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livre de Rainbow Rowell (2011)

J'ai lu plusieurs livres de Rainbow Rowell. J'ai choppé un pack sur mon ebook et comme j'avais envie de livre sans prise de tête, c'est sur les siens que j'ai jeté mon dévolu. "Park & Eleanor", "Cary On", "Fangirl" ou encore "A un fil", aucun ne m'a déçue et je les ai trouvé sympathique. Une fois fini, histoire de compléter la liste, je me suis lancé dans "Attachement" et ce fut une tout autre histoire.


Étant le premier roman de l'auteur, je suppose qu'on peut lui pardonner certaines faiblesses. Pourtant, il m'a fallu au moins cent pages pour m'intéresser ne serais-ce qu'un peu au personnage. Lincoln ne cesse de répéter à quel point il trouve Beth et Jennifer intelligentes et drôles, s'il y a en effet des moments drôles, voir parfois attendrissants, je les ai surtout trouvé chiantes. Quant à lui, personnage insipide qui ne semble vivre que par l'amour qu'on lui donne, j'ai bien eu du mal à m'y attacher et à suivre avec intérêt sa quête d'amour et de compagnie.


Le personnage le plus intéressant et à la fois le plus triste, c'est Jennifer dans le fond. Personnage secondaire à travers lequel on est sensé découvert Beth, elle a plus de profondeur (selon moi) que les deux personnages principaux. Et pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter au plafond et/ou d'avoir envie d'hurler passé un certain moment de l'intrigue. Spoil inside, comme ça je préviens tout le monde !


Jennifer se pense enceinte et Mitch, le mari parfait, semble fort déçu lorsqu'elle ne l'est pas. Sa femme ne veut pas d'enfants, mais lui en veut un, désespérément. Il n'en faut pas plus pour que Jennifer culpabilise et décide, sur un coup de tête, que son couple est plus important que son absence d'envie d'enfant. Elle décide donc - fort courtoisement si ce n’est pas mignon - de céder à la pression et de tomber enceinte. Elle y arrive du premier coup, hourra elle ! La grossesse se met en route, mais notre chère mère en devenir a un peu de mal avec le concept. Ellipse et on apprend qu'elle a perdu le bébé au bout de quelques mois. L'échange de mail qui s'ensuit contient plus ou moins ce genre de réflexion : " Je m'en veux, c'est parce que je ne le voulais pas que j'ai fait une fausse couche.", "Ce n'est pas ta faute à 93%, mais ça veut quand même dire que 7% sont de ta faute parce que tu avais des pensées négatives sur ce bébé. Donc, ne culpabilise pas, mais quand même un peu parce que voilà."


Je caricature - quoiqu'à peine - mais voilà ce qui en ressort. Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre les femmes qui décident de devenir mères. Grand bien leur fasse; le choix devrait juste découler d'un choix et non pas de la pression de votre entourage. Du coup, je n'aime pas qu'on fasse l'apologie d'une pression qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Non, ce n'est pas parce qu'on passe les 25 ans qu'on doit avoir un gosse. Oui, on peut mener une vie heureuse qu'on ait des enfants ou non. Tout l'argumentaire autour de cette question et ses justifications m'ont paru bien faibles. Rainbow Rowell dont j'ai trouvé l'écriture si fraiche et sympathique dans ses autres livres m'a semblé bien maladroite ici. Pour couronner le tout, comme l'intrigue n'a pas grand intérêt, je n'ai pas pu m'empêcher de m'attarder sur ce point qui reste quand même une des "intrigues" principales du livre.


Un conseil, passez votre chemin, contentez-vous du reste de ses livres, celui-ci ne vaut pas le coup.

San
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Créée

le 3 avr. 2017

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San

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