Après avoir lu une critique enjouée de LiliBouquine, j'ai voulu me laissé tenté par ce livre. Car il faut bien l'avouer, j'ai lut quantité de livres sur des créatures fantastiques (Vampires, loups-loups, sorciers, nephilim et compagnie) et j'avais peur, depuis la petite sirène, je n'avais encore jamais eu affaire à une histoire de Triton. Un des points fort de ce roman à mon sens : le narrateur, Calder, un jeune triton qui, s'il est loin d'être naïf, est assez peu commun avec l'univers des humains. Nous sommes complètement convaincu par ce personnage dans sa manière d'appréhender ce qui l'entoure, ce qu'il vit et ressent.
Si certaines personnes ont trouvé l'introduction du roman assez longue, je l'ai trouvé fascinante pour ma part, je n'ai rien contre les longues descriptions et les introspections poussées tant qu'elles sont pertinentes pour la suite. Et c'est pour dire que j'ai rarement rencontrer de personnages aussi intéressant que ce Calder. On est bien souvent fatigué de lire les mêmes choses sur les créatures fantastiques. Entre le vampire qui à mal à la vie dans sa trop longue existence, le loup-garou solitaire et les jeunes filles naïves et fades qui tombent sous le charme de la créature sous couvert de réflexions égocentriques et infantiles, bref il est souvent rare de trouver des scénarios et des héros qui sortent du lot. En fait, j'ai trouvé Calder en accord parfait avec la nature et sa condition de Triton mais c'est son détachement des notions humaines qui m'a vraiment plut, son naturel coulait de source si je puis dire. Aussi fluide que l'écriture de l'auteur.
Comme toute adaptation d'un univers fantastique, il y a un approfondissement personnel de l'écrivain. Anne Greenwood Brown décrit sa mythologie des sirènes. Des créatures aux conditions de vie et au régime alimentaire assez particulier, ce qui en fait des êtres plutôt malveillants et calculateurs, voir cruels. L'histoire se centre sur la vengeance, Calder et ses sœurs obéissent à une vieille rancœur de plus de quarante ans qui les conduisent jusqu'à la famille Hancock. C'est là qu'il rencontre Sophie et Lily, les filles de Jason Hancock. Si la romance fait partie intégrante du tableau, elle est bien loin en arrière plan, suggérée juste ce qu'il faut et non pas pivot essentiel de la trame. Une première pour un roman Young-Adult qui lâche habituellement des caisses de guimauves à ne plus savoir qu'en faire.
D'un certain côté le point de vue qu'apporte Calder, donne une dimension plus adulte à cette histoire, ses doutes et sa remise en question nous permettent de vraiment nous attacher à lui. Et j'ai beaucoup aimé l'héroïne dans sa manière de la regarder.
L'intrigue principale reste surprenante et le suspens est là, j'ai vraiment plongé à corps perdu dans ce roman, c'est le cas de le dire. Je vous le recommande sans réserve, surtout si vous êtes allergique aux histoires communes de romance fantastique vue et revue. C'est rafraîchissant, palpitant, un vrai bijou.