Ici Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone, est la seconde peau de Novak, elle connaît toute sa vie, ses secrets les plus intimes, c’est à la fois son GPS, mais aussi son médecin, puisqu’elle étudie chaque battement de son cœur. La perdre n’est même pas une possibilité…
Novak, a des « amis » tous aussi connectés que lui, autant dire qu’il n’a personne sur qui compter, lorsqu’il se retrouve pris au piège. Dans ces quelques pages, une course-poursuite s’engage entre Novak et ses deux assaillants, dont la seule motivation est de lui voler son portable et par la même occasion Scarlett, son intelligence artificielle. Même si leur motivation n’est pas précise, d’ailleurs, on aurait tendance à vite oublier cette partie, on se focalise sur le comportement de Novak en pleine perte de repère, incapable de rentrer chez lui, ni de parler à sa concierge avec qui il n’échange en temps normal qu’à travers Scarlett qui traduit tout.
Alain Damasio, avec cette nouvelle, démontre à quel point nous sommes dépendants, esclaves de nos téléphones ou autres machines connectées. Sans cette connexion, nous pouvons être vulnérables, mais nous le sommes encore plus lorsque nous sommes hyperconnectés.
La dépendance aux nouvelles technologies, c’est la perte de l’autocritique, de la critique d’une manière générale, puisque l’on est aspiré par elle. De là, à y perdre notre liberté, il n’y a qu’un pas…
Une critique de la consommation, de la dépendance tout en finesse, sous couvert d’une nouvelle d’anticipation, la société en toile de fond est déjà la nôtre.