou Jefferson (avec de bizarres passage sur la misogynie?) .
Un ouvrage très technique, en fait, pas inintéressant, mais à réserver je crois aux universitaires parmi vous.