Séparer l'homme du cochon.

"Belle et bête",roman biographique, se penche en profondeur sur la relation "amoureuse" (plus sexuelle) entre l'écrivain, ici Marcela Iacub et l'ex-politicien DSK. Durant tout le roman l'homme est comparé à un cochon et c'est cet aspect (un peu lourd à mon sens) qui a choqué de nombreuses personnes.
Dérangeant. Je pense que l'adjectif idéal serait celui-ci pour aborder l'oeuvre de Marcela Iacub. Décrié par certains, scandaleux pour d'autres : pour moi "Belle et Bête" est un roman passionnant qui aborde des thèmes en les inversant dans ce que la morale voudrait montrer. L'amour est optionnel, les fantasmes les plus cruels l'emportent sur l'homme au détriment de la bonté humaine. Marcela Iacub prend à revers l'homme et arrive, dès les premières pages, à prendre le dessus sur l'homme. Ce n'est pas un livre à la "Merci pour ce moment" (que je n'ai jamais lu, que je ne lirai jamais), c'est un véritable livre sur les fantasmes refoulés, sur le fait de savoir si l'on va trop loin ou non, sur le côté animal de l'Homme, l'amour et puis les fantasmes sexuelles parfois glauques. DSK est évidement au centre du récit car c'est lui le bourreau et à la fois l'auteur ne le détruit pas lui mais son double sexuel : le cochon. L'homme est à de très rares fois abordé et elle se complaît volontier dans ces jeux, dans ces désirs qui sont désirés par elle puis-ce qu'elle semble amoureuse de toutes ces choses. Ce livre n'était pas écrit pendant leur "relation". Elle l'avait commencée bien avant lorsqu'elle avait écrit un livre en le défendant clairement, chose clairement vérifiable. Si l'on ne doit pas nier qu'il y a une entrave à la vie privée pour celui-ci, c'est dans la continuité de son oeuvre. Le personnage n'a pas couché pour écrire, remarque sexiste qui tente de biaiser son oeuvre. L'écrivain est tombée amoureuse du double de son amant. Si le livre possède des chapitres vraiment bien écrits et rythmées, l'insistance sur le cochon devient lassant du chapitre 7 jusqu'au 9. Tout tourne autour de ça et un chapitre à bien suffit à l'expliquer. Mais dans les chapitres vraiment bons, l'auteur explique de façon vraiment intellectuelle et construite toute l'affaire, son opinion sur tout ça ainsi que les circonstances qui lui ont amené à écrire. Son nom n'est pas cité une seule fois et ce livre n'a pas pour but de le détruire. Mais par lui, d'amener des regards sur notre société et notre vision des désirs refoulés. Passionnant, "Belle et bête" est éprouvant parfois mais bel et bien fascinant.