Aux fins de fond de la jungle que l’on imagine être, l’Amazonie, un père emmène son fils s’adonner à l’art de la pêche, aussi l’occasion de l’apprentissage de la vie, des gestes transmis de génération en génération ainsi que celui des dangers du Grand Fleuve, à la fois père nourricier et tueur en puissance. Tout pourrait être idyllique, pourtant cette virée se transforme en drame, lorsque l’enfant est emporté par une bête que le père a entraperçu.
Jeremy Robert Johnson, nous entraîne dans un conte initiatique peuplé de sorciers, des peurs primitives, auxquelles l’homme doit faire face. Plus rien n’existe que cette quête dans laquelle l’homme se lance, pour faire face à sa culpabilité, dans l’espoir illusoire de retrouver ce fils qu’il sait avoir perdu, mais dont il ne se résout pas à abandonner la quête.
C’est un conte universel, dans lequel se côtoient aussi bien la rédemption, le pardon, la fuite, que le refus de la mort. Comment accepter l’inacceptable ?
L’auteur exprime avec une infinie délicatesse la perte de l’enfant, la culpabilité, l’amour, la perte de soi. On ressort, un peu sonné après cette lecture, au rythme parfois lent, parfois haletant, permettant de faire le parallèle avec les battements du cœur. Tout est illusion, illusoire, comme un tourbillon dans lequel la vie, nous aspire, malgré les épreuves.
Un parallèle tout en poésie, grandiose entre la grandeur de la nature, la profondeur de la forêt et la douleur indescriptible de la perte d’un enfant.
https://julitlesmots.com/2022/03/11/apprendre-a-se-noyer-de-jeremy-robert-johnson/