Quel plaisir de se laisser emporter à nouveau - il s'agit d'une relecture - par le vent romanesque de Margaret Mitchell ! Je ne vais pas répéter ici ce que j'ai écrit en 2015 sur ce roman inoubliable, mes avis sur les trois tomes de l'édition Gallimard sont consultables sur SC.
Je veux juste ajouter un grain de sel concernant l'édition Gallmeister qui propose ici une nouvelle traduction. Hélas, j'ai été bien déçue par cette dernière. J'ai en fait rencontré deux soucis, l'un et l'autre relevant de mon point de vue à la fois de la responsabilité de l'éditeur et de la traductrice.
Premièrement, un nombre de coquilles, de mots oubliés ou doublés impressionnant. Je suis une adepte des éditions Gallmeister, au point d'animer un challenge dédié à leur édition poche, Totem. Pourtant, en toute objectivité, j'ai rarement vu autant de bugs dans une édition papier. Une belle couverture ne fait pas tout !
Deuxièmement, j'ai trouvé beaucoup de lourdeurs dans la tournure des phrases, voire dans la syntaxe. J'ai été amenée à lire quasiment en parallèle mon édition Gallimard et cela n'a pas été à l'avantage de l'édition Gallmeister.
Alors, si offrir au public une nouvelle traduction se résume à appauvrir la magie littéraire d'un roman, je ne vois aucune valeur ajoutée. Je reconnais que s'attaquer à retraduire un tel monument (1400 pages et une notoriété en marbre de Carrare) presque 90 ans après sa première parution en France doit constituer un réel défi, voire l'apogée d'une carrière, et je salue sincèrement cette audace et ce courage, mais un traducteur qui est capable de transformer "embrasser avidement" par "embrasser goulûment" ne peut pas s'attendre à beaucoup d'estime de ma part.
Dommage, cette édition finira dans une boîte à livres, elle fera sûrement le bonheur de lecteurs pour qui elle sera une belle découverte.