Jusqu’ici je n’avais lu aucun livre de Annie Ernaux et je n’était pas spécialement attirée.
Pourtant, lorsque mes collègues ont fait tourner « Le jeune homme » je me suis dis pourquoi pas. Je ne risquais pas grand chose avec 48 pages, et c’était l’occasion de découvrir l’auteure et sa plume.
Et puis, leur étonnement face au prix Nobel de littérature reçu par l’auteure m’a convaincu de m’y risquer.
48 pages c’est court, me direz-vous et je suis d’accord, mais cela donne au moins une idée.
Clairement, la plume est simple et sans fioritures, je m’attendais à ce qu’elle soit moins accessible. Cette tranche de vie aurait même pu paraître ennuyeuse, avec cette idylle entre ce jeune homme de trente ans de moins qu’elle
Pourtant, si on creuse le propos, on découvre des thématiques très intéressantes !
Le temps qui passe, les regrets, la peur, certains thèmes de société qu’elle évoque comme un constat sur l’évolution de celle-ci mais aussi comme un pansement sur ses propres blessures.
Pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas avoir les mêmes désirs de se lover dans des bras plus jeunes, plus vigoureux ? Parce que la femme est l’image de la mère avant tout. C’est ce parallèle intéressant entre son avortement et cette image de la femme que j’ai particulièrement appréciée.
Si ce livre avait été écrit par un homme avec pour titre » La jeune femme » il n’aurait certainement pas la même saveur et je dois dire qu’il aurait certainement été taxé de pleins d’étiquettes…
https://julitlesmots.com/2023/01/18/le-jeune-homme-de-annie-ernaux/