Publié en fin d'année 2018 chez JC Lattes à l'occasion du centenaire de la première guerre, Augustin est le premier roman de l'auteur. Derrière un travail de recherche titanesque, c'est toute la vie du dernier tué de la guerre qui prend vie. Je remercie vivement NetGalley pour cette très belle découverte.
On a lu et vu des tas de choses sur la première guerre, des faits connus majoritairement et parfois méconnu. On parle de la guerre, des conditions, de la politique ou encore des femmes, mais a t'on parlé du dernier tué de cette guerre folle ? Augustin Trebuchon, né le 30 mai 1898 est mort dans l'indifférence général, le 11 novembre 1918 après avoir survécu à quatre années de guerre. Triste coup du sort pour ce berger qui s'était porté volontaire et qui souhaitait montrer sa valeur, lui qui n'avait été que deux ans à l'école entre huit et dix ans.
Alexandre Duyck pour son premier roman a choisi de mettre cet homme en valeur et de lui rendre justice, en écrivant sa vie à travers ses yeux. On découvre un homme doux, simple qui cherchait à comprendre ses semblables sans mal et sans rancune, malgré les moqueries et humiliations qu'il a connu. Augustin, on l'aime dès les premières pages, les premiers mots et on aimerait qu'il ne soit cet énième soldat à tomber d'une balle allemande. C'était l'homme qui s’inquiétait aussi pour l'ennemie, celui qui mourrait en laissant veuve et orphelin. Augustin s'est demandé ce qu'il laisserait comme image de lui-même et la réponse est toute trouvée : du respect.
Augustin ne fut que le jouet d'une politique qui le dépassait et d'un capitaine pensant à la gloire. C'est un roman émouvant, souvent triste, mais on le referme en pensant qu'à sa manière, Augustin a laissé une trace. L'auteur a su rendre justice à cet homme doux, à travers beaucoup de recherche sur lui, mais aussi sur la guerre, la vie quotidienne et tout les morts qui ont nourri la terre.
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