Je trouve le projet d’écriture très beau : François Bon évoque - à la façon d’un inventaire subjectif – une série d’objets qui ont accompagné son quotidien et celui des siens. L’évocation de chacun de ces objets enclenche les souvenirs et permet au passage de faire le portrait de ses parents, grands-parents, et arrière-grands-parents. Cela donne un texte qui tient autant de l’autobiographie fragmentée que de l’essai, où il sera question de la façon dont fonctionne la mémoire, par exemple mais aussi des petites et grandes révolutions qu’accompagnent la disparition ou l’apparition de nouvelles choses dans nos maisons, nos garages, nos jardins, nos vies.
Le projet autobiographique est donc personnel, familial (les années 60 : une enfance dans le marais poitevin, entre autres) mais aussi collectif. Elle nous concerne tous puisqu’à peu près les mêmes produits, machines ou matériaux ont dû faire leur entrée chez nous ou chez nos aïeux à peu près aux mêmes époques.
On pense bien sûr à Georges Perec et à Roland Barthes, deux auteurs que d’ailleurs il cite. Mais pour l’écriture, c’est tout autre chose. Car si le dernier ouvrage de François Bon est toujours passionnant sur le plan documentaire, la complexité très maîtrisée de son style maintient le lecteur à une distance considérable, elle n' autorise que très rarement l'expression d'une émotion.

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le 4 nov. 2012

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