Voyage au pays de 'Plus belle la vie'
Bernard Ollivier, un septuagénaire très vert, décide de descendre la Loire du mont Gerbier de Jonc à l'embouchure, à Nantes.
Ce randonneur à pied n'a pas d'expérience de la navigation mais s'en sort quand même pas mal, sans doute grâce à sa grande expérience des randonnées pédestres en solitaire (la route de la soie, dont il a fait un long récit en 3 volumes) et à une volonté de fer qui le pousse à continuer malgré les embuches (nombreuses).
Ce livre est son journal. Belle écriture, agréables description de la randonnée, de l'histoire du fleuve. Une découverte façon touriste puisque livrée au gré des pages et des rencontres...
Le problème avec ces rencontres c'est que je leur ai trouvé un petit air de pub Saint Morêt ou d'épisode de 'Plus belle la vie'. Il n'est question que de gens formidables qui ont des vies passionnantes. Tous les paragraphes consacrés à ces échanges chaleureux commencent peu ou prou par 'Je n'aurai pas rêvé soirée plus agréable que celle passée chez....' ou 'la maison de Y déborde de convivialité...' L'auteur consacre une partie croissante de son récit à décrire la vie (intéressante mais sans plus) de ses hôtes et le dernier quart du livre est plus riche en rencontres humaines qu'en aventures fluviales. Un aspect du voyage qui ne m'a guère passionné.
Je me serais également passé des opinions un peu franchouillardes et pas du tout étayées sur le thème 'c'était mieux avant' qu'on trouve de ci, de là, notamment à la fin du livre (qui aurait donc pu être écourté d'une petite cinquantaine de pages).
Enfin, même si je partage la conviction de l'auteur que Tout trajet est une aventure et que L'aventure est dans la manière du voyage plutôt que dans le lieux, j'ai un peu de mal à accepter les prechi-precha de ces grands voyageurs qui à l'instar d'un Yann Arthus Bertrand vont expliquer au quidam moyen que le Perche c'est aussi beau que les plaines mongoles et qu'il n'est donc pas nécessaire de polluer la planète pour aller au bout du monde...